Les barrières de l'amour

Scène 22 : Une tarte aux pommes pour Thanksgiving

En début de semaine, Elsa reçu un colis un peu encombrant. Un homme en costume de livreur sonna pour lui remettre un objet volumineux.

- Mademoiselle Kingston.

- Oui c'est bien moi.

- Veillez signer ici. Dit il sans préambule en lui tendant sa mini tablette.

- Merci, vous pouvez le mettre au bord du salon. Demanda t-elle.

Il y alla de ce pas pour déposer le paquet contre le meuble du buffet. Une fois fait l'agent le remercia pour son aide en lui remettant un bon pour boire. Quel était ce mystérieux colis qu'on lui avait livré ? Il n'y avait pas de nom d'expéditeur, juste un mot « Joyeux anniversaire ». Elle enleva avec précaution le papier bulle qui l'entourait. Une couche de papier kraft beige en moins et voilà qu'elle ressortit un stupéfiant tableau. Elle le reconnut immédiatement avec ses multitudes de couleurs criardes. La toile était créée à partir de bombes de peintures. Elle sut à cet instant que cela devait être le cadeau dont la styliste lui réservait depuis longtemps. Car elle avait découvert ce tableau il y a plusieurs mois lors d'une expo du protégé de Jessie. C'était l'artiste de rue Carltoon qui avait réalisé ce magnifique tableau. Ce graffeur était un surdoué pour la styliste. Elle se souvenait de son histoire : Jessie voulait l'aider après qu'elle l'avait attrapé pour un graffiti sur sa façade. Elle ne pu se résoudre à le remettre à la justice. Puis, elle l'embaucha par la suite pour faire les murs de son atelier. Et l'aida dans sa voix artistique ce qui lui donna envie de crée une école d'Art dans les quartiers défavorisés.

Elsa décrocha l'instant d'après son téléphone pour la remercier. Au bout de plusieurs sonneries, Jessie décida enfin de décrocher. Vu qu'elle ne s'était pas reparler depuis son anniversaire. La peur et l'appréhension de savoir ce que voulait dire l'agent la rendirent nerveuse.

- Allo Jessie.

- Salut Elsa. Dit elle en toussotant. J'ai eu beaucoup de travail dernièrement. Je n'ai pas eu le temps de prendre de tes nouvelles. Tout va bien pour toi ?

- Oui j'ai reçu ton cadeau mais tu n'aurais pas dû. Tu l'as commandé depuis quand ? Questionna l'agent.

- Mmm...cela doit faire un moment. Il te plait ? Si ce n'est pas le cas on peut l'échanger ?

- Non surtout pas, je l'adore trop. Il va surement être accroché au-dessus de mon buffet.

- Contente que ça te plaise.

Une personne frappa à la porte de l'appartement de Jessie.

- Excuse moi, j'ai un rendez-vous. Bisous à bientôt.

- A bientôt alors. Bisous. Dit elle en raccrochant.

Après avoir raccroché, elle enleva son ancien tableau d'une nature morte. Elle plaça le nouveau en l'ajustant pour qu'il soit droit. Ce pouvait-il que son amie styliste l'ait repoussé parce qu'elle aurait rencontré quelqu'un ? Etes-ce cette Judith avec qui elle était au téléphone sur le toit ? Elsa ne savait pas si c'était de la jalousie qu'elle ressentait en cet instant. Ça paraissait clair dans son esprit c'était la raison de sa distance avec elle. Or tout se confondait dans son esprit, elles s'étaient embrassés comme jamais. Elle ne pouvait pas désirer être avec quelqu'un d'autre. L'agent en était sur, ce baiser d'anniversaire était autant voulu par elle que par Jessie. Alors pourquoi ressentait elle son désarroi grandissant face au non dit de la styliste ? Sur son canapé, elle admira son cadeau qui égaillait rien que par sa présence tout le salon. Cette peinture de street art reflétait à elle seule la joie de vivre qu'elle voyait en Jessie. Ses yeux lui piquèrent en un flot de larmes qui surgissaient par vagues. Au plus profond de son âme, elle ne pensait pas être aussi atteinte à l'idée de la perdre.