DAMNÉE [ Terminée ]✓

coup de foudre à l'hôpital

Descendant les escaliers en jogging, le jeune homme voulait sortir sans se faire remarquer, marchant à pas lents. Soudain, une voix masculine l'appela.

— Illimane, où comptes-tu aller dans cette tenue ?

Le jeune homme soupira lourdement en entendant la voix de Joshua.

Joshua était le garde du corps de madame la ministre Bintou Raby Diop, plus connue sous le nom de Raby, qui n'était autre que sa mère. Épouse du ministre de l'Éducation nationale Momar Dione, Raby avait toujours veillé sur le style vestimentaire de ses enfants depuis leur enfance, ce qu'Illimane n'avait jamais accepté. Comme beaucoup d'autres attitudes de sa mère, ils étaient souvent en désaccord. Illimane n'avait jamais voulu qu'on lui dicte quoi faire de sa vie. Il aimait prendre ses propres décisions sans consulter sa mère, qui tenait plus à sa réputation qu'à sa famille. Toujours autoritaire, personne n'avait le droit de faire quoi que ce soit sans l'en informer, ce qui faisait d'elle une mère stricte. Elle n'avait jamais eu confiance en ses enfants, craignant qu'ils ne prennent des décisions ou fassent des choses qui pourraient nuire à leur famille. Voilà pourquoi elle évitait tout ce qui pourrait ternir leur réputation de bonne famille.

Même si son aîné avait 23 ans, Raby continuait de le contrôler comme un petit enfant, l'empêchant de voler de ses propres ailes.

— Ça ne te regarde pas, répondit-il furieux.

Il sortit dans la cour de la maison où plusieurs voitures étaient garées et demanda aux gardes d'ouvrir la porte cochère pour qu'il puisse sortir sa voiture.

— Vous ne pouvez pas sortir comme ça, ce sont les ordres de la patronne, lâcha Joshua qui l'avait suivi dehors.

La patience n'avait jamais fait partie des habitudes d'Illimane. La preuve, au moment où il se retourna, Joshua reçut un coup de poing sur la mâchoire, saignant immédiatement de la bouche.

Joshua ne tarda pas à lui rendre son coup. Avant même qu'Illimane ne réplique, les deux hommes furent séparés par les autres gardes du corps, les empêchant de bouger.

— Mais qu'est-ce qui se passe ici ? s'écria la dame de la maison qui venait de surgir.

Illimane se détacha du garde qui le tenait et Joshua fit de même.

— Maman, je ne permets plus à qui que ce soit de m'interdire de sortir sous tes stupides ordres, encore moins cette ordure, cracha-t-il.

La ministre afficha un air choqué aux propos de son fils mais l'ignora comme elle en avait l'habitude.

— Illimane, il faut qu'on parle ce soir, parce que je n'en peux plus. Tu deviens de plus en plus agressif envers Joshua.

— Oh non, épargne-moi un rendez-vous chez le psychiatre, ironisa Illimane.

— Si tu continues avec cette attitude, il t'en faudra bien un, s'énerva Raby.

— Encore mieux, chez ton styliste, répondit-il en montant dans sa voiture. Il s'en alla sans souhaiter une bonne journée à qui que ce soit, la sienne étant déjà gâchée.

— Joshua, je ne veux plus te voir te battre avec mon fils, est-ce clair ?

— Je m'excuse, patronne, je ne faisais que suivre les ordres, répondit-il.

— Désormais, tu t'occuperas de Maïsha et laisseras Illimane. Je vais m'occuper de lui.

— Mais madame, qui va donc vous protéger ?

— À partir d'aujourd'hui, Aziz veillera à ma sécurité.

Aziz afficha un sourire satisfait qui ne passa pas inaperçu aux yeux de sa patronne et resta suspect aux yeux de Joshua.