Épisode 2 : New Day - Alicia Keys

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« Ici, c'est Paris ! » m'écriai-je vivement telle une fan de PSG. J'aurais pu hurler « À nous Paris » comme le titre de cet ancien magazine distribué dans les métros pour être dans le thème mais... flemme !

Bella, Alvin, Tania et moi allions dans notre nouvel appartement à la frontière de la capitale. C'était une maison plain-pied. Ni étage, ni escalier. Au moins, ça nous éviterait de tomber. Maladroite comme je l'étais, j'éviterais de me casser quelque chose. La maison était IMMENSE.

- Tu perdras pas l'équilibre comme ça, se moqua Alvin.

- Orh, avec une telle adresse, elle devrait au moins passer le pas de la porte, continua Tania.

- Sans soucis de hauteur, termina Bella se moquant de ma petite taille.

Voilà mes meilleurs amis.

En entrant, nous avions un accès direct sur le salon. On avait décidé de le décorer sur le thème de New York. C'était une destination qui nous faisait rêver, même si j'y avais déjà mis les pieds. « Comment ça ? » vous demandez-vous ? Une de mes sœurs y vivait. Toutefois, cette ville restait ma destination de rêve, comme celle de mes amis ; alors quoi de mieux qu'être pseudo-présents à cet endroit chaque jour ?

Les murs du salon étaient peints d'un violet assez foncé, qui s'assortissait parfaitement à la blancheur du parquet. Les meubles blancs vernis contrastaient divinement ces murs fuligineux. Par ailleurs, ces sombres murs étaient ornés de trois tableaux représentant la ville de New York : les fameux taxis jaunes, un panorama de Manhattan et Times Square.

Au centre de cet immense salon, se trouvait un canapé d'angle convertible en tissu gris. Et en face, une banale table basse se situait près d'un superbe écran incurvé dernière génération.

- Ça me donne envie de retourner à New York, m'écriai-je.

Le père de Tania nous avait gâtés. Il nous avait donné tout le budget nécessaire pour nous faire plaisir. Dans la mesure du possible, bien sûr.

De chaque côté de la télévision, Alvin et moi avions nos consoles de jeux. En tant que geek, elles n'allaient pas faire long feu dans cette pièce. Ça finirait dans nos chambres, oui !

De l'autre côté du salon, un espace nous servirait de salle à manger. Ainsi, entre ce salon et la salle à manger, une porte qui menait vers la terrasse, les séparait. Dans notre salle à manger était placée une grande table de verre couleur grisâtre aux des pieds noirs et ses chaises assorties. Elle ne nous servirait pas à grand-chose car nous mangerions au bar présent dans la cuisine. L'utilité se ferait connaître lorsque nous aurions des invités. Nous étions jeunes. Qui dit jeune, dit fête, non ? Je disais ça alors que les fêtes n'étaient pas trop mon truc.

Passons à notre chère cuisine américaine blanche et grise. Au début, nous la voulions en rouge et blanc, mais le contraste aurait été hideux. Alors, le choix du changement de couleur avait rapidement été fait. Le carrelage, quant à lui, était blanc comme neige.

Comme vous pouvez le remarquer, nous aimions beaucoup le sol blanc. C'était une très mauvaise idée, comme sa couleur l'indiquait, le blanc était très salissant. De quoi provoquer des disputes entre colocataires. Oui, oui, pour le ménage ! Bien qu'on ait tendance à s'inquiéter des dégâts causés par les nourrissons et les bambins, les adultes n'étaient pas mal pour ce genre de catastrophe.

Je finis ma description théâtrale, digne de Zola, afin que vous vous repériez tout au long de mon récit et on entrera au vif du sujet.

Notre cuisine ressemblait à une cuisine de catalogue, de magazines déco ou encore celles exposées à Ikea ou Conforama. J'avais l'impression de voir les mensuels Mode et Travaux de ma mère.

La cuisine disposait d'une cuisinière avec hotte au-dessus. Excusez-moi, mais l'odeur de friture qui ne part pas, très peu pour nous ! Auprès de celle-ci était placé le lave-vaisselle. Vaisselle à la main, sans gants ? Ça va aller !

Bon, sans grande surprise les meubles étaient garnis de tous les ustensiles nécessaires à une cuisine. Et enfin, nous disposions d'un meuble communément appelé frigidaire enfin réfrigérateur pour les plus aguerris. Celui qui allait être ma base durant mes révisions.

Bref. Home tour fini. Je vous en ai trop dit.

Nous étions tellement contents de la décoration que nous avions faite. C'était assez convivial et puis cela nous correspondait parfaitement. En plus, nos chambres étaient magnifiquement bien décorées. Pardonnez-nous d'avoir du goût ! Nous allions y loger dans une petite semaine, le temps de nous organiser et tout serait Parfaitement parfait.

Vous vous demandez sûrement d'où venaient nos finances ? Si vous aviez bien lu, vous auriez vu les indices laissés. Bah, nos parents.

Bien qu'on ait recyclé certaines de nos affaires, Bella, Alvin et moi étant à peine majeurs, nos parents durent nous aider. Toutefois, nos parents n'étaient pas nos banques ! Bien qu'ils soient confortables, ils n'avaient pas encore un salaire de chef d'État. Nous avions donc la stricte obligation de travailler. Pas le choix, c'était le prix de notre liberté.

Le logement était la propriété du père de Tania, à la tête d'une entreprise très réputée ; Monsieur François possédait plusieurs biens immobiliers et avait décidé de confier celui-ci à sa fille tout en la responsabilisant. Nous responsabilisant. Du coup, Tania nous avait proposé une colocation afin que nous puissions accéder à la FAC plus facilement, mais nous avions à charge de payer un loyer comprenant au moins l'eau et l'électricité.

Dieu merci, nous avions tous un emploi. Je travaillais dans une boutique de chaussures, Bella dans une librairie, Alvin était en alternance pour son BTS et Tania dans une boutique de prêt-à-porter de luxe. Divisant les prix par quatre, ça nous avantageait.

- Franchement on a fait du bon boulot, s'exclama Alvin heureux, mais je vous préviens tout de suite les filles : vous faites ce que vous voulez dans la maison. Décoration, couleurs... c'est vous. MAIS, vous NE touchez PAS à ma chambre. J'veux voir aucun string ou soutien-gorge qui trainent et encore moins des paquets de serviettes hygiéniques ou de tampons trainer dans ma chambre. Donc, rien ni au sol, ni dans mon armoire. Comprendo ?

- Ok Cervantes, répondit Bella.

Nous acquiesçâmes en riant en cœur. C'était tout nous.

Petite anecdote risible au passage. Pour choisir la déco, nous nous étions rendus à IKEA. Comment vous dire qu'après quelques disputes dans le magasin, nous avions réussi à nous mettre d'accord sur ce que nous voulions ajouter à l'appart, au bout de CINQ heures !!!

Franchement, ce magasin, tu ne peux que perdre ton temps là-bas ! C'est limite s'il ne fallait pas prendre un jour de congé pour y aller. Vous me direz qu'il fallait que nous nous préparions à l'avance, mais ordonnés comme nous l'étions, nous avions tendance à tout faire à la dernière minute. Le pire dans tout ça était que nos chamailleries n'étaient pour trouver le thème du salon. « Non mais allô quoi ! ». Le seul moment de répit était pour le choix de NOS affaires pour NOS chambres.

Enfin,tout ça pour vous dire qu'une nouvelle vie nous attendait. Nous étions prêts àpartager cette nouvelle aventure ensemble ! 

BITTERSWEET IDYLL (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant