Épisode 10 : Nobody's perfect - Jessie J

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-          Il a niqué ma soirée, maugréai-je dans mon lit, et maintenant, c'est moi qui m'en veux.

Lorsque j'y repensais, je méritais la gifle que je lui avais donnée. Là j'avais dépassé les bornes. Si j'avais été à la place de Curtis, j'aurais démarré au quart de tour. Nonobstant, je ne regrettais pas mon acte pour autant. Je ne voulais pas qu'il me prenne pour une fille facile encore moins une qu'on pouvait embrasser comme bon lui semblait, feuille de gui ou non. À moins humble avis, je pensais qu'il devait être furieux, but who cares ? C'était son dos.

Je refusais de parler de ce qui s'était passé à mes colocs malgré leur insistance. Je n'avais pas envie de recevoir de reproches alors que la personne qu'il fallait comprendre était : moi. Je n'avais pas envie d'entendre que j'étais une femme vile qui ne prenait pas en considération les sentiments d'autrui ou que j'étais une femme avec un cœur de pierre refusant d'aimer. Excusez-moi hein, mais si la Belle et la Bête est une fiction, c'est bien pour quelque chose. Je n'avais pas besoin d'une fée et d'une rose pour connaitre mon destin et le diriger.

Les vacances étaient terminées pour Bella, Alvin et moi. Sauf pour Tania qui avaient des partiels deux semaines que les nôtres. Elle avait donc rejoint sa famille en Guadeloupe, accompagnée de Gio.  Y'en a qui avaient de la chance.

J'arrivais à l'université, seule cette fois-ci, parce que je commençais à huit heures et demie pour des TD.

-          Eh Elo, votre soirée pour le nouvel an était géniale, faut vraiment que vous en refassiez une ! S'écria Thalia.

C'était une ancienne amie qui partageait les mêmes cours que moi. Une petite femme noire, aux yeux marrons clairs. C'était l'amie sympathique mais très gênante, vous voyez ? On se racontait souvent nos petites anecdotes, mais ça n'allait pas plus loin que ça. Effectivement, je me rendais compte que j'étais assez méfiante mais c'était justifié. On m'avait trahi par le passé et je m'étais fait la promesse de ne plus m'ouvrir aussi facilement.

J'écoutais à peine ce que me disais Thalia. Je me contentais simplement d'acquiescer et de lui dire merci. En fait, j'étais captivée par quelque chose d'autre. Ou plutôt quelqu'un d'autre.

J'avais remarqué Curtis dans les couloirs. Nos regards se croisèrent et... il me toisa. Puis, il partit.

Il était sérieux là ?! Un sentiment de culpabilité surgit de nouveau. Je savais que je l'avais giflé, que j'avais eu raison, mais qu'il était également dans son droit d'être furieux. Mon cœur me disait d'aller le voir, mais ma fierté m'arrêtait sur le champ.

Je rejoignis mon cours de droit de la famille durant lequel je ne fus preuve d'aucune concentration. C'était ma matière préférée pourtant, mais j'étais dans mes pensées. J'essayais par tous les moyens de me convaincre de suivre le cours me disant « Éloïse tu ne dois pas te préoccuper pour un mec ». Je n'arrivais pas à penser à autre chose, c'était plus fort que moi.

Je savais aussi qu'à cause de ma fierté, si je le recroisais, j'étais capable de réitérer mon geste. Mais quel esprit belliqueux ! Elo, on se reprend.

Je me sentais terriblement mal. Je me rendais compte que cet homme me plaisait. Il fallait que je règle ça une bonne fois pour toute. Je rangeais ma fierté dans ma poche et décidai de fournir un effort. « J'espère que je le croiserais aujourd'hui ; allez Elo, tu peux le faire ! » me dis-je intérieurement.

Je l'attendais devant son amphi. Il discutait avec le prof. Sauf que le scénario qui était dans ma tête n'était pas celui qui s'était déroulé. Il passa devant moi en m'ignorant.

-          Curtis, attends ! Je...

Il voulut continuer sur sa lancée, respira un bon coup et là...

BITTERSWEET IDYLL (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant