31 décembre 2021

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15h51

Cher W,

Je vois tout le monde faire son bilan de l'année et ses résolutions. J'en avait fait un l'année dernière mais cette année, je dois m'avouer que je n'en ai pas envie. Je ne fais jamais de résolutions car je n'aime pas ce concept (et je ne vois pas bien l'intérêt d'attendre le 1er du mois de janvier. Quand on veut changer, on change. On n'attend pas de changer d'année). Quant au bilan, je dois me forcer à y voir le positif parce que les premières choses qui me viennent sont extrêmement négatives. A tous niveaux : édition, santé, conditions des hopitaux, pandémie. Ce fut d'autant plus difficile que contrairement à une grande partie de la population, 2020 fut une excellente année pour moi (et horrible pour eux car confinement oblige, j'entends bien.)

Bon. Je n'ai pas de résolutions ni de quelconque espoir pour 2022 mais je vais me concentrer sur les décisions prises qui, sommes toutes, me rendent la positivité.

- dans mon plan d'organisation, je suis censée terminer les reflets de papier, et terminer Ultraviolet (et le publier). Je pense que rien que ça risque de me prendre les ¾ de l'année.

- J'ai pris la décision de ne pas envoyer le reste de l'esprit du temps en maison d'édition. Je ne peux évoquer publiquement mes raisons. Mais la décision est prise. Et comme de toute manière, mes exigences sont incompatibles avec d'autres ME (livres longs, saga entière, diversité alors que la majorité des ME reste frigide à sortir du schéma hétéro), le choix est fait. L'esprit du temps sera donc auto édité. Mais pas cette année. Je n'en aurais pas le temps. Je vais laisser ce petit monde sur wattpad, et je commencerai à travailler à l'auto édition quand j'aurais pas mal de contenu.

L'esprit du temps est le projet de ma vie. Un travail de longue réflexion. Et je me rends compte à l'heure actuelle, vu le fonctionnement des ME, que je ne peux pas le laisser entre d'autres mains. Je suis bien trop perfectionniste pour déléguer un travail à des gens que je ne peux pas choisir. Et mes personnages méritent mieux. Alors j'y travaillerai en choisissant scrupuleusement mes partenaires (graphiste, illustrateur, correcteur, stratégie de com).

- J'ai pris la décision d'envoyer les reflets de papier dans une ME que j'apprécie. Je ne dirai pas laquelle, mais c'est la seule qui ait encore ma confiance. (je parle dans le genre romance). Je ne sais pas s'ils voudront de moi, mais j'ai deux amies qui y sont et qui sont honnêtes avec la façon dont le travail se passe à l'intérieur. Ça me convient. Et les reflets de papier n'est pas une saga donc... ça ne me dérange pas de confier ces bébés à une ME. J'ai beau savoir ce que je veux (et ne veux pas), je suis tout à fait apte à faire des concessions, à négocier.

Après tout, un contrat doit convenir aux deux parties. De trop nombreux auteurices signent des contrats en pensant qu'on leur fait un cadeau. Un contrat c'est du business. Pas un cadeau. On vous le propose parce qu'on vous trouve vendable. Parce qu'on y voit du bénéfice. Point. Il n'y a pas à se sentir inférieur. On travaille dur. Une ME qui propose un contrat se sent autant redevable que vous parce que vous allez lui apporter de l'argent. Et elle va vous offrir la visibilité qu'il vous manque. Une négociation entre deux parties donc.

Voilà pourquoi la majorité des ME à l'heure actuelle est un red flag pour moi :

- contrat abusif (clause de cession des droits à vie. ça va pas la tête ? – droits d'auteurs dérisoires ( 10 % c'est déjà dérisoire. En dessous c'est du foutage de gueule)

- pas de vrai marketing sauf pour mettre toujours les mêmes personnes en avant. La dure loi de celui qui rapporte le plus d'argent. Ça se comprend. Ceci étant, faut il rappeler que si on ne met jamais un auteur en avant il ne rapportera jamais plus ? Une logique indéfectible.

Le temps d'un esprit - journalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant