High Standards

Blessing in disguise

And just like that, Mr.Big was gone. A la fin du mois de novembre, il revenait doucement dans ma vie et en demandait encore. Il était enfin devant moi et je ne savais quoi en faire. Alors j'ai décidé de tout foutre en l'air. Perdre quelqu'un pour mieux se retrouver. C'est un mal pour un bien que j'étais prête à envisager. C'est ce qu'il répétait ce soir, enfoncé dans ce fauteuil sombre, la cheville abîmée et le cœur solitaire. Et puis un mois est passé et j'ai réalisé que ce qui rendait cet homme si extraordinaire résidait en réalité dans l'amour que je lui portais, dans tous mes efforts et cette même énergie qui faisait de lui une personne si spéciale.

J'en fais trop, c'est vrai, mais je suis comme ça moi. J'écris des lettres d'amour, j'attends sur un parking désert au beau milieu de la nuit, j'appelle pour savoir si tout va bien. If i'm a lot, go find less. De mon côté, je pars retrouver ma vérité. Et j'ai besoin de temps pour me remettre de cette rupture encore fraîche. C'est si dur de me séparer de la personne que j'étais autrefois, celle qui doutait, qui était effrayée et qui restait sagement assise dans son coin.

Le désir de m'enfuir loin de tout, d'aller vivre dans un pays étranger, d'aller de l'avant et de rencontrer de nouvelles personnes. Tout ça est bien réel. Courir après ses rêves, un idéal, un projet qui nous est cher est plus sain que de fuir à tout va, de chercher un ailleurs qui nous rappelle qu'ici n'est plus là. Mais mes attentes sont si présentes qu'elles chassent toute perspective que mes rêves les plus fous se réalisent. Learn to let go, what's meant for you comes on its own. Parce que la question n'est pas de savoir s'il reviendra dans ma vie mais de faire en sorte de ne plus me perdre dans la mienne.

Et puis un beau matin, tu te retrouves dans le métro lillois, la radio joue ce concept flou qui n'attend que toi. Plus que jamais, tu t'ouvres à de nouvelles possibilités, tu ne cherches plus rien, tout est déjà là, il te suffit de demander. Un inconnu te regarde de la même façon qu'il le faisait autrefois et tu bouillonnes de l'intérieur parce que c'est ça qui te rend vivante. Cette fille d'autrefois, si spontanée, passionnée, qui dansait sur les tables et qui te consolait de ne pas avoir eu la vie que tu aurais voulu quand tu étais grand. Et l'étonnement sur ton visage qui traduit ta peur d'aimer, comme si tu ne le méritais pas. Alors que tu es faite pour ça.

Maintenant, à cette personne que je ne suis pas sûre d'avoir bien connue mais que je suis certaine d'avoir assez aimé, cet homme que je ne cesse de croiser entre deux confinements, laisse moi te dire que j'ai passé une semaine qui me laisse sans voix. Et j'ignore encore si c'est l'incertitude qui me rendait si enthousiaste ou le simple fait de croiser ton regard sur moi mais tu as su me créer un monde sans fin dans lequel je me réfugie quand le mien devient trop pénible à supporter. Une faille temporelle qui me laisse revivre pour l'éternité ce moment trop court qui semble ne jamais avoir existé.