Chapitre 17

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Charline Castille ● Vendredi 15 mai 2020 ● Toulouse.

Cela fait maintenant plus de 2 mois que Max-Emilian et moi, nous nous sommes embrassés pour la première fois. Très exactement, cela fait 70 jours que nous nous laissons une chance d'écrire une histoire ensemble. Nous avançons à notre rythme, on se voit presque tous les midis, ce qui a commencé à éveiller les soupçons de ma patronne, mais je ne compte absolument pas lui donner le loisir de pépier sur ma relation naissante donc je reste très évasive sur mes sorties quotidiennes. Pour être honnête, personne n'est encore au courant de la relation que Max-Emilian et moi entretenons depuis début février. Nous n'avons pas encore officialisé notre relation aux yeux de tous pour la simple et bonne raison que nous nous laissons du temps. Le temps de faire les choses bien, le temps de démarrer notre relation correctement. Dans un monde idéal, je souhaiterais que mon petit Théophile soit le premier à le savoir, mais j'angoisse à l'idée de lui dire. J'angoisse, car Théo et Max s'entendent à merveille et j'ai peur de la réaction de mon fils. J'ai peur de l'après, peur que si notre histoire ne fonctionne pas, il m'en veuille d'avoir une fois de plus laissé un homme sortir de nos vies. Max-Emilian est si compréhensif, il m'écoute, me calme, m'aide à mettre de l'ordre dans ma tête quand cette dernière carbure à plein régime. Il trouve toujours les mots pour m'aider à angoisser le moins possible. Il me dit qu'on ira au rythme que je souhaite et que c'est à moi et seulement à moi de choisir quand et à qui le dire. Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui est une journée un peu particulière pour moi, en effet Giovanni doit venir chercher notre fils à la maison pour le prendre chez lui une semaine. Les enfants bénéficiant d'un pont plutôt avantageux pour eux, nous avons décidé d'un accord commun de laisser Théophile manquer deux journées d'école afin de pouvoir profiter de son papa, sauf que comme à chaque fois qu'un événement pareil se produit, je suis terrorisée à l'idée de revoir Giovanni. Rien que cette semaine, je n'ai que très peu dormi et je n'ai quasiment rien mangé, la boule de stress qui me comprime la cage thoracique m'empêche de dormir mais aussi d'avaler quoi que ce soit et comme si ce n'était pas suffisant, j'ai fait plus de 8 crises d'angoisse en 5 jours. Je suis épuisée physiquement, à cause du manque de sommeil. Psychologiquement je suis en plein tsunami mais Max-Emilian et sa patience sans faille m'aident à tenir la tête hors de l'eau. Je suis une telle boule de stress et d'angoisse que Max-Emilian m'a proposé de venir à la maison pour me soutenir le temps que Giovanni soit là. Mon meilleur allié, c'est lui. J'ai de suite saisi l'opportunité en lui répondant que j'acceptais sa proposition et que j'étais d'ailleurs prête à parler de nous à Théophile avant qu'il ne parte chez son père. Le père de mon fils, qui soit dit en passant doit venir à mon domicile pour récupérer ce dernier à 19h00. Mais connaissant la ponctualité légendaire de mon ancien compagnon, je doute qu'il n'arrive pas avant 20h00. En soi c'est un mal pour un bien comme ça cela me permettra de parler à mon fils en étant le plus transparente possible. Je ne veux pas qu'il puisse comprendre que si nous avons attendu avant de lui en parler, c'était justement pour être sûr de nous. Bon et aussi parce que sa mère est une angoissée de la vie mais le débat ne se trouve pas ici. Max-Emilian devrait arriver d'ici quelques minutes à mon domicile. En effet, ce dernier m'a fait savoir par message que son dernier rendez-vous s'était conclu plus rapidement que prévu et qu'il arriverait donc tôt chez moi. Je ne vais pas m'en plaindre, j'apprécie la présence de Max et je sais qu'avec lui, je suis plus sereine.

- Bonjour joli cœur, comment te sens-tu ? Me demande-t-il en embrassant tendrement mon front.

- Bonjour toi, stressée, angoissée voire même terrorisée. Lui répondis-je, sourire contrit collé au visage.

Max-Emilian me serre contre lui avant d'apaiser l'angoisse qui grandit en moi, - Ma Lyn, je suis là ! Il ne t'arrivera rien, je te le promets.

Echoes of the pastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant