TW : scène de sexe presqu'explicite.
-Patrocle...
Les ongles d'Achille s'enfoncèrent durement dans la peau du dos de Patrocle dont les muscles noueux se contractèrent sous la douleur avant de se détendre à nouveau.
Entre les draps légers de Thessalie, la chaleur était telle qu'Achille sentait son corps se couvrir de sueur à chaque mouvement des hanches de son amant. D'un gémissement de plaisir et de douleur, il lui demanda ses lèvres, et la douceur avec laquelle il l'embrassa lui fit voir des étoiles. Leurs langues dansèrent un instant dans sa bouche, laissant des trainées sucrées derrière elles, et les doigts de Patrocle s'emmêlèrent dans les boucles dorées d'Achille, alors qu'il tentait à grande peine de retenir un coup de hanche qui aurait fait cédé les dernières limites de son amant.
-Patrocle, répéta Achille au creux de son oreille.
Il le sentit se raidir entre ses bras.
Oh, Patrocle, possessif et jaloux Patrocle, aux caresses indécentes contre son corps nus et aux yeux rendus presque noirs par le désir. Patrocle qui le dominait de son corps bien plus grand et fin que le sien, tout en muscles puissants qui roulaient sous sa peau brune.
Achille ne l'aurait jamais avoué à quelqu'un d'autre que lui-même, mais il trouvait quelque chose de curieusement excitant à se laisser complètement diriger. Lui qui prenait toujours la tête des batailles, et refusait que quiconque ne se charge des postes à responsabilité qui lui revenaient de droit, se laissait dominer sans aucune honte par son amant.
C'était exultant, de faire l'amour dans l'obscurité d'une chambre qui n'était pas la sienne, de gémir en sachant que quiconque tendait l'oreille ou passait sous leur balcon pouvait aisément les entendre. Grisant, l'air qu'il sentait frôler sa peau, faisant sécher la sueur glacée, et le bruit presqu'obscène de leurs deux corps s'unissant.
Patrocle gémit soudainement dans son oreille et un petit rire moqueur s'échappa des lèvres entrouvertes d'Achille, suivi de l'exclamation indignée de son amant, qui donna un coup de hanche un peu plus puissant pour le faire taire, résultant en un autre petit éclat de rire.
Il s'immobilisa soudain, et enfouit sa tête dans le creux du coup d'Achille.
-Ce n'est pas la peine de te cacher, rit-il en renversant la tête en arrière et en cambrant le dos pour mieux sentir l'union de leurs deux corps.
Il se mordit la lèvre, et un petit gémissement lui échappa. Patrocle ne bougeait toujours pas.
Achille glissa une main contre sa nuque et tira sur les mèches brune qui couvraient son crâne, demande silencieuse de continuer ce à quoi ils étaient déjà occupés.
-Patrocle ? murmura-t-il.
Sa voix sonnait comme une intruse dans le silence de leur chambre.
-Patrocle ? répéta-t-il en faisant la moue.
Ce qu'il pouvait être susceptible parfois.
-Je suis désolé, ajouta-t-il en caressant doucement son dos, le long de sa colonne vertébrale saillante. Je ne me moquais pas de toi.
Sous ses doigts tremblants, la peau de Patrocle était glacée. Contre la peau d'Achille, la sueur était glacée aussi, et lui donnait l'impression d'être couvert d'une substance poisseuse.
Où étaient-ils ? Ce n'était pas la chambre de Patrocle, se rendit soudain compte Achille.
Il avait froid. Et peur aussi.
C'était étrange, il n'avait pas peur d'habitude.
-Patrocle ?
Il resserra ses cuisses autour de sa taille et ses bras autour de son cou. Il faisait froid, et la chaleur corporelle de Patrocle semblait avoir complètement disparue. De plus en plus froid, et les ombres de la pièce semblaient s'agrandir et les entourer, pour les faire prisonnier. Achille ferma étroitement les paupières. Peut-être qu'avec un peu de volonté, tout redeviendrait comme quelques minutes plus tôt, quand il sentait encore les abdominaux brûlants de son amant contre les siens.
VOUS LISEZ
Achille
General FictionCombien de vies depuis Troie ? Le royaume des morts se refusait à Achille, et ses vies se succédaient, rythmées par l'histoire et le poids de sa mémoire bien trop lourde. Où était Patrocle ? Où étaient les dieux ? Justice pour Achille aux boucles...