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__ Le lendemain matin __


Le réveil est très difficile ce matin. Je suis courbé par la douleur, mais aussi par une culpabilité aussi lourde que la Terre. Je me roule sur le flanc, tourné vers le mur, alors que dans la pièce, des murmurent s'élèvent. Se sont Moussa et Raphael qui sont assis au sol, devant mon lit.  

RAPHAËL, murmure - Met plus de bleu ici ... 

MOUSSA - Ta rose est rouge Raph ...

RAPHAËL - Oui, bin ça existe aussi 

MOUSSA - Menteur. Met la rose, comme la mienne regarde (...) Oh ... Madame Tali ! 

Son visage s'illumine lorsqu'il croise mon regard, alors que j'ai l'impression que mes problèmes sont balayé d'un coup de main.
Tout va mieux.
Du moins, ici tout va bien ...

RAPHAËL - M'dame Tali !

Il se lève d'un bond, et me saute dans les bras, ses petits bras enroulés autour de mon cou. Moussa le rejoins, et je suis de suite noyer par des baisers doux et sincère. Cela me fait rougir, car je ne suis pas très habitué à un tel hélant d'amour et de sincérité. 

Ils finissent par s'éloigner., et Raphael dit, les deux mains sur mes joues :

RAPHAEL - Tu est blessé. 

Il glisse son index sur l'une de mes blessures, une nouvelle expression sur le visage.

RAPAHEL - Là ...

MOUSSA - Est-ce que tu a mal ?

MOI - Pas vraiment, non. 

RAPHAEL - J'aurai eu mal si ça avait été moi ...

MOI - C'est presque rien

MOUSSA - Assaf a dit que tu a sauvé des vies hier ! Comme un héro !

J'avale difficilement ma salive avant de m'asseoir, le dos courbé. 

MOUSSA - C'était comment ?

Je ferme les yeux en frottant mes joues.

MOI - Normal (silence) J'en sais rien, et de toutes manières j'veux pas en parler

Mon ton est froid et rapidement, le silence tombe. Raphael me sourit, et se penche pour attraper son dessin qu'il a laissé au sol. Il me sourit, et le dépose sur mes genoux. 

RAPHAEL - Mouss' et moi on en a fait plein pour toi.

MOUSSA - J'ai fais celui là !  Et celui là, aussi

Nous passons dix minutes à contempler et commenter leur différents chefs d'oeuvres, alors que je repense à ceux que j'ai accroché dans le salon de mon appartement.  

MOI - Je les garde.

Ils s'échangent un regard, un peu dans l'incompréhension, et je précise alors, avec l'ombre d'un sourire sur les lèvres. 

MOI - Vos dessins. Ceux que vous m'aviez donner la dernière fois sont chez moi.

Ils sourient à s'en décrocher la mâchoire.

MOI - Je prendrais ceux là aussi. 

 Après ça, nous nous rendons au réfectoire. Je ne mange pas grand choses. Je suis maussade, et tente de ne rien faire paraître devant Raph' et Moussa pour ne pas qu'ils s'inquiètent. Sur l'écran plat accroché au mur de la cuisine, je regarde les infos. Des images défilent sous mes yeux. L'Irak. Les explosions. Les visages des familles endeuiller qui sont encadrés par des militaires alors qu'ils pleurent, debout face à des cadavres sous des draps blanc. Une bille acide remonte le long de ma gorge. Je serre les dents, et détourne le regard. 

Ses enfants. Je n'ai pas pu les sauver. 

Tout comme je n'ai pas pu sauver mes frères et soeurs. 

...

Je retourne dans mon appartement. Rester ici ne me rapportera rien. Je m'éclipse dans l'après-midi, alors que Raphael et Moussa font la "sieste". J'arrive à passer sous le radar de Assaf, et je me casse. Contrairement à la première fois où j'ai quitté le centre, cette fois, je ne pleure pas, et ne me retourne même pas. Cette fois par contre, je doute vraiment que j'y remettrai les pieds. 

 J'appuie sur le champignon pour arriver plus vite chez moi. Il pleut fort. Cela ne m'étonne pas trop. J'ai envie de garer ma voiture au sous-sol, mais ce dernier est fermé. Il y a une pancarte accroché sur la porte, et il est écrit "Parking submerger. N'entrez pas" Merde. Je vais devoir me taper la flotte, le temps de quitter ma voiture et d'arriver au hall. Je me gare, puis reste assise là, sans bouger. Il fait froid dans l'habitacle. Je frotte mes mains entre elles, soupire, puis regarde vers ma droite. Là où il semble y avoir du mouvement à travers le rideau de pluie. Deux silhouette élancés quittent le hall, et cours vers une voiture garée plus loin. Je plisse des paupières, et tente de distinguer les visages, mais trop tard. Les deux grimpent dans la voiture qui démarre, et part. 

 Comme prévu, je suis trempé quand j'arrive chez moi. Je marmonne, sort la clé de la poche de ma veste, et m'arrête. Quelque chose cloche sur la poignée. Il y a une éraflure, près de la serrure. Je fronce les sourcils, puis me tourne brusquement pour regarder au fond du couloir qui est silencieux. Il n'y a pas âme qui vive. Mes yeux scrutent le sol. Il y a des marques de chaussures et de boue partout, devant chaque portes, et elles vont toutes vers l'ascenseur. Toutes les portes, mais aussi la mienne. Pourquoi est-ce qu'il y a des traces de pas devant ma porte ?  Je deviens simplement parano. Comme le soir où j'ai gobé trop d'anti-dépresseurs après la bagarre. 

Je ferme fort les paupières, alors que mon oreille se met à siffler. J'enfonce la clé au fond de la serrure, la tourne, puis pénètre dans mon appartement. Il fait nuit noir. Je tatonne à la recherche des interrupteurs, alors que mon coeur se met à battre fort dans ma poitrine. J'ai cette impression que quelqu'un m'attend, là, dans le noir. Quand la lumière se déverse dans la pièce, cela me soulage de ne trouver personne, à part les meubles, et moi même. 

MOI -  Putain de merde ... 

Mon oreille n'arrête pas de siffler. C'est si désagréable que j'aimerais me cogner la tête violemment contre les murs, pour que cela cesse. En entrant dans la salle de bain, je prend ma douche après avoir balancer mes fringues sale dans un coin, au sol. Je me sèche, enfile mon pyjama (short, tee-shirt large), et m'approche du miroir qui est accroché au dessus du lavabo pour pouvoir soigner les coupures légères que j'ai au visage. Et c'est là que je remarque encore quelque chose. Les goûtes fraîche dans le lavabo. Comme ci que quelqu'un avait ouvert l'eau récemment. Pas moi en tout cas. Je n'étais pas là. 

Alors que mon téléphone portable se met à sonner dans ma chambre, je me précipité dans celle-ci, fouille dans mes affaires, et trouve mon arme. 

MOI - J'te préviens enculé ! J'ai un putain de flingue, et j'ai pas peur de m'en servir ! Alors t'a intérêt de sortir d'ta cachette !

 Cinq minutes plus tard, j'arrête mon inspection. Il n'y a rien. Ni dans le dressing. Ni dans la chambre d'amis, sous les lit, dans les placards ... Tout est vide. Soulagement. La personne qui essaie de me joindre c'est Assaf. Mais je bloque son numéro. Je ne veux plus entendre parler de lui. Ni même d'eux.

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Tali, Orpheline Militaire : What doesn't kill me,  I'll kill you with itOù les histoires vivent. Découvrez maintenant