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Le lendemain

Je souffre le martyr.
Mes blessures au visage sont minim. Mais mes côtes me flingue. J'enfile des quantités énorme d'anti douleur, et je rêvasse sur mon canapé, prise dans un brouillard sombre de fatigue, et de drogue. J'entends des voix. Je vois des visages. J'ai l'impression de ne pas être seule. C'est horrible. Ce soir, je dors dans ma penderie, une arme dans la main, car les ombres menaçantes qui sont projetés sur le mur de mon couloir après que j'ai pris un autre cachet, avait vachement des airs de type cagoulé armé. Les mêmes types qui ont tué mes parents. J'aimerai me rassurer en me convaincant que c'est impossible, mais rien n'est impossible. Et maintenant que j'y pense, la police ne les a jamais retrouvé.
Pas d'empreintes.
Pas de cheveux.
Pas de traces de chaussures dans le sang... Pourtant, quand j'ai vue les corps de mes parents au sol, j'ai aussi vu des traces de pas dans le sang. Des traces de chaussures qui allaient dans tout les sens. Mais moi, on m'a dit qu'il n'y avait pas assez de trucs pour mettre ses méchants monsieur en prison pour qu'ils ne puissent plus me faire de mal. Mon cul, ouais.
C'était pas un cambriolage. C'est clair. Ses gens étaient là pour tuer mes parents. C'était un meurtre prémédité. Quels genre de voleurs amateurs prendrais le risque de tuer une famille entière (enfants compris) pour au final ne repartir avec aucun bien, alors que la maison était remplie de bijoux que mon père offrait à ma mère, ainsi que de l'argent liquide ? Personne n'est assez fou.
Mais on m'a menti. Je me suis toujours posé cette question. Pourquoi ?

1 semaines plus tard

Moussa passe la balle à un grand qui cours vers le goal en riant, le visage crispé par la concentration, jusqu'à se que la touffe brune de Raphaël apparaisse de nul part, et fonce sur lui, déterminer à lui arracher la balle des pieds. Lorsqu'il est assez près, le grand tombe au sol, criant, faisant semblant d'être blesser, alors que Raphaël rigole d'un rire enfantin et tendre. Il traverse tout le terrain sans se faire arrêter, puis marque.
On l'attrape par les hanches, et on le porte en faisant ses louanges. Ça l'amuse. Puis on annonce une pose pour s'hydrater.

Alors qu'il cours vers les tribunes où je suis pour récupéré sa bouteille d'eau, mon cœur s'emballe. Il est couvert de sueur. Le chasubles qu'il a sur lui tombe sur ses genoux. Il a un petit shirt kaki, et ses cheveux ont beaucoup poussé. Il a des bouclettes qu'il doit chasser d'un revers de la main pour voir devant lui. Il ne me remarque pas. Pas encore.

Assise en haut des marches, j'ai une casquette de baseball enfoncer sur le crâne. Avec les rayons de soleil qui tape fort sur nos têtes, je ne crois pas qu'il me remarquera. D'ailleurs, il lève la tête vers moi, sa bouche coincer contre le goulot de sa gourde. Il me fixe, puis plissé les paupières. Est-ce qu'il m'a reconnu ? J'aimerai. Mais pas trop non-plus. Ou peut-être que si... Il continu de me fixer, puis lève la main, et l'agite. Il ne me reconnaît pas. Il le fait par pure politesse parce qu'il se dit sûrement que fixer les autres c'est très impolis.
Je lui rend son geste, automatiquement. Raphaël termine son eau d'une traite, mais reste planter là. Me regardant derrière les fentes qui sont à la place de ses yeux maintenant. Il se déplace. Un pas en avant, puis un autre en arrière, puis un nouveau en avant, vers moi. Il a à peine fait un mètre qu'une voix au bout du terrain l'appel.

??- Tu viens jouer ou pas ?

Il hésite.
Puis retourne sur le terrain. Lorsque je quitte les tribunes de l'autre côté pour éviter à avoir à passer devant lui, je ne le regarde pas une dernière fois, et part simplement.

Devant le centre, il y a des dizaines de camions militaires stationné. La douleur de mes côtes est encore présente. Je me tord jusqu'à un camion où est installée mon équipe. Je suis la seule fille, et il y a 6 autres mecs qui bavardent et me saluent d'un signe de tête.
Aujourd'hui, nous partons pour la Syrie. Évacuation de civil. Rien de bien existant, mais au moins je quitte mon appartement pour une durée indéterminée. Et au moins, cette mission a été un bon prétexte pour revoir Moussa et Raphaël sans me faire passer pour un canard.

Tali, Orpheline Militaire : What doesn't kill me,  I'll kill you with itOù les histoires vivent. Découvrez maintenant