12. Accueilli par une vision du paradis

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C'est l'infirmière générale qui nous réveille, toujours dans les bras l'un de l'autre. Réveillée avant lui, je prends un temps pour observer mon copain. Qu'est-ce qu'il est beau. Je pense qu'on a tous les deux prit un coup de maturité en si peu de temps, et avec DALS et avec ma grossesse. Ce matin, normalement, on va pouvoir garder Lilas près de nous. Ça fait bientôt deux semaines qu'elle est née, mais son handicap ne lui a pas permis de quitter la salle de néonatalogie. De mon côté, je vais mieux, mais il se pourrait que je ne puisse plus jamais avoir d'enfants, ou avec des chances extrêmement minimes, et de grandes chances qu'ils soient porteurs de handicaps. Tant pis, Lilas n'était pas voulue, mais elle reste un trésor dans nos vies, et nous la protégerons, même si elle doit être notre seule fille biologique.
Quand il se réveilla, Miguel tourna la tête vers moi, puis vers l'infirmière, perdu.

- Je suis explosé... soupira-t-il, j'ai vraiment l'impression de ne pas avoir dormi.
- Pourtant vous avez dormi 12 heures, répondit l'infirmière.
- C'est fou...

Il tenta de se lever, mais tituba et tomba sur l'infirmière qui le rattrapa au vol. Ses yeux se fermèrent quelques millisecondes, signe de perte de connaissance. L'infirmière lui tapota les joues pour le réveiller, puis l'installa sur mon lit, alors que je me poussais pour lui faire de la place.

- Mon cœur, ça va ? je demande, inquiète.
- Je suis vraiment crevé... il répondit.

Il n'eut pas le temps de se rendormir qu'un brancard arriva dans la pièce et qu'il fut installé puis branché à la machine à côté de moi.

- Ce n'est pas conventionnel, dit le médecin, mais pas le choix. C'est urgent.

Un rapide examen lui fit comprendre le problème. On m'expliqua que la pression, la fatigue et le stress jouaient sur son cœur, mais que ce dernier n'avait plus assez d'énergie.

- C'est une question de repos, ne vous en faites pas. Il a quel âge ?
- 20 ans, je réponds.
- Ah oui, c'est jeune... autant de pression ça doit être dur quand on n'est pas habitué.
- Si vous le dites... je rétorque, les yeux rivés sur mon partenaire.
- Ne vous inquiétez pas demoiselle, à son âge on guérit de tout.
- Si votre femme était à sa place, la mère de vos enfants, vous seriez dans le même état ! je lançai, fatiguée d'être sous-estimée.

Le médecin se tut et partit. L'infirmière revint avec un chocolat chaud et un croissant.

- Vous avez eu raison de lui parler ainsi, il oublie des fois où est sa place.
- Je suis tout de même désolée, c'est un manque de respect... mais il n'a pas à parler sans me connaître, ni à juger parce qu'il est médecin.
- Je suis bien d'accord ! Que dites-vous de recevoir la visite que vous attendiez ?

Mes yeux s'illuminèrent. Ma fille. Ma Lilas. Elle comprit tout de suite et alla chercher le lit roulant. Une fois revenue, j'étais toute excitée.

- On essaie la tétée ? demanda l'infirmière.
- Je ne sais pas faire..
- C'est normal, je vais vous guider. Laissez moi le temps de surveiller la perfusion de votre ami et je suis à vous.

Je la remerciai d'un signe de tête. Son aide m'était précieuse.

- Quel est votre nom ? j'osai enfin demander timidement.
- Je m'appelle Emy, mais ne vous inquiétez pas de ça.
- Si, c'est important pour moi de remercier ceux qui m'ont aidée.
- C'est gentil ! elle répondit. C'est parti.

Elle prit Lilas dans ses bras délicatement et m'invita à la prendre à mon tour. Une fois sûre de mon étreinte, elle s'assît près de moi et commença à m'enlever un bouton de chemise.

- Elle devrait trouver toute seule, dit Emy. On l'aidera uniquement si ce n'est pas le cas.
- Ok, je réponds, subjuguée.
- Et votre nom à vous ? elle demanda.
- Elsa.
- Elsa, c'est joli ! Elsa, Lilas et... ? elle pointa le lit voisin.
- Miguel, je dis. Son papa.

Elle sourit et reporta son attention sur la petite bouche qui cherchait mon sein. Lilas l'eut vite trouvé, malgré son handicap, ce qui nous rassura toutes les deux, Emy et moi.

- C'est bien que son réflexe de succion fonctionne.
- C'est normal que ça fasse mal ? je demande, me sentant stupide.
- Oui, c'est normal, ne t'inquiète pas. N'hésite pas à me poser toutes tes questions, je me doute que ça n'est pas inné !
- Merci beaucoup..

Tranquille, ma bichette et moi savourions le moment, qui était une victoire après son début de vie difficile. Ma fille est une guerrière.

- Je suis contente de voir que vous avez toutes les deux l'air de profiter, remarqua Emy.
- On l'a attendu ce moment, lança une voix émue derrière moi.

Je tournai la tête et vit Miguel, réveillé, les yeux brillants de larmes.

- Comment vous sentez-vous ? demanda Emy.
- Mieux, beaucoup mieux, et je suis accueilli par une vision du paradis !
- C'est une bonne nouvelle ! Vous avez fait une petite baisse de tension, rien d'inquiétant. La fatigue et le stress ont eu trop de poids sur votre corps cette fois-ci.
- Ça ne m'étonne pas, dit Miguel.

Tous deux sourirent et me regardèrent. Soudain, Emy se leva et se dirigea vers la porte.

- Je vous laisse profiter, n'hésitez pas à m'appeler en cas de soucis. Lilas peut rester avec vous ce soir.

Miguel la remercia alors que je regardais ma fille, ébahie.

- Je suis si heureux de vous avoir, me dit-il. Laisse moi prendre une photo !
- D'accord, je dis, mais j'en veux une de vous deux, moi aussi !
- Deal !

Les photos furent prises et il s'installa dans mon lit pour pouvoir participer au câlin entre moi et Lilas.

- Je suis fier de vous. Vous avez toutes les deux gagné votre revanche sur ce connard d'Adrien !
- Pas faux... je soupire.
- Il a été puni, Elsa. Pour homicide involontaire, et mise en danger de la vie d'autrui. Il ne revient plus jamais dans ta vie, ni celle de tes sœurs et ne touchera pas à Lilas !
- C'est le plus important, je réponds, soulagée.

Lilas et moi baillons en même temps alors que je posai ma tête sur l'épaule de Miguel. Merci la vie, merci.

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Hello ! Alors, cette suite ? Vous attendiez-vous à l'accident de Miguel et au procès d'Adrien ?
Merci pour tous les retours et désolés aux infirmières et sages femmes qui me lisent, je ne suis pas une pro de la maternité ! 😉
Cœur sur vous ! ♥️ Je vis un rêve grâce à cette fiction et à vos retours !

S'il ne fallait que toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant