Partie 1
*J*
Le silence est seul responsable de mon conscient. Il était pourtant sensé me rassurer, sauf qu'il est anormal. Je ne me sens pas à l'abris, malgré mon ignorance tant mes paupières resteront fermées. La douleur aux tempes me parait lointaine, mais elle est présente. D'accord, je suis juste à moitié éveillée. En cherchant à remuer, mon bras frôle une matière chaude et soyeuse. De même pour ce qui me soutient l'arrière du crâne. Je gémis de malaise, je ne m'étais jamais sentie aussi inquiète à l'idée de ne pas m'éveiller rapidement. Quelque chose en moi ne cesse d'hurler que je suis en danger.
Et puis de façon si réelle, j'entends un coup de feu.
Telle une décharge électrique, mon corps se redresse en reprenant le contrôle. Mes yeux grands ouverts avaient déjà anticipé une forme, prête à me bondir dessus. Ainsi pourquoi mon souhait de crier est étouffé par mon souffle saccadé. Et ce à cause de ces horreurs. Toutes celles que mon cerveau rassemble en un tiers de secondes.
Ça devient un supplice. Je me laisse pleurer comme une gamine, dressée sur ce lit inconnu, dans une pièce inconnue dont le silence m'est encore plus inconnu. Les souvenirs reviennent comme si je les revivais de suite, en toute impuissance. Il n'y a rien de pire que de se sentir ainsi...
Et je ne veux plus subir.
Alors je me lève de ce lit, malgré mes tremblements. J'ai pris le temps d'observer cet endroit aux murs bleu marine, vide d'âme en dehors de ces quelques meubles. Aucune fenêtre, juste cette porte sur laquelle je me jette.
C'est un long couloir qui m'accueille. Encore plus sinistre, il est très éclairé, le blanc cogne dans le coin de mes yeux. Durant un court instant, je me demande si je ne suis pas morte...
Mais la mort ne peut pas me peser autant. À moins d'être en enfer...
Alors j'avance, pour inspecter une grande partie des portes toutes similaires, cachant le même type de chambre où je me suis réveillé. Quand je pense que rien ne peut me faire sortir de ce schéma répétitif, un élément nouveau se présente. J'arrive au bout de ce couloir, perché du haut de grandes marches. Si je suis toujours dans ce bunker, je commence à constater de son immensité.
Les lumières s'éteignent soudain derrière moi, mais ça ne m'effraie pas non. L'étage d'en bas propose un éclairage plus doux et isolé, et c'est ce qui m'attire. Je passe devant une sorte de salle commune accessible, avec une série de tables alignés face à une grande cuisine. Au moins trois frigos, quatre fours et plaques chauffantes. De quoi cuisiner pour tout un régiment dans la même lancée. Je pense occuper un espace de vie dédié à tous les employés du Professeur. Combien étaient-ils ? Combien d'hommes, de femme ? Et leur motivation dans tout cela ? Je refuse de croire qu'ils aient pu prendre la fuite avec les Géants. Ce serait trop risqués pour eux, sachant qu'ils ont toujours un train d'avance sur nous.
Il fait très froid ici. Qu'est-ce qu'ils ont fait de ma veste ?
Curieuse, j'arpente toutes les ouvertures possibles. Quand je pense entendre des voix, c'est là que j'accélère, même si une partie de moi crains de tomber face aux mauvaises personnes. En longeant un grand mur lorsque je passe dans l'obscurité, de nouvelles lumières douces me guident.
Je remarque que toute une partie de cette pièce est séparée d'un bloc vitré, donnant sur une autre. Elle abrite une table ronde étendue sur plusieurs mètres, et de dos à moi semble être un écran. La table regroupe plusieurs personnes, mais seuls les deux quarts des sièges sont occupés. Si ma théorie est la bonne, est-ce que cette table servait de rassemblement des chefs de postes sur leur recherche ? Ils se tenaient les uns en face des autres à déblatérer leurs hypothèses morbides. Cette pensée me donne le tournis.
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Lacrimosa H.S (mâture)
Fiksi PenggemarPartie 1 / Terminée Partie 2 / Terminée Lacrimosa ; est un adjectif latin dérivé du substantif lacrima (qui signifie : larme) Au cœur de cette ville, il y a un Hôtel. Là où se font les rencontres les plus malsaines, ou les plus belles. Comme cell...