Obrigada

13 3 0
                                    

J'en ai marre que vous m'interdisiez toujours ce que j'aime. J'aimerais être avec mes amis, écouter de la musique, courir dans la rue. Etre vivante merde ! Vous m'enfermez dans une cage en étant certains que c'est mieux pour moi que d'être comme toutes les autres personnes de mon âge. Vous critiquez mes amis juste parce qu'ils ne sont pas comme vous, qu'ils ne pensent pas comme vous. Vous vous rendez-compte que c'est totalement absurde ? Vous savez que je me sens mal ? Que je me hais car je suis lâche ? Lâche de ne pas vous dire en face ce que je ressens ? Lâche de ne pas assumer ce que je suis quand vous êtes là ?!

Ça bourdonne dans mes oreilles, je déverse sur mon clavier toute la fureur que j'ai accumulée ces derniers jours.

J'écris, j'écris toute la rage que je ressens envers eux, envers vous, envers moi...

Mes doigts bougent rapidement, laissant les mots apparaître peu à peu sur le document Word. Je suis tellement nulle... je ne parle à personne de mon mal-être, hormis une amie qui m'est très chère. Je l'appelle et elle m'écoute pendant une heure, elle m'entend et m'aide à tenir le cap, à ne pas me laisser dévorer par la tempête. Elle me fait rire et c'est grâce à elle et à tant d'autres que je me sens mieux et que je n'explose pas devant eux.

Un jour, je m'étais fait engueuler dans la voiture alors que l'on rentrait à la maison. Et puis, devant le portail, je les avait vus. Ils étaient presque tous là et semblaient m'attendre depuis un petit moment. J'étais aux anges et suis partie faire une tour avec eux. On avait fait n'importe quoi, on courait dans la rue en hurlant des choses insensées. Une fois rentrée j'avais le sourire aux lèvres et elle s'en est rendue compte. Elle m'a demandé avec un air triste pourquoi je ne souriais pas comme ça avec eux. J'avais envie de lui hurler que c'était parce que je n'étais pas moi-même avec eux.

Une ombre.

Un fantôme.

Une coquille vide.

Mais je ne dis rien, je me contentai de m'excuser sous son regard interloqué et de partir m'enfermer dans ma chambre. Une fois en haut, je pris un livre, j'en ai tellement que, ne sachant où les ranger (la bibliothèque étant pleine) j'en ai laissée par terre, ils s'empilent sous ma fenêtre.

Un jour, quelqu'un m'a demandé pourquoi je lisais autant, pourquoi je passais ma vie dans des mondes fantastiques construits de toute pièce.

Sur le moment, je n'ai rien trouvé à répondre, mais plus tard, en y réfléchissant, j'ai vu une explication.

Je m'isole dans ces lieux imaginaires, avec ces personnages inventé pour fuir cette merde qu'on appelle réalité. Ma vie n'est pas passionnante, aller à l'école, me faire engueuler si je n'ai pas de bonnes notes, réviser quand je rentre de l'école.

Et être avec mes amis.

Et lire ou écrire.

On ne choisit pas sa famille disent avec humour certaines personnes. Plusieurs philosophes ajouteraient malicieusement que l'on ne choisit pas non plus ses amis. Je suis d'accord avec ces derniers, les amis, ce sont des personnes dont l'âme entre en résonance avec la vôtre, qui, malgré des disputes resteront toujours à vos côtés.

C'est le destin qui nous les choisit. Nous sommes tous reliés par le fil rouge.

Moi, je remercie le destin, de tout mon cœur, de toute mon âme. Il n'aurait pas pu choisir des compagnons de voyage plus gentils, drôles, attachants (un peu con aussi parfois on ne va pas se le cacher).

Merci.

Et puis, comme le dit si bien Madara Uchiha ; la haine est née pour protéger l'amour.



LucioleM9

La mélodie du Cœur ☆ La Mélodie Des MotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant