Scène 36 : Mesure et contre mesure

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De retour à l'appartement, Elsa l'attendait de pied ferme dans le salon. Un bouquin à la main qu'elle ne s'était pas donnée la peine d'ouvrir. Elle était heureuse de la retrouver mais ne s'approcha pas tant qu'elle ne montrait pas le drapeau blanc. Jessie se posa dans le fond du canapé en se retournant sur l'agent.

-    J'attends tes explications. Dit la styliste les bras croisés.

-    Je voudrais tout d'abord m'excuser pour ce que tu as entendu. Je ne voulais pas te blesser. Le but était d'empêcher ma sœur d'en parler à notre père. J'aimerais que le jour où je parles de toi que ce soit moi qui le fasse. Posa t-elle sa main sur le bras de Jessie toujours impassible. Jessie, je te l'ai déjà dit : je suis amoureuse de toi, oui tout ce qu'il y a autour de toi m'effraie. Mais je ne veux pas m'éloigner de toi, tu sais pourquoi ?

-    Non dit toujours. Lui dit la styliste les yeux dans le vague.

-    Parce que d'aussi loin que je m'en souvienne cette nuit a été magique. Tu t'es livré à moi corps et âme. Et ça m'a fait du bien de pouvoir te sentir libéré de tous tes soucis. Il faut que tu en parles à une personne de tes rêves. Tu as besoin de faire le point avec tous tes souvenirs.

-    Tu veux que j'aille consulté un psy ?

-    Si cela peut t'aider pourquoi pas.

-    J'en ai vu plusieurs et personne ne m'a aidé à ne plus souffrir. En quoi ça changerait aujourd'hui ?

-    Peut être qu'aujourd'hui ce serait possible avec le recul.

-    Tu y tiens tellement à ce que je vois un psychologue ?

-    Non je tiens à toi et si tu n'y vas pas ce n'est pas grave.

L'artiste s'accouda sur ses genoux l'air songeuse.

-    Je le ferais...pour toi.

-    Ça doit être pour toi et non l'inverse. Tu dois le vouloir pour te faire aider. Je crois que ce conseil est du même type que tu m'as donné pour ma mère, non ?

-    Je ne suis pas convaincu mais si ça peut m'aider à ne plus cauchemarder j'irais.

***
Quelques jours passèrent avant que la styliste appelle une psy pour consulter. Dr Chazel lui demanda de venir avec la personne la plus proche de son entourage pendant la séance. Les filles se rendirent au cabinet la semaine suivante. Plus nerveuse que jamais, Jessie serra si fort la main d'Elsa qu'elle dû se retenir pour ne pas la retirer. La psychologue ouvrit en les invitant à s'asseoir sur le canapé à côté de son bureau.

-    Très bien Jessica, je peux vous appeler par votre prénom ?

-    Comme vous voudrez Dr Chazel. Fit-elle semblant d'être indifférente.

-    Vous n'aimez pas qu'on vous appelle ainsi ?

-    Bien sur que si c'est mon prénom. Je devrais être heureuse de le porter d'après vous ?

-    Cela dépend de vous et vous Elsa qu'en pensez vous ? Se retourna t-elle brusquement sur l'agent.

-    Je sais qu'il a été difficile pour elle de me laisser l'appeler ainsi.

La styliste fronça son regard sur le femme qui partageait sa vie.

-    Donc vous n'aimez pas que les gens vous appelle Jessica. Préférez vous votre pseudonyme ?

Jessie se mordit l'intérieur de la bouche pour réprimer son envie de répliquer.

-    Si je comprends bien Jessie W. est une protection contre les inconnus. Une sorte de bouclier pour vous protégez des personnes étrangères.

Les barrières de l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant