Épisode 3 : We're All In This Together - HSM 1

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- Cette semaine, ce sera Bella, la semaine prochaine Éloïse, la suivante ce sera moi et enfin Alvin tu feras la dernière semaine du mois, planifia Tania.

- Ok, mais je vous préviens tout de suite, ce n'est pas à moi de ramasser toutes les choses malsaines qui trainent sur le sol, vous vous débrouillez ! Et vous savez précisément à quoi je me réfère, protesta Bella comme l'avait fait Alvin plus tôt.

- On a compris vos préventions les gars, répondis-je en levant les yeux au ciel. Je comprends l'appréhension, mais on vit pas dans un zoo non plus.

Une ou deux semaines étaient déjà passées, nous vivions à présent dans notre jolie demeure. Nous établissions un planning pour la répartition des tâches. Il était hors de question que cette maison devienne un champ de bataille.

Honnêtement, quand on vivait en colocation, s'il y avait une mauvaise organisation, on pouvait devenir fou. Les non-dits commençaient, la mauvaise ambiance s'installait et tout ce qui allait avec. Croyez-moi, cela avait détruit de nombreuses amitiés. Parfois, il était préférable de faire une colocation avec des personnes qu'on ne connaissait pas.

Bella avait déjà fait des courses et le frigo était REMPLI. J'espérais qu'on conserve la même dynamique. On aurait dit qu'on allait mourir de faim. C'était assez comique.

Bella était ma meilleure amie, ma lune et j'étais son soleil. Quelle poète j'étais ! Éloïse de Musset.

Physiquement, elle avait un teint plutôt pâle et de magnifiques yeux gris, un nez fin et de belles lèvres naturellement rosées dont la lèvre inférieure était un peu plus remplie que la supérieure. Bref, une blonde aux yeux bleu-gris dans toute sa splendeur. Le stéréotype de la blonde me direz-vous ? Eh bah non ! Elle était le genre de fille assez timide bien qu'entreprenante. Elle avait une vision claire de son environnement. On pouvait tout lui confier. Une oreille attentive. C'était la partner in crime qu'il fallait avoir. Nous étions au même niveau que Timon et Pumbaa, Thelma et Louise, Mario et Luigi. Inséparables et fidèles.

Je me dirigeai vers ma chambre dont les couleurs dominantes étaient le gris et le blanc. Nous avions peint la chambre d'un gris clair où le sol était couvert d'un lino blanc. Désolée d'aimer le sol blanc hein. Désolée d'avoir du goût encore une fois. Enfin, désolée pour vous de ne pas en avoir.

Mes photos accrochées au-dessus de mon lit me rappelaient ma famille. Ne vivant plus avec eux, il fallait que je conserve un petit souvenir. Ma mère avait déménagé dans le sud avec ma petite sœur de six ans.

Au centre de la chambre, se trouvait un énorme lit deux places avec des draps et taies d'oreillers satinés bleu marine qui s'accordaient à l'ambiance de la chambre. Et des peluches Disney, j'avoue. Bref, pourquoi satin ? Vous pensez directement aux cheveux, hein ? Bah non, j'avais une peau à préserver.

Mes cheveux ? Mdr. À part les lisser, je ne faisais absolument rien avec. Qui avait le temps pour eux ?

En face de ce lit, j'avais tout l'attirail de l'étudiante modèle : bureau en verre, cahiers, trousse, ordinateur portable. Oui, une élève préparée pour son année universitaire. J'avais même une bibliothèque blanche avec une multitude de livres de littérature classique, fantastique et mythologique. Néanmoins, avec la filière que j'avais choisie, elle serait rapidement remplie de livres, manuels, magazines et de codes juridiques.

Mais parce que je n'étais pas qu'étudiante mais aussi humaine à côté, j'avais ma petite guitare que j'utilisais rarement. Je vous avais dit que la musique était ma passion. Aussi, j'avais une petite coiffeuse avec des essentiels skin care et make-up, mais très peu de produits... Autant vous dire que j'étais bien loin du salon de beauté traditionnel contrairement à Tania ou certaines instagrammeuses.

Ah et parce qu'on aime trop le luxe, la chambre avait sa propre salle de bains. Même thème que ma chambre. À la différence que le carrelage de douche était d'un marbre qui dessinant les reflets de l'eau. De quoi faire rêver pas mal de personnes. Moi la première. A dream coming true.

Et pour les vêtements alors ? J'avais simplement une petite commode pour ranger mes vêtements de nuit et quelques sous-vêtements, ce qui laissait un grand espace dans ma chambre. J'avais acheté un canapé pour combler l'espace et éviter que mes invités posent leurs fesses sur mon lit.

Nous ne mettions pas non plus nos affaires au sol. Nous avions une autre pièce dans la maison qui nous servait de dressing partagé. Pauvre Alvin qui croulait sous ces articles féminins. Chaussures, sacs et vêtements, il en avait pour son grade.

Personnellement, les chaussures, c'était la vie. L'accessoire le plus important. Les escarpins ? L'accessoire que toute femme devait avoir dans sa garde-robe. Parole d'une femme pas vraiment féminine 🖐🏽

Tout ça pour dire, pauvre Alvin. Le pauvre, seul garçon au milieu de trois filles. Heureusement que nous étions ses meilleures amies.

Alvin a.k.a « le frelon », c'était comme mon frère. Le sang de la veine. Comme je n'avais jamais eu de frère, il avait repris ce rôle. Un peu trop à cœur d'ailleurs.

C'était un garçon un assez immature à mon goût. En même temps il n'avait que dix-neuf ans. Il pouvait parfois faire preuve d'une immense maturité, au grand étonnement de tous. On se demandait, d'ailleurs, d'où elle sortait. Il était grand, long et fin et mesurait quasiment un mètre quatre-vingt-dix. Il avait une belle peau, d'un marron doré à peu près comme la mienne, qui s'accordait parfaitement à ses yeux marron clair. Il avait les mêmes airs que Will Smith, le même nez et les mêmes lèvres. Et MÊME les oreilles décollées.

Un jeune homme très sympathique avec lequel on avait des fous rires jusqu'à pas d'heure.

Tous les trois posés dans le salon, chacun parlait de son petit couple lorsque vint mon tour. Trop cool...

- Et toi Elo, quelqu'un en vue ? Questionna Alvin.

- Écoutez, on vient tout juste d'arriver, donc pour le moment personne ne m'intéresse. Arrêtez de me poser vingt mille fois la question ! En plus je t'ai déjà dit que les garçons ne m'intéressent pas.

- Les filles alors ?

Je grimaçai, soufflai et levai les yeux au ciel.

- Vu ton visage, je sais que tu me mens. J'attends, dit Alvin. Donc ?

Voulant à tout prix écourter cette conversation, j'expliquais à mes colocataires que j'avais croisé un joli garçon pendant les inscriptions. Rien de plus, rien de moins. Je leur dis que parce que c'était un très beau jeune homme, il avait l'air d'être de ceux qui cachaient leur jeu, qui avaient une carte dans leur manche. Les beaux visages pouvaient cacher les esprits les plus sombres ou troubles. J'évitais le côté groupie car le « il était si parfait » pouvait être la cause de mes prochains tourments.

Le sujet étant clos, direction dodo.

BITTERSWEET IDYLL (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant