UNE PROMESSE ,UNE DETTE

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Sombrés dans un sommeil profond, les deux jeunes hommes étaient visiblement décidés à ignorer l'alarme. Soigneusement posée sur le chevet, celle-ci ne cessait de sonner, sa ponctualité leur donnant une envie folle de la balancer contre le mur, mais cette somnolence les en empêchait.

Illimane, qui avait tellement insisté pour dormir sur le canapé afin de mettre à l'aise son invité, se porta volontaire pour éteindre cette foutue alarme, sachant qu'aussi flemmard que son ami, celui-ci n'allait pas le faire à sa place. C'est ainsi qu'il en profita pour prendre son bain et faire ses ablutions. Une fois qu'il eut fini tout cela, il trouva encore son meilleur pote toujours plié sous sa couette et décida de le réveiller.

— MEC, IL EST 11H, RÉVEILLE-TOI... tonna-t-il.

Médoune sauta du lit.

— QUOIIII, 11H ?? s'écria-t-il, étonné par le nombre d'heures qu'il pensait avoir dormi.

— En réalité, il est 5h30..., lui avoua son ami, ignorant complètement les regards meurtris que lui lançait Médoune.

— Saligaud..., lâcha-t-il en sortant du lit pour rentrer dans la salle de bain avec un bâillement totalement terrifiant. On voyait bien que les heures de sommeil ne lui suffisaient pas.

Il en sortit quelques instants plus tard, alors que le muezzin appelait à la prière du Fajr.

Habillés en jellaba pour homme, les deux amis étalèrent deux tapis de prière au sol et firent leurs prières.

Après avoir terminé, Illimane revêtit un caftan ajusté de couleur rouge avec des mocassins noirs, tandis que Médoune remit ses habits d'hier, l'ensemble que son pote lui avait prêté.

Le jeune docteur sortit de son armoire un autre caftan bleu outremer et le lui tendit.

— Porte celui-ci, je ne l'ai jamais porté. Il est un peu grand pour moi, d'ailleurs j'ai voulu te le donner.

— Merci frangin..., répondit Médoune en récupérant les vêtements des mains d'Illimane. Il se changea aussitôt.

— J'ai un téléphone portable marque Samsung Galaxy que je n'utilise plus. Je pense que je vais pouvoir le donner à Mariètou...

— Pour que tu puisses parler avec elle ? lui demanda Médoune.

— Non, en fait pour qu'elle puisse accumuler beaucoup plus de preuves qui nous permettront de poursuivre en justice Hassan.

— Comment va-t-elle s'y prendre ?

— Mariètou est intelligente et crois-moi, elle saura quoi faire, le rassura-t-il.

C'est ainsi qu'il rangea le téléphone dans la poche de son pantalon et prit le sachet de vêtements qu'il devait donner à Matar.

Il était 6h15 lorsqu'ils sortirent de la chambre et descendirent les escaliers. Momar et Maïsha prenaient déjà leur petit-déjeuner, le père pour aller au travail et la fille pour se rendre au lycée. Bizarrement, la mère n'était pas là comme à son habitude, ni même son garde du corps.

— Bonjour la famille..., lâcha-t-il.

— Bonjour frangin, bonjour Médoune, répondit Maïsha, enthousiaste. Aujourd'hui, elle était de très bonne humeur.

— Médoune, ça fait longtemps qu'on ne s'était pas vus, dit Momar.

— C'est vrai, mon oncle. J'étais un peu occupé mais alhamdoulilah, répondit-il.

— Alhamdoulilah, et comment vont tes parents ? J'espère qu'ils se portent bien quand même ?

— On rend grâce à Dieu, mon oncle.

DAMNÉE [ Terminée ]✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant