Épilogue

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Projetant Gabriel dans la cour de la caserne, Barbatos atterrit sur lui, son poing se fracassant contre sa mâchoire.

Ce salopard était venu en conquérant ? Il allait lui faire ravaler à condescendance !

Un, deux trois, quatre droites mémorables firent cracher à Gabriel un sang qu'il n'avait encore jamais perdu. Pour cause. C'était toujours lui, le Fléau des Démons, que l'on envoyait en premier. Si quelqu'un devait être blessé, c'était lui.

Et non pas un putain de messager qui se permettait de la ramener !

Gabriel déploya ses ailes pour se dégager. Repoussé en arrière, Barbatos planta ses pieds dans le sol. Saisissant l'un des os principaux bardés de plumes, il le balança contre un râtelier vide. Crachant ses poumons, le Séraphin se remit pourtant debout d'un bond.

Trop tard.

Déjà sur lui, Barbatos fit jaillir une épée de cristal du sol, et la planta dans le ventre de son adversaire, le clouant à terre.

-Je te croyais plus fort, ricana le déchu.

-Va te faire foutre !

-Oh, oh ! Surveille ton langage, le casse-couille. Toi tu es encore un ange, que je sa... che ?

Perplexe, appuyé de tout son poids sur la garde de son épée pour maintenir Gabriel, Barbatos vit passer Madeleine. Madeleine, une épée à la main, visiblement folle de rage. Qui traversait la cour de la caserne au pas de course... Et disparu par la porte en cendres. Qu'est-ce que...

soudain fou d'inquiétude, il regarda vers le baraquement principal. À l'intérieur, il pouvait toujours entendre le bruit des affrontements. Et Marie ? Comment Madeleine pouvait-elle partir ainsi, sans Marie ?

-Tu devrais rester concentré !

Seul son instinct lui permit d'éviter l'épée. Se jetant en arrière, Barbatos fit jaillir des cristaux du sol, contraignant son nouvel adversaire à battre en retraite. Bordel ! U autre Séraphin, il ne manquait plus que ça !

-Comment oses-tu traiter notre frère ainsi !? rugit Mickaël.

-J'ai pas le temps, gronda Barbatos, en montrant presque les dents. Prend l'autre boulet et dégage.

-Je vais te tuer !

Barbatos ne bougea pas lorsque Mickaël le chargea. Il n'en avait pas besoin.

Car une hache dégoulinante de sang stoppa net l'épée du Séraphin.

-On touche pas à mon pote, gronda Alastor.

-Un de tes amis ? ricana l'archange Mickaël. Un de ceux pour qui tu as préféré être déchu !?

-Ouais. Si ça te pose un problème, viens te battre, piaf à la con.

Laissant Alastor gérer la situation, Barbatos tourna les talons.

Ce n'était pas normal.

Madeleine n'aurait pas dû partir ainsi. Que se passait-il !?

Fermant les yeux, il localisa Marie. Ne sachant pas où elle se trouvait, il se transféra directement à son côté. Plongé dans la pénombre, il fronça les sourcils. La lourde porte en fer, grande ouverte, laissait passer un faible jour, ainsi que du sang s'écoulant de la plaie béante à la gorge d'un geôlier, étendu dans le couloir.

Mais surtout il vit Marie.

Recroquevillée sur le sol de la cellule, elle semblait avoir du mal à respirer.

Que...

-Marie !

Se jetant à genoux à ses côtés, il la retourna doucement sur le dos, un bras passé sous ses épaules. Les joues rouges, haletante, elle semblait prise de fièvre. Sa peau était brulante sous sa paume, ses yeux comme voilés.

-Non... gémit-elle, les yeux mi-clos.

Elle se dégagea faiblement de son étreinte. Effaré, Barbatos la vit tenter de s'éloigner de lui, sans pour autant pouvoir se redresser.

-Marie, laisse-moi te soi...

-Non ! Ne m'approche... pas... Barbatos...

Son ton était désespéré.

-Ne dis pas de sottises !

L'attrapant par le bras, Barbatos l'attira de nouveau à lui. Marie émit un gémissement, sa main se crispa sur la chemise de l'ange. Posant le bout de ses doigts sur son front, il chercha à la soigner du mal qui la rongeait.

-Tu... ne... peux pas... Part...

Il n'y avait rien. Sourcils froncés, oubliant tout de la bataille qui faisait rage à l'extérieur, l'ange prit le visage de la sorcière entre ses mains. Elle haletait toujours. Mais son regard avait changé. Il n'aurait su exactement dire comment elle le regardait. Cela ressemblait à ces deux fois où...

-Que se passe-t-il ? murmura-t-il, inquiet.

-Part... je... ne contrôle... plus...

Elle s'agrippa à ses doigts, sa joue cherchant son contact tandis que ses paroles visaient à l'éloigner.

-Je... me... débrouillerai...

La Luxure.

La réalité le frappa de plein fouet.

La Luxure. Madeleine avait transféré la Luxure à Marie ! Ce qui expliquait aussi son expression quand il l'avait vu passer. Elle avait récupéré la Colère ! Mais pourquoi ? Pourquoi !?

Marie gémit, autant de désespoir que d'un désir qui la dévorait de l'intérieur.

Barbatos la regarda.

Il vit la femme charnelle en elle. Il vit également ce qui allait se passer. Elle n'avait pas l'habitude de gérer la Luxure. Elle avait besoin de sexe, et elle trouverait n'importe qui pour assouvir ses pulsions. Il vit les hommes qui en profiteraient.

Et il ne put supporter cette idée.

Il ne laisserait personne la toucher.

Mais il savait aussi la souffrance que cela impliquerait pour elle. Madeleine devenait folle de souffrance en raison de la privation. Alors, Marie ? Il ne pouvait lui faire ça.

Barbatos embrassa doucement le dos de sa main. Un nouveau gémissement échappa à la sorcière, aussi douloureux que langoureux. Le regard planté dans le sien, l'ange murmura :

-Demande-moi, Marie. Je ferai tout ce dont tu asbesoin.

PécheresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant