Les deux visages (Benimaru Shinmon x Oc)

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Mai fut réveillée par la lumière du jour, ce qui lui rappela immédiatement sa cellule, où elle attendait qu'on lui donne ses cachets, attachée solidement par des sangles à son lit. La jeune femme c'était endormie de fatigue hier soir, comment aurait-elle pu dormir normalement après sa discussion avec Beni qui l'accusait d'être une espionne ? Elle se leva, ce qui la perturba un peu : elle était libre de ses mouvements, et alla ouvrir la cloison d'où provenait la lumière. Il y avait une sorte de jardin traditionnel de l'autre côté, qu'elle admira de sa chambre. Un rayon de soleil traversa la pièce, l'illuminant. Benimaru la détestais. C'était plus qu'évident. Elle songea à sa prochaine transformation, qui arriverait sous peu, dans quelques jours peut-être. Ou quelques semaines. Il était de toute façon impossible de les prévoir mais on pouvait quand même faire des hypothèses en sachant quand avait eu lieu la dernière crise : il y a deux semaines et quatre jours. Mais pendant certains mois, il n'y avait aucunes crises ! Et pendant d'autres, ça se produisait une fois tout les deux jours. Les cachets permettaient de très vaguement contrôler les transformations, ils étaient quasiment inutiles en fait. Malgré ça, Mai aurait voulu les avoir avec elle, juste pour se rassurer. Elle ouvrit la porte et trouva, comme promis, des vêtements propres pour elle. C'était toujours une tenue traditionnelle mais qu'importe. Elle se coiffa simplement et, sans se maquiller (elle n'avait même pas de maquillage dans la pièce qui était désormais sa « chambre »), sortit dans la caserne. À son grand soulagement, elle ne croisa pas Benimaru, seulement des pompiers qu'elle avait vu au dîner et qui la saluèrent respectueusement, et elle se permit alors de sortir dans la rue.

Il était environ 10h00 du matin et les rues étaient déjà pleines d'habitants venus faire leurs courses dans les échoppes qui jalonnaient les avenues. Des marchands interpellaient la foule, prônant leurs produits. Des femmes vêtues de beaux kimonos fleuris, très belles et gracieuses avec leur maquillage de geisha immaculé et leurs coiffures décorées et élégantes, déambulaient sous une ombrelle au milieu de la foule. Mai eu honte d'elle quand elles passèrent près d'elle. Elle qui n'arrivait pas à bien se coiffer ou à comprendre parfaitement les coutumes d'Asakusa, elle qui était mariée contre son grès à un homme qui la détestait, elle qui n'était qu'un monstre, un cobaye échappé d'un laboratoire. Mai pressa le pas mais fut interpellée par une vieille femme qui portait un sac en tissu :

- Jeune fille ! Tu es la femme du petit Beni non ? Veux-tu m'aider à porter ce sac de biscuits à la caserne ?

Mai aurait voulu se mettre à courir et quitter Asakusa, loin de tout ses problèmes et ses pensées. Au lieu de ça, elle s'approcha de la vieille et l'aida à porter le sac. Arrivées là bas, la vieille s'assit et parla à Mai :

- Merci. Tu es une gentille fille, femme du petit Beni.

Mai serra les dents suite à cette appellation douteuse et demanda :

- Comment savez-vous que je suis l'épouse du capitaine Shinmon ?

La vieille sourit et répondit :

- Tout le monde à Asakusa est au courant. Quand les pompiers de la caserne l'ont appris, ils l'ont répétés à tout le quartier. Pendant les deux derniers mois, c'était le sujet de discussion préféré des habitants. Les femmes étaient folles de rages et disaient qu'elles allaient tordre le cou de l'épouse alors que les hommes riaient et disaient avoir hâte de voir ladite épouse. Tu es arrivée en voiture, escortée par des hauts fonctionnaires de l'Empire, les gens ont tout de suite compris que c'était toi l'épouse. Tu es aussi jolie que je l'imaginait, en plus d'être gentille.

« Pauvre vieille, je ne suis pas gentille et encore moins jolie. Je suis un monstre immonde. Je vous mets tous en danger. » songea Mai. La vieille repartit et la jeune femme retourna dans la caserne voir si elle pouvait se rendre utile. Elle croisa Konro qui s'apprêtait à aller faire les courses et lui proposa de l'accompagner. Il accepta et Mai retourna en ville, accompagnée du commandant. Konro discuta un peu avec elle, toujours souriant :