L'avocat de l'accusé, maître Saliou Diagne, continuait à défendre son client de la manière la plus convaincante possible.
— Votre honneur, vous l'avez entendu et c'est bien désolant, mais toute histoire mérite d'être commencée par son contexte. Je vais débuter là où tout a commencé. Avant tout, mon client Hassan Sidibé est bien innocent et je compte bien vous le prouver devant cette barre. On accuse mon client d'avoir violé une mineure de 9 ans à ses 17 ans. Votre honneur, vous savez vous-même que cette histoire ne tient même pas la route. Je vais vous retracer cette belle histoire tant salie en commençant par l'adoption avant de venir sur le viol. Alors écoutez-moi bien. Une jeune petite fille au nom de Mariétou a été adoptée à l'âge de 9 ans par Tyana Rosalie Bâ et son mari Maodo Sidibé. Ils lui ont offert un foyer rempli de bonheur, de joie, de richesse et surtout un frère. Et aujourd'hui, elle accuse ce même homme de l'avoir violée. N'est-ce pas ingrat de sa part ? Monsieur le juge, aucune preuve ne peut être présentée devant ce tribunal confirmant que Mariétou a été achetée. Quelle HORRIBLE accusation vis-à-vis de ses parents adoptifs, ceux qui l'ont accueillie dans leur propre maison et traitée comme leur propre fille. La jeune Mariétou a été bel et bien adoptée et j'en ai une preuve concrète.
Maître Saliou Diagne marcha d'un pas rassuré vers la table où il était assis puis revint devant la cour avec une feuille qu'il donna au juge.
— Votre honneur, vous avez là entre les mains les papiers d'adoption de Mariétou et ces signatures sont bien celles de Tyana et Maodo. Donc je pense que l'affaire de soi-disant avoir acheté cette jeune femme est exclue...
— Mais ce sont des mensonges, chuchota Mariétou à son avocat.
— Laissons-le parler. Lui-même sait qu'il n'aura aucune chance. Les mains de mon collègue sont bien vides. Il ne peut rien apporter de plus devant la cour : pas suffisamment de témoins, pas suffisamment de preuves, rien du tout. J'ai tout avec moi et je suis patient, répondit-il.
— Et pour bien confirmer cela, votre honneur, j'appellerai mon témoin Maodo à la barre. Mais je vais d'abord demander à mon client d'aller s'asseoir.
— Vous n'avez pas de question pour l'accusé, maître Dubois ? lui demanda le juge.
— Non, votre honneur.
Ça semblait bizarre pour Mariétou, mais elle faisait confiance à son avocat.
— Maodo Sidibé, pouvez-vous vous présenter devant la cour, s'il vous plaît ?
Le père de l'accusé se leva et se dirigea à la barre. Il lança un regard désolant à l'orpheline au passage.
— Monsieur Sidibé, avez-vous bien adopté, vous et votre femme, Mariétou comme l'indiquent les papiers ?
Maodo hésita une seconde avant de répondre :
— Oui.
Des murmures se firent entendre. Ils étaient choqués que Maodo soutienne son fils.
— Vous avez bien entendu, monsieur le juge, la vérité est là...
— Objection, votre honneur !
— Objection accordée, allez-y maître.
L'avocat de la victime se mit debout, faisant face à Maodo qui était incapable de le regarder.
— Monsieur Sidibé, nous vous connaissons tous pour votre honnêteté. Vous êtes aussi un homme, un père. On comprend votre avis de vouloir protéger votre fils...
— Objection, monsieur le juge. Ce que fait mon collègue n'a rien d'un questionnement...
— Objection refusée, continuez maître, ordonna le juge.
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DAMNÉE [ Terminée ]✓
Historical FictionÀ la recherche de la vérité sur ses parents biologiques , marietou qui a été orpheline à la naissance voudra obtenir des réponses sur sa véritable famille . parfois il vaut mieux laisser certains secrets cachés . L'orpheline s'en rendra que trop tar...