Épisode 32: Adorn - Miguel

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La canicule sur Paris ? Invivable. Nous n'étions pourtant qu'au mois de juin, mais une chaleur à en finir déshydraté transperçait nos êtres. Ce n'était que le début de la soirée... Ça promettait.

Finalement, Curtis avait décidé de mettre un autre film. Contrairement au cinéphile qu'il était, j'aimais rester devant un écran pour regarder des sitcoms, des télénovelas ou d'autres séries. Puis, mon domaine était la musique. Alors, je l'accompagnais tandis qu'il choisit une autre production.

Il n'y avait plus rien d'inhabituel dans le fait qu'il repose sa tête sur mes cuisses pendant que je scrollai sur les réseaux, en caressant ses boucles. Un repos après notre vaillante discussion sur le mariage.

Cette discussion nous avait remis les pendules à l'heure. Nous avions fait les choses à l'envers. Nous étions dans une relation passionnelle dans laquelle nous apprenions à devenir amis. Était-ce pour me déplaire ? Non. Bien que nous n'ayons abordé les questions les plus sensibles avant notre engagement, je retrouvais en lui un refuge. Une personne honnête qui cherchait à me comprendre avant de porter un quelconque jugement. Quelqu'un prêt à faire des compromis. Cela me confortait dans l'idée que je pouvais tout lui confier et que cette histoire d'amour me faisait grandir.

D'ailleurs, en parlant de ça, c'est le premier homme avec lequel j'arrive à m'ouvrir complètement, au point où j'ai des réactions démesurées. C'est également le premier pour lequel je ressens un tel désir. Le seul à qui j'ai pu dire je t'aime...

Eh ! C'est beaucoup quand même ! Mon cœur loupa un battement lorsque je m'en rendis compte. J'aurais pu rougir si je le pouvais. N'empêche, un feeling t'as peur ! Je n'avais jamais ressenti cela de ma vie.

Était-ce parce qu'il me faisait énormément rire ? Ou parce que c'était mon supporter numéro un ? Ou peut-être parce qu'il était le premier à tout mettre en œuvre pour qu'un sourire soit constamment accroché à mes lèvres ? Ou alors que je ne m'ennuis jamais ? Je ne m'ennuyais jamais avec lui ; et ce même lorsqu'on se boudait ou qu'il me boudait. Il me montrait qu'il m'aimait et m'acceptait, avec tous mes défauts et Dieu savait comme j'en avais.

Cette relation me transformait. Outre mon altercation avec Kelly, je découvrais que j'étais moins impulsive et plus empathique. Également, j'étais plus démonstrative bien qu'il me reproche mon côté réservé. Il n'arrivait pas encore à intégrer que nous n'avions pas le même love langage. Qu'il appelle Gary Chapman s'il a un doute, en fait.

J'y travaillais.

J'étais amoureuse de lui. Vraiment.

J'étais... épanouie ?

La clim s'arrêta, me sortant de mon compte rendu sur notre relation. Il faisait de plus en plus chaud et ça me soulait. J'étouffais.

- Boo, y'a un problème avec la clim là. Ça fait déjà plusieurs fois qu'elle se lance et qu'elle s'arrête. C'est pas normal.

- Oui, faut qu'on la fasse réparer. Je sais pas pourquoi mais passé vingt-et-une heures, elle déraille.

- Vous avez un ventilo ?

- Même pas.

Euh ? Comment se faisait-il qu'il n'avait pas de ventilo alors même qu'aux États-Unis, on recréait l'hiver avec la clim lorsqu'il faisait à peine vingt degrés ? Il avait probablement oublié qu'il résidait en France et que le ventilateur était un élément de survie dans ce pays.

Nous avions baissé les stores à moitié, ouvert les fenêtres. Soudainement, il prit la décision de se dénuder en enlevant son t-shirt. Les problèmes. Il reprit sa position sur mes cuisses, les yeux rivés sur l'écran. Encore plus de problèmes.

BITTERSWEET IDYLL (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant