Chapitre 10 : Le Roi de la Fête

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Il ne fut pas très compliqué de retrouver Caïus. En fait, il s'était enraciné à Rome depuis un moment déjà. Avec l'avènement de l'Église, il était allé à l'épicentre de la vague, afin d'en profiter au maximum. Dés qu'il était question de se faire de l'argent ou d'acquérir un peu plus de pouvoir sur les humains et ses congénères, Caïus n'était jamais en reste.

Or, du pouvoir, il devait en avoir, ici.

En fin de matinée, ce fut un de ses émissaires qui les trouvèrent. Vêtu du dernier chic, ce dernier traduisait la richesse de son Maitre. En dépit de l'abolition de l'esclavage, Marie savait qu'elle pouvait ici parler de Maitre.

Car l'émissaire était un vampire, tout comme Caïus.

Il les invita cordialement à rejoindre à la nuit tombée la demeure à l'Ouest de Trajan, portant le nom de Villa Athéna en hommage à l'amour de Caïus pour les Grecques.

Bien. Au moins, ils n'auraient pas à courir toute la ville pour le trouver. Néanmoins, ils avaient besoin de nouveaux vêtements. Marie connaissait les fêtes chez le vampire : mieux valait se fondre dans la masse. Cela enchanta Madeleine. Il fallait dire que leurs frusques avaient souffert de leur séjour dans le nord.

-Nous devrions peut-être faire passer Barbatos pour un garde du corps, non ?

Elles regardèrent l'ange. Il ne rentrait dans aucune des tuniques proposées par le vendeur. Elles avaient depuis longtemps trouvé des vêtements de rechange, pour Rome, mais également pour des trajets chez les « Barbares » comme disaient les natifs d'ici. En revanche, le déchu était doté d'une carrure qui ne lui permettait pas de se vêtir dans le coin.

-On devrait retourner aux thermes, pour leur demander des vêtements pour troll ou pour orc, non ?

-Ce serait un peu excessif, soupira Marie en avisant l'ange, torse nu dans la petite boutique de vêtements.

Sa peau dorée attirait les yeux, sans compter son physique. Elle devinait des regards appuyés venant de la rue. Elles n'allaient pas rester discrètes très longtemps, s'il continuait à s'exhiber de la sorte.

-Barbatos, désolée, mais on ne trouvera probablement rien à ta taille, lança Marie. Remballe tout, s'il te plait.

-On part pour le garde du corps, alors ?

-Caïus ne gobera jamais le fait que nous ayons besoin d'un garde du corps, Madeleine. Par contre, vu sa tête et son physique, un compagnon de route c'est tout à fait possible.

-Un amant, tu veux dire ? Dans ce cas, mieux vaut qu'on le fasse passer pour le tien. Caïus te fichera peut-être la paix, comme ça.

-Je n'ai pas peur de lui, grogna Marie.

-Moi, j'ai peur pour toi. Barbatos ! Pour ce soir tu seras l'amant officiel de Marie !

-Si ça vous fait plaisir fut sa seule réponse.

Un frisson glacial remonta le long du dos de Marie. Pivotant d'un coup, elle avisa la foule qui déambulait dans la rue. Que.... Là. Elle croisa le regard glacial de Raphaël, une fraction de seconde, avant qu'il ne disparaisse parmi la foule.

Sacrelote !

Qu'est-ce qu'il fichait là à la surveiller !?

Elle, ou... Elle se retourna vers Barbatos, qui enfilait ses frusques habituelles avec un sourire. Bordel de merde !

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