Il y aura toujours des gens pour me dirent que je ris trop fort, que je pleurs trop bruyamment, que je ne m'exprime pas assez ou que ma vérité est parfois trop cru et blessante.
Que suis-je ? Ou plutôt que dois-je être ?
On me reproche, on me crie ; on m'écrase, on m'ordonne de me relever ; on me hait jusqu'à m'aimer.
Comprendront-ils ma souffrance ?
J'aimerais pouvoir leur expliquer la vérité. MA vérité. Leur crier dessus jusqu'à ce que mon désespoir s'efface, laisser mes mots horribles et parfois blessant leurs dévoiler mon âme déchirée, mon esprit tordu et torturé, ma voix dont les tremblements ont été brutalement empêchés. Mais quand je vois leurs regards heureux et tendres, leurs rires doux et chaleureux ; je m'aperçois qu'ils ne comprendraient pas. Qu'ils ne comprendraient pas que si je ris trop fort c'est pour empêcher les pleurs, que si je ne m'exprime pas complètement c'est par peur d'être détestée, que si ce que je dis est blessant c'est car je m'empêche moi-même de sombrer.
Ils ne cherchent pas à comprendre et parfois j'ai l'impression que mes S.O.S sont ignorés. Quelquefois je me dis que leur joie me dégoute, que je suis la seule à souffrir et que personne hormis ma mère, mon frère et ma sœur ne me comprendra jamais. Mais la vérité c'est que j'envie leur bonheur, j'envie leur doux sourire, leur regard tendre qui m'entoure telle une mère bordant son enfant. Et avant même que je m'en rende compte, mon rire forcé laisse place à la bonne humeur.
Je me souviens encore de ma résolution, quatre ans plus tôt. Je me souviens de cette fois où, telle une poupée cassée, le visage dont les larmes ne cessaient de dévaler les joues, je m'étais promis de devenir forte et de ne jamais pleurer devant mes amis.
Devenir forte, me cacher derrière un masque aux multiples facettes parfois trop grand, un masque de personne confiante, de personne capable de tout surmonter.
La vérité c'est que je m'en veux. Je m'en veux de détruire ma famille. Je m'en veux de ne pas pouvoir aider une de mes amies que je considère comme l'autre moitié de moi-même ; je m'en veux d'être faible.
Je veux être là quand elle en a besoin- quand ils en ont besoin !
Alors oui je ris trop fort, oui je ne m'exprime pas assez, et oui ma vérité est parfois trop cru et blessante. Mais si je ne fais pas ça, qui sera là pour m'empêcher de basculer ?
Je me tiens du mieux que je peux à la paroi du gouffre, les pieds pendus dans le vide, et mon masque aux multiples failles sur mon visage. J'ai une dette envers ces gens, ces gens qui me font tout oublier.
Je dois rembourser mes dettes.
Je cherche la rédemption.
Dans le reflet de notre âme,
Les hurlements résonnent presque toujours autant que les rires
Mangaka78
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La mélodie du Cœur ☆ La Mélodie Des Mots
Conto_FOURUNIVERSE_ Mélodie des Mots qui résonnent, mélodie des mots qui chantonnent, entrelacement de pensée ; d'idées de liberté. Écrire c'est rêver Écrire c'est s'évader Voir toujours plus haut voir toujours plus loin, ne pas voir le lendemain. Éc...