Nouvelle Vie

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   Je commence à connaître les différents endroits qui constituent le camp. Après avoir piquée une pomme à la cafétéria, je me dirige d'un pas joyeux en direction du terrain de la mort. Les deux filles sont en train de discuter. On m'indique ma parcelle d'entraînement, je me précipite dedans.

- Bien comme tu es là nous allons commencer, énonce la brune. Je vais t'apprendre le tir-à-l'arc, m'adresse-t-elle avec un sourire.

- Pour te défendre dans certaines situations délicates rien de mieux qu'un poignard ! Je te donnerais mes astuces ainsi que les premiers soins en cas de blessures, concède Lucy avec un clin d'œil.

- Pour les garçons tu verras avec eux, mais cette semaine c'est avec nous. À part si tu voudrais un certain professeur.

- J'ai hâte de commencer ! On commence par quoi ? change-je de sujet, un peu gênée.

Les démons ricanent avant de m'envoyer un arc dans les mains.

- Première leçon, énoncé la deuxième Pevensie.

***

- Gauche ! Droite ! Un peu de nerf Xanacia !

Ça fait six heures que je m'entraîne sans flancher une seule fois. J'ai beaucoup appris aux côtés des filles Pevensie, elles sont de fabuleuses professeures malgré leur petite expérience. On s'entend à merveille.

Elles m'embêtent énormément à mon plus grand malheur.

Susan, m'apprend petit à petit les positions pour bien viser, car faut se le dire, je suis une piètre archère mais elle n'a pas arrêté pour autant. Elle est patiente et gentille, un bon combo.

Lucy quant à elle, est toute excitée, il m'a fallu pas mal de concentration pour suivre toutes ses indications, j'ai retenu les soins les plus importants.

Je suis actuellement sur un bel étalon couleur noir ténèbres qui se nomme Light. Il est jeune et en bonne santé, c'est plaisant de galoper sur son dos.

- Xanacia redescend sur Terre ! Les ennemis n'attendront pas que tu te    concentres pour te tuer !

Je dois tirer sur des cibles en étant sur un cheval, me mettant encore plus de difficultés. Mon ventre crie famine, je regarde Susan et Lucy d'un regard suppliant, elles soupirent en même temps.

- Allons manger, se moque l'archère.

Je suis si heureuse que des paillettes aiguillent mes yeux. Je saute de Light et me laisse tomber dans les bras des filles en murmurant plein de «merci». Elles se marrent de mon comportement assez exagéré. Je cours vers la cantine, reprenant parfois mon souffle.

- À bah là ça court ! hurle Lucy en rigolant.

***

Je me joins à la table des Pevensie pour manger, la joie à l'état pure. Ils sont de très bonne compagnie et ont de bons délires, je me suis fait vite accepter par le petit groupe.

- Alors ce premier jour d'entraînement ? questionne Peter, mâchant sa salade.

- Très constructif ! Tes sœurs sont d'excellentes professeures, je les    remercierais jamais assez pour leur patience.

- Tu ne diras pas le même discours quand tu perdras ta langue au bout d'une    semaine avec ces démons, ironise Edmund, en se joignant à nous.

Susan le frappe derrière le crâne en ronchonnant ce qui me décroche un rire.

Lucy me raconte des anecdotes sûr leur ancienne vie ou même à Narnia. Peter et Susan m'expliquent leurs erreurs ici et ce qu'ils ont retenu comme leçon. Les disputes entre Edmund et Peter nous font bien rire, de vrais clowns eux deux. Ils sont là que depuis deux mois mais j'ai l'impression qu'ils connaissent mieux Narnia que Londres !

- Et toi alors ? Comment était ta vie ? me demande Susan suite à un fou rire

Mon sourire disparaît aussitôt qu'il est venu, mes amis m'incitent à parler à travers leurs regards.

- Oh et bien j'ai passé la moitié de ma vie seule. Ma mère était    infirmière et mon père soldat, je n'ai pas trop eu l'occasion de les voir. Je ne me souviens à peine de leurs visages, je me     débrouillais seule, sans aide, bredouillé-je en tripotant mes    doigts nerveusement.

- Oh, et tes amis n'ont rien fait ? riposte Peter, affligé.

- Amis ? C'est un bien grand mot pour moi. J'étais plutôt la fille qui restait dans la bibliothèque toute la journée à lire et apprendre sans penser au reste du monde, ris-je, la voix enrouée par les émotions.

Je sens une pression sur mon corps, je tourne la tête et vit Lucy me serrer dans ses bras. Je lui rends son étreinte douce et chaleureuse. Nous avons passé le reste de la soirée à rigoler et parler de tout sauf de la guerre bien évidement, Edmund me lance des regards de temps en temps.

J'apprends énormément de choses sur lui grâce à sa famille qui balance des anecdotes des plus farfelues qu'il rend par de gros yeux ou des soufflements de colère. Il est si mignon comme ça ! La fatigue doit se ressentir au vu de mes paroles absurdes.

On regagne tous nos tentes respectives, Ed et moi marchons ensemble sur le chemin du retour. Sans ses frères et sœurs, il semble moins sous pression et est lui même ce qui est très agréable. La nuit est douce et calme, seul le son des grillons se fait entendre. On peut presque croire que la paix règne.

Marchant tranquillement j'ai une idée, je glisse ma main dans celle du noiraud et me mets à courir sous les yeux ahuris de mon compagnon.

Suite à ce mini marathon nocturne, je m'arrête au bord d'une falaise donnant sur une vallée magnifique.

- Ne  t'inquiète, je ne compte pas te pousser, gloussé-je en voyant les yeux ronds du jeune Pevensie. Enfin pas pour l'instant, finis-je par chuchoter en souriant sadiquement.

Il me lance un regard de détresse que je réponds en faisant un clin d'œil. Celui-ci finit par s'asseoir à côté de moi, la main toujours dans la mienne, quatre jours son passés et j'avais l'impression qu'il a toujours été là.

- Le paysage est sublime, relève-t-il.

- C'est un endroit que j'ai remarqué durant une balade avec les filles, on s'était arrêtées ici et je suis tombée amoureuse de ce lieu si    unique.

Une pression se fait sur ma main, je relève les yeux vers lui, il semble lui aussi conquit. Son corps est détendu, un doux sourire illumina son beau visage, le ronchon devient craquant avec le temps. Cette pensée me fait rougir, heureusement que le noir cache mes rougeurs.

- Tout va bien ? chuchote-t-il, me fixant de ses pupilles chocolat.

- Je...euh...oui, oui, pour rien au monde je léguerais ma place pour être autre part, bredouillé-je.

Ce fut à lui de rougir, je rigole doucement, son expression faciale est unique ce qui redouble mon rire. Pour me faire payer il pose ses mains sur mes côtes et commence à me faire des guilis, mes éclats de rire s'entendent à travers la forêt.

Après un moment du pure torture il s'arrête, un sourire victorieux flanqué sur son visage. Je me mets à bouder, honteuse d'avoir montrer ma faiblesse.

Surprise quand je sens une douce chaleur au niveau de ma joue droite. Peu sur de moi, je remonte ma main à l'endroit où il m'a embrassé. Je souris comme une idiote, notre amitié évolue ce qui me fait chaud au cœur. Suite à ça, je pose ma tête sur son épaule et m'endormis dans cette position.

- Dormez bien, votre altesse, chuchote-t-il dans un sourire.

Mes lèvres s'étirent légèrement puis les bras de Morphée viennent m'entourer.

La Magie des Contes (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant