Madeleine considéra Barbatos, puis Marie, avec un air un peu perplexe.
-Bon, que je vous retrouve tous les deux à l'auberge habituelle, c'est une bonne chose, fit-elle. Mais tu peux m'expliquer pourquoi il est attaché ?
Saucissonné avec une corde, l'ange se tenait assis en tailleur sur le lit de la chambre, stoïque. Debout à côté, les bras croisés sous la poitrine, Marie fronça le nez.
-Il est puni.
-Puni ? Mais qu'est-ce qu'il a fait ?
-Ça ne te regarde pas, Madeleine !
-Ah, mais si ! Barbatos, raconte !
Le concerné haussa un sourcil, avant de couleur un regard en coin à Marie.
-J'ai pas tout compris. Mais à priori, il faut demander avant de soigner les gens.
Ne comprenant pas où était le problème, Madeleine finit par hausser les épaules face à la mauvaise volonté des deux partis. Propre, elle avait pris son temps dans les thermes avant de rejoindre son point de chute habituel avec Marie. Avec les évènements de la journée, elle avait carrément oublié l'ange. Aussi avait-elle été surprise de le découvrir attaché sur le lit, avec son amie en train de le sermonner sur elle ne savait quoi.
-Bon. Quoi qu'il en soit, on devrait tous se reposer, déclara Madeleine. La journée a été éprouvante pour tout le monde. Je déclare donc une soirée de repos général ! Je descends commander à manger.
Marie hocha la tête pour elle qui quittait déjà la pièce, avant de se tourner de nouveau vers l'ange. Il la considéra lui aussi, de son regard bleu terriblement honnête.
-Écoute, je suis désolé, fit-il au bout d'un moment de silence. Mais je n'y suis pour rien, moi !
-La ferme ! Tu aurais dû t'arrêter à « je suis désolé » ! C'est impossible qu'un homme comme toi en sache aussi peu sur les femmes !
-Je suis un ange ! Comment tu veux que je connaisse la différence d'approche de nos corps !? Ton téton ou mon téton, c'est du pareil au même !
-Pas du tout ! rugit-elle en le secouant par sa chemise propre. Mets-toi bien ça dans la tête, Barbatos, je suis sexuée, moi ! Et mes seins sont à moi, tu n'y touches pas sans ma permission ! Idem pour toutes les femmes de la création ! Tu ne touches pas qui que ce soit sans sa permission ! C'est compris !?
-Même en combat ?
-Sacrelote ! Tu es complètement stupide !
-Mais j'essaie de comprendre ! s'exclama-t-il, outré que l'on mette en doute sa bonne volonté.
Ils se regardèrent de nouveau. Furieuse, Marie eut de nouveau envie de le secouer comme un prunier.
-Dans ce cas, fit-il après un instant de réflexion, pour celles et ceux qui m'ont mis la main aux fesses dans les thermes, j'aurais dû faire quoi ?
-Pardon ?
Barbatos grimaça. Elle écarquilla les yeux. Oh, bon sang. Il passait du stade de peloteur à celui de peloté. En se souvenant de son corps dans les thermes, elle rougit malgré elle. Évidemment. Elle n'avait pas été la seule à remarquer à quel point il était beau.
-C'est valable pour toi aussi ! Ne laisse jamais personne te toucher si tu ne le souhaites pas. D'accord ?
-D'accord. Et je suis désolé de t'avoir touché les seins sans ton autorisation. Même si je ne comprends toujours pas en quoi c'est grave.
VOUS LISEZ
Pécheresse
FantasyUn chapitre par semaine Caractérielle patentée, Marie se retrouve aux prises avec deux problèmes : un trésor disparu dont elle a besoin pour renflouer les caisses, et un énigmatique colosse blond. Le second n'aurait pas été un souci, s'il avait été...