Chapitre 3

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Léon

Je toque et entre dans la chambre de Nicolas. Je sais qu'il n'est pas là mais je toque tout de même par principe. Je dépose son courrier sur son bureau. Il en reçoit beaucoup en ce moment, certainement des propositions de mariages. Je prends son carnet et vérifie qu'il a bien fait ses exercices, je corrige deux trois fautes dans sa rédaction. D'habitude il n'en fait aucune, il a dû la faire en express. Il me reste du temps libre alors je refais son lit, range quelques affaires qui traînent. Je reviendrais prendre les draps ce soir.

Aujourd'hui mon programme est assez léger alors avant d'aller rejoindre Nicolas pour l'heure du dîner je pars aider où je peux. Et c'est comme ça que je me retrouve à aider à la bibliothèque, l'avantage c'est que ça me fait un petit revenu. Ce n'est vraiment pas grand chose mais c'est mieux que rien. Je prends les ouvrages qui sont sur les tables et les ranges au fur et à mesure. Un jeune homme me fixe depuis plusieurs longues minutes, monsieur Flinck si je ne me fourvoie pas, un ami plus ou moins proche de Nicolas. Je ne crois pas qu'il sache que je suis servant de son ami, nous n'avons jamais présentés. Mais il est arrivé que Nicolas me parle de lui.
Je me retourne vers lui et il m'adresse un sourire que je lui rends poliment avant de partir le plus loin possible. Non pas que je n'apprécie pas tous ces jeunes gens, mais moins je leur parle et mieux je me porte.

A la fin de ma journée je suis réquisitionné par madame la surveillante générale. Elle m'invite à m'asseoir dans son bureau. Je sais que je n'ai rien fais de mal mais il est inhabituel qu'elle me convoque dans son bureau. Je lisse ma robe et l'écoute pendant qu'elle me gratifie de compliment :

« J'ai eu vent de votre éducation avant d'être mis au service de monsieur Lockweller. C'est tout bonnement remarquable et digne de cette école. C'est donc pourquoi je vous propose d'être en charge des cours de bonne manière. Même si ils sont censé être formé certaines choses s'oublient. Donc si vous êtes d'accord vous assurez deux fois par semaine des cours en petits comités puis un repas d'apparence et peut-être même le bal de printemps. Bien évidemment vous serez rémunéré. »

Je réfléchi à cette proposition. Mais je pense qu'il vaudrait mieux la refuser. Je n'ai pas beaucoup de temps donc ça veut dire encore moins pour Nicolas. Mais ça me permettrait d'avoir un meilleur salaire. Et si je m'organise assez bien je peux faire le linge de Nicolas la nuit et passer une petite partie de la soirée ou la matinée avec lui.

« Si vous acceptez, vos tâches communes seront également diminuées sur vos jours de cours.

- J'accepte.

- Heureuse de vous entendre le dire Léon. Vous pouvez retourner à vos activités. Veillez tout de même à prévenir votre maître. Ça serait dommage qu'il vous sonne durant l'une de vos classes.

- Bien madame la surveillante en chef. Très bonne fin de journée.

- À vous aussi Léon et au faite, félicitations pour monsieur Lockweller. »

Je la salue et sort de son bureau en fronçant légèrement les sourcils. Pourquoi féliciter Nicolas ?
Je soupire et me frotte légèrement les tempes. Je dois aller aider en cuisine alors je me dépêche de rejoindre les autres. Je discute avec quelques servants pendant que je découpe les légumes comme demandé par le chef du jour. Une ou deux heure après j'aide au nettoyage des assiettes, rangement des couverts et trie des restes du dîner.

J'attends Dalila, c'est à son tour de passer le balai et la serpillière dans le réfectoire mais elle n'est pas là. Elle aurait déjà dû venir nous aider pour le reste. Je l'apprécie énormément mais ses retards à répétitions m'agacent. Je regarde rapidement l'heure, Nicolas doit être en train de discuter avec des amis dans leurs salles communes. Dans une vingtaine de minutes il ira se doucher. J'aurais aimé pouvoir préparer son bain. Mais me voilà à attendre Dalia pour qu'elle fasse sa tâche. Ça tombe toujours sur moi... les autres sont déjà partis bien loin. Il faut que j'arrête de me faire avoir comme ça. J'allais commencer à faire le ménage quand finalement cette jeune engourdie arrive en courant.

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