*J*
J'avais froid.
Les draps me manquaient. Uniquement pour leur confort et ce sentiment de protection. La nuit était longue. Après ces derniers jours qui ont suivies la proposition de mon mari.
« On pourrait faire un bébé ? »
Je l'ai fixé, éberlué, quelques secondes. Il riait, nerveux. Se sentant soudain timide à l'idée. Je réfléchissais, à l'instant présent. Celui où nous étions tous les deux sur ce bateau, dans les bras l'un de l'autre. Il était heureux avec moi et je l'étais aussi. C'était important de partager un moment aussi doux et savoureux. Je ne m'étais jamais sentie aussi amoureuse depuis longtemps.
Je ne pouvais pas gâcher ça. Et tout faire tomber, comme d'habitude. Alors, bêtement j'ai répondu...
« Ce serait, extraordinaire ! »
Il m'a embrassé. Câliné toute la journée. Pendant ce temps, je me sentais bien avec lui. Mais je ne me suis jamais projeté. Pas avec ce projet de bébé...
Oui, j'ai vingt-neuf ans, c'est vrai. Mais je ne suis pas prête à imaginer ça. J'attends juste le bon moment pour dire à Jordan, que je regrette ma réponse. Tant que ce serait le rendre fou de rage.
Il m'a fait l'amour les autres nuits qui ont suivis. Comme si ça pouvait faire avancer notre projet, tant que je prends toujours ma pilule. Mais bien sûre, il ne le sait pas.
- Joyce...
Je l'entends se réveiller. Je le sens derrière moi. Prêt à m'enlacer, pour me dire « je t'aime », et m'embrasser pour que ce soit bien claire.
J'avais froid, et il le sent.
- Tu es là.
- Je viens d'arriver.
Il me recouvre du drap, mêlant nos peaux. Je sens sa bouche dans mon cou, ses doigts dans mes cheveux. Si seulement, chaque matin était ainsi. Si seulement, j'avais à nouveau dix-huit ans.
- Tu seras encore plus heureuse, bientôt.
- ...
- Avec notre enfant.
J'avale ma salive. Pendant qu'il s'assoupie encore quelques minutes contre moi, je laisse cette boule me monter à la gorge. Chaque conversation, chaque phrase étaient constitués de ce sujet. Depuis ce jour. Jordan n'a pas eu d'instant d'émotion ou de coup de folie. Il est juste sincère. C'est là que je comprends.
Je me suis piégée...
**
À la seconde où mes pieds entrent en contact avec le sable, j'ai l'impression d'étouffer. Jordan est parti pour une douche, juste après le petit déjeuner. J'en ai profité. En pyjama ou pas. Je m'en moque. Nous sommes seuls dans la villa, ce matin. Et d'ailleurs même entouré de gens, je me sens abandonné. Ça me fait beaucoup de mal.
Je cours en direction du chemin. Le même où j'y ai rencontré Harry l'autre fois. Le même et sans doute le seul où je peux m'isoler dans un moment comme celui-ci. Je m'y engouffre, désespéré. Je perds l'équilibre mais ce n'est pas grave. Tout ce que je veux, c'est que ça sorte.
J'étouffe mon crie dans ma main avant de pleurer de plus belle. Recouvrant mon visage. Me cachant de l'environnement. Comme si c'était honteux de pleurer devant une si belle nature. Que je quitte demain à la première heure. Voilà ce qui se passe...
Ces vacances ne m'ont pas aidé à dormir. Elles n'ont pas non plus arrangé mon couple, en tout cas pas comme je le voulais. Jordan ne voit rien, il refuse d'admettre que je suis en danger...
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Lacrimosa H.S (mâture)
Fiksi PenggemarPartie 1 / Terminée Partie 2 / Terminée Lacrimosa ; est un adjectif latin dérivé du substantif lacrima (qui signifie : larme) Au cœur de cette ville, il y a un Hôtel. Là où se font les rencontres les plus malsaines, ou les plus belles. Comme cell...