DAMNÉE [ Terminée ]✓

Destin inchangeable

À la nuit tombée, la lune était pleine dans le ciel, la soirée s'annonçait être bonne par l'ambiance conviviale dans la maison des Dione.

L'allégresse mélangée à la gaieté, à la vivacité et à la bonne humeur des personnes présentes dans la maison, les plaisanteries de la grand-mère à ses petits-enfants, les bêtises incessantes du petit Médoune, le sourire de Mariétou qui ne disparaissait jamais de son visage, le regard amoureux d'Illimane sur son épouse, les cris et les rires d'enfants apportaient une ambiance agréable.

Mariétou était affairée à aider les deux jeunes servantes à finir d'organiser le banquet derrière la maison dans le jardin. En effet, l'orpheline avait eu l'idée d'organiser un grand dîner familial où elle inviterait la grand-mère Débo, Djiby, Amina, Lisette, Sadikh et sa femme ainsi que Médoune et ses parents.

L'idée de tous les réunir lui était venue naturellement. Elle avait envie de dîner avec eux en plein air, raison pour laquelle avec l'aide des employées, Mariétou avait aménagé la longue table à manger dans le jardin. Avec une déco simple, elle avait réussi à créer une ambiance extérieure accueillante parmi une végétation verdoyante.

— Merci beaucoup à vous de m'avoir aidée, leur dit Mariétou une fois qu'elles eurent terminé de tout faire.

— C'est notre travail, répondirent-elles en chœur.

— Je ne vais pas vous retarder encore longtemps, vous pouvez rejoindre vos maisons et saluer vos parents de ma part, leur dit-elle alors que Khadija et Lala tournèrent le dos pour partir.

Puisque c'était le vendredi, les deux jeunes femmes devaient rentrer chez elles pour le weekend.

Mariétou resta pour contempler leur travail de pro. Elle était satisfaite du résultat, maintenant il ne lui restait qu'à aller s'habiller avant que les invités ne commencent à venir.

L'orpheline traversa la pelouse et sortit par la porte du jardin avant de surgir à l'intérieur de la maison.

— Où sont passées Maïsha et Amina ?, demanda Mariétou une fois arrivée au rez-de-chaussée ne les ayant pas vues avec les autres.

— Elles sont parties se faire belles bien sûr, répondit Djiby avec ironie, ce qui fit rire Mariétou.

— Oh arrête Djiby, il n'y a pas de mal à se faire belle quand même, répondit la jeunette.

— C'est juste que vous les femmes, vous en faites toujours trop. Moi ainsi qu'Illimane, ça ne nous dérange pas nos chemises et pantalons balaises. Mais vous "oh il faut que je me maquille," "je dois me faire belle" ainsi de suite, on ne peut pas vous comprendre.

— On a bien raison de vouloir se faire belles Djiby. On est des femmes, tu l'as dit et j'en suis sûre que si on faisait typiquement comme vous, le discours allait sûrement changer. Car quoi que l'on fasse, vous les hommes vous trouverez toujours quelque chose à dire, répondit Mariétou en roulant les yeux d'un air faussement désarçonné.

— Oh mais je n'ai rien dit..., lâcha-t-il dans un sourire.

— Et toi grand-mère, tu ne vas pas aussi t'habiller ?, lui demanda Illimane pour l'embêter.

— Ça servirait à rien que je me fasse belle, aucun de mes petits-fils ne m'aime, répondit-elle.

— Grand-mère, t'as oublié que ton petit-fils Médoune lui t'aime énormément bien, lui dit Mariétou.

— Mais oui ma chérie, t'as raison. Où est-il déjà ?

— Illimane devait aller le chercher avec Lisette mais je ne sais pas ce qu'il fait encore là, répondit l'orpheline.