27 Décembre 2021

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Cher W,

Voilà trois ans (presque tout pile) que j’ai repris l’écriture de S&T. Ma première homoromance. A ce moment, j’ignorais encore qu’il en découlerait une saga. Je pensais juste faire un break de mon thriller et entamer une romance feel good adolescente. Pour le feel good, ce fut un cuisant échec, pour le reste… une brillante aventure.

Des histoires de Steeve et Travis (puis Célia et Pete) sont nés tant d’autres… Depuis, les persos d’EDT et moi avons fait le choix de parler de la vie et de la beauté de sa diversité. C’est comme ça qu’est née l’envie de représenter chaque lettre du sigle LGBTQIA pour nous. Pour eux, pour les lecteurs, et pour moi.

J’ai vécu à une époque que les ados d’aujourd’hui ne connaitront jamais. Bon point pour certaines choses, mauvais pour d’autres, mais c’est le cas pour chaque génération passée et future. A mon époque, on ne parlait pas de spectre lgbt. A vrai dire, ma connaissance se bornait à gay, bi ou hetero. Point.

A l’époque (et donc l’époque de mes petits persos), pas de réseaux, pas vraiment de forums, pas d’instagram pour dénoncer, pas de threads sur twitter pour élever sa voix. Rien. A peine facebook, et pas celui d’aujourd’hui. Alors forcément, tu imagines le bond en avant que j’ai fait en 15 ans.

Grâce aux réseaux, j’ai beaucoup appris d’eux. Enfin, grâce au gens sur les réseaux, plus précisément. Ceux qui osaient se battre, parler, expliquer, dénoncer. J’ai appris le spectre lgbt. Je me suis découverte. Et puis j’ai rencontré des gens formidables. Lecteurs comme auteurs.

J’ai aussi rencontré des pourritures comme il en traine partout sur les réseaux mais nous en reparlerons plus tard (ou pas, au gré de mes envies)

Concentrons-nous sur le positif. L’année 2021 n’a pas été simple. Pour qui que ce soit. Ce n’était pas qu’une question de COVID, ça j’y suis habituée dans mon métier d’infirmière. C’était un tout. Des désillusions, énormément de travail éditorial, du stress que je m’auto inflige… Je suis pourtant contente de terminer 2021 sur une note plus douce.

J’ai créé les reflets de papier, un feel good (un vrai !) pour me permettre de souffler un peu. J’adore l’esprit du temps, c’est le projet de ma vie. Je l’appelle ainsi. Mais c’est lourd. Il me demande du temps, beaucoup de recherches, et les bouquins sont volumineux. Je mets 10 mois à écrire un livre en moyenne. Et depuis fin 2018 je n’ai pas cessé d’écrire. Ce qui m’amène à aujourd’hui. Trois ans que je suis sur l’esprit du temps. 4 bouquins et demi. Les deux de S&T, le tome 1 et 2 de Leï et Vicky et la moitié du trois écrit. J’avais besoin de sortir de EDT parce que je ne vivais plus que par ça. Je respirais, je dormais, je mangeais EDT. J’écrivais Leï et Vicky, j’éditais Steeve et Travis. Il me fallait mettre ça en pause car j’étais épuisée. Physiquement et mentalement.

Il faut dire que cette série (ou saga ? je confonds toujours les deux) me tient tant à cœur que je m’y voue corps et âme, mais la moitié de mon corps et mon âme sont déjà vouées à mon métier d’infirmière. Ça fait un peu beaucoup parfois. Toujours est-il que je tiens à rester terre à terre.

Mes détracteurs aiment dire que je fétichise (parce que j’inclue du sexe ???) et que je n’écris rien d’original. Mais à vrai dire, s’ils ont tort pour l’un, je suis d’accord avec eux pour l’autre.

Je n’ai jamais prétendu écrire quoi que ce soit d’original. Je suis la première à dire que je reprends mes tropes favoris en romance pour les remanier à ma manière. C’est certain que le enemies to lovers entre le petit teigneux vulgaire et le grand doux timide ne brille pas par son originalité. Mais j’ai envie de dire que les gens qui s’arrêtent à cela ont une bien pauvre façon d’analyser les choses.

Le temps d'un esprit - journalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant