BITTERSWEET IDYLL (Partie 1)

Épisode 30 : Let's Get Started - Black Eyed Peas

On arrivait enfin dans la salle, fin prête pour l'anniversaire de ma copine. L'espace était baigné au milieu de lumières vives et colorées, à l'image des vingt bougies que Tania allait souffler.

Nous croisions nos mères dont la mienne connaissait déjà son gendre qu'elle aimait beaucoup. Je ne vous apprenais rien. Elles partiraient assez tôt. Apparemment, elles n'avaient plus l'endurance d'antan pour rester jusqu'à l'aube.

Mon amoureux et moi finissions de gérer quelques détails. Je décidai de prendre l'air quelques instants après avoir accompli ces tâches. J'en profitais aussi pour prendre le cadeau de ma picarde adorée, Bella. Quel honneur !

Quand je retournai dans la salle, elle venait d'arriver avec Alvin et Alicia. Elle était sublime vêtue d'une longue robe plissée bleu nuit dont le dos était croisé par des bandes satinées qui marquaient également la taille. Le devant de la robe était un col plongeant qui séparait sa poitrine par deux grandes laizes de tissu. Punaise, canon ! J'en étais abasourdie.

- Non, Bella, t'as abandonné le look du Destin de Lisa pour le Diable s'habille en Prada ou quoi ? Y'avait un joint dans la voiture d'Alvin ?

- T'es vraiment mauvaise toi ! Rit-elle.

- Justement pour continuer mon rôle de méchante, je dois te passer un truc qui était censé être pour ta soi-disant surprise du bal de fin d'année. Ah, et ça n'est pas de moi ! Insistai-je.

- Qu'est-ce que c'est ? S'enquit-elle méfiante.

Je ne répondis pas, me contentant simplement de lui offrir la boite. Elle l'ouvrit laissant apparaitre le merveilleux bijou incrusté de pierres. Elle arborait exactement la même expression que moi lorsque je vis le bijou. Elle voulut contester, mais ne put le faire, car le reste des invités arrivaient. Nous les accueillions aimablement même si nous étions face à un énorme problème, le DJ n'était pas encore présent. Merci les prestataires. On my way pour mettre une mauvaise note sur Google. Je m'en occupais, mettant une chanson qui datait, mais qui avait toujours le même effet, Love in this club d'Usher. L'époque où il valait encore quelque chose et que j'avais encore de la considération envers lui. J'en profitais pour créer une playlist le temps qu'il arrive. Heureusement que Spotify et le Bluetooth existaient. Ce n'était absolument pas professionnel, je lui en toucherais un mot. On t'embauche et tu viens avec des heures de retard ? Je refuse. Même le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles avait eu le temps d'être à l'heure. Tania avait eu raison de ne pas arriver à temps même si c'était son habitude.

Je saluai tout le monde et attendais encore quelques minutes pour expliquer aux invités le déroulement de la soirée. En effet, je leur dis que Tania arriverait vers minuit et que nous devions crier « SURPRISE ! ». J'insistais sur le fait que nous devions agir comme si de rien n'était. Il ne fallait pas qu'elle perçoive ne serait-ce que le plus minime des indices. Et oui, une organisation à la Fort Boyard. Elle était censée, selon ce que nous lui avions dit, nous rejoindre pour une soirée péniche.

Le DJ arriva enfin. Je lui fis part de ma pensée. Je ne vous apprenais rien, vous me connaissiez désormais. Il avait de la chance d'avoir un goût musical accru et de bonnes transitions. Par ailleurs, Monsieur Alvarez avait décidé de nous faire une petite prestation de Break dance.

J'aimais trop le voir danser. J'avais l'impression d'assister aux cours de ces danseurs sur YouTube faisant des vidéos de danse dans la fameuse salle rouge. Il me semblait que c'était Unity In Diversity Dance. J'étais admirative de son talent. Il se mouvait avec une telle facilité et fluidité que ça en était hypnotisant.

Il était presque minuit lorsque je vis Tony arriver, accompagné de sa « copine ». Je me tapais le front de dépit. On ne pouvait pas être un idiot fini à ce point. Même Homer Simpson avait un semblant de jugeote. À quoi jouait-il ? Et pourquoi lui tournait-elle autant autour ? Ce n'était pas normal ! D'ailleurs, qui l'avait invité ? Ça ne pouvait ni être moi, ni même Bel encore moins Alvin ou Tania, à moins qu'elle ne se soit invitée de son plein gré. Oui, dans la langue française le « moi » venait en dernier, mais il fallait que vous soyez sûrs que l'idée ne venait absolument pas de ma personne.