Prologue

2.2K 310 14
                                    

-Ah ouais ? Et comment tu rentrerais dans l'histoire, sale bonne femme !?

-En te refaisant tellement le portrait que ta propre mère ne te reconnaitra plus !

Le poing de Marie percuta la joue du grossier personnage. Il tomba à la renverse sur le sol de la taverne, emportant sa chaise dans la foulée. Avec un ricanement, elle posa le plat de sa botte sur sa trachée. Les yeux de l'ivrogne roulèrent dans leurs orbites, en raison de la douleur et de la terreur.

Un mauvais sourire étira les lèvres charnues de Marie.

-Elle a frappé Gus !

-Choppez-la !

Levant les yeux, elle vit une dizaine d'individus avinés se ruer sur elle. L'espace d'un instant, elle se dit que l'alcool ne lui réussissait pas. Puis elle décida que c'était toujours mieux que Madeleine, probablement en train de se faire prendre à l'extérieur du bâtiment.

-Venez, bande de lavettes, lança-t-elle en se mettant en position de combat. On va voir qui est le sexe fort.

Une heure plus tard, Marie se laissa tomber sur sa chaise, tout en prenant une grande lampée de sa bière. Elle poussa un grand soupir de satisfaction, les pieds posés sur la table.

-Encore ! lança-t-elle au tavernier, qui sortait la tête de derrière son comptoir.

Terrorisé, l'homme s'était planqué dès qu'il avait vu le début des hostilités. N'importe qui d'autre aurait attendu de voir le massacre d'une pauvre femme présomptueuse. Lui, il la connaissait. Il avait attendu qu'elle se calme.

Et donc que le dernier ivrogne s'écroule au sol.

Les dix hommes étaient soit dans une flaque de sang en raison d'un nez cassé, soit en train de gémir en se tenant les parties intimes. Pour le coup, elle n'avait brisé la rotule que d'un seul d'entre eux, et pulvérisé uniquement deux chaises. C'était vraiment parce qu'elle aimait bien le tavernier. Il n'était pas mauvais entre les draps.

-Bah alors, tu t'es encore énervée, Marie ?

Madeleine. Elle entrait avec son amant du soir, dont le sourire satisfait en disait long. Blonde, les yeux bleus, elle passait pour un ange, même auprès des prêtres les plus misogynes. Jusqu'à ce qu'elle leur demande ce qu'ils cachaient sous leur soutane, les grands fous.

-Surprise ? ricana Marie en acceptant la chope offerte par le tavernier.

-Franchement ? Non. Au fait, un des gars avec qui je me suis envoyée en l'air aujourd'hui m'a dit que la tombe que nous cherchons est pas loin. Mais je n'en sais pas plus.

Marie prit le temps d'une gorgée, avant de reposer sa bière dans un bruit sec.

-Ça tombe bien. Ces gentils messieurs m'en on dit un peu plus, fit-elle en désignant les vaincus d'un pouce moqueur.

PécheresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant