Rome, la belle, la pieuse, comportait un nombre incroyable de croyants. Certains avaient de hautes fonctions, certains étaient humains, d'autres non. Dans tous les cas, l'identité païenne de ces créatures était ignorée du commun des mortels.
S'il se plaisait à vider de leur sang des brebis humaines trop crédules, Caïus restait à la face du monde un cardinal respecté.
Pour tous.
Pourtant, installé à son bureau, occupé à régler les affaires de l'Église, il se retrouva soudain le front fracassé contre ses papiers. Une fois, deux fois, trois fois, avec une telle force qu'il sentit son nez se briser au troisième impact.
Il chercha à se dégager, mais une main l'empoigna par la nuque, la balançant avec une telle force contre le mur de la pièce qu'il en eut le souffle coupé. Les yeux voilés par la douleur, il se sera effondré, si une lame ne s'était plantée dans la pierre, juste sous ses parties intimes. Livide, il ne bougea plus, sentant le fil de l'épée tout contre ses bourses.
-M... Marie ? bafouilla-t-il, crispé au possible, du sang dégoulinant sur son menton de son nez cassé.
La porte ne lui offrirait aucune échappatoire. Déjà, les gardes en faction tentaient de rentrer au vacarme entendu. Mais un sceau rougeoyant en bloquait l'entrée.
Le vampire se trouvait donc seul, face à une Marie à la colère létale.
-Où se trouve Madeleine ? gronda la sorcière.
-Que... Madeleine ? Je ne sais...
Il ne reçut ni coup de poing ni coup de pied. Non, sa rage était au-delà de tout cela. La décharge électrique le secoua tout entier, l'empêchant de tenir en place. La lame sous ses bourses lui trancha la peau, sans qu'il puisse s'empêcher de convulser. Quand la décharge cessa, il tenait à peine sur ses jambes. Un humain en serait mort.
-Où est Madeleine ? siffla Marie en le saisissant par les cheveux.
Caïus vivait depuis longtemps, pour autant, il n'avait aucune envie de mourir.
-Je... ne sais pas...
Contre toute attente, elle empoigna ses testicules à pleines mains. La décharge fut si puissante qu'il en perdit connaissance. Pour peu de temps. Une autre, plus faible, le tira vers la conscience, sans le priver de la douleur.
D'une main sur sa gorge, Marie le tenait contre le mur. Dans ses yeux, nulle trace de pitié.
Tout ce qu'il y voyait, c'était la Colère.
-Tu... te laisses... dominée par... ton Péché...
-Dernière chance, Caïus. Où se trouve Madeleine ?
-Je... me suis pas.... Occupé d'elle... C'est... Vertus...
-Où mettent-ils leurs prisonniers ?
-Je.. sais pas...
-Tu es inutile. Barbatos !
Aussitôt, il vit l'ange déchu apparaitre derrière elle. Nulle trace de compassion chez lui non plus.
-On s'en va, fit la sorcière en le lâchant, pour venir poser sa main sur son épaule.
Sur quoi ils disparurent. Pourtant, juste avant, Caïus croisa le regard de l'ange. Un frisson de terreur le secoua lorsqu'ils furent paris.
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Pécheresse
FantasyUn chapitre par semaine Caractérielle patentée, Marie se retrouve aux prises avec deux problèmes : un trésor disparu dont elle a besoin pour renflouer les caisses, et un énigmatique colosse blond. Le second n'aurait pas été un souci, s'il avait été...