Chapitre 3

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Réunion de crise au sommet. Tout de suite !!!

Je suis dans ma voiture. Je n'ai pas bougé. Je suis toujours devant l'immeuble de Nathanael. Et moi qui me disais qu'il était l'homme parfait... Foutaises ! Soudain, la chanson sur le poste radio change et I'm Not The Only One de Sam Smith pénètre dans mes oreilles. Je regarde la radio horrifiée. Si elle était passée avant que je ne monte chez Nath, j'aurais pris ça pour un signe. Mon téléphone vibre à deux reprises consécutives.

On arrive chez toi.

On ramène la Vodka, le Martini, la Téquila et le Gin.

Et c'est dans ces moments-là où on se dit que nos amies sont les meilleures personnes du monde.

(Sister Rosetta - Noisette)

Je vous peins le tableau. Ellie a recraché son Martini. Amanda est sidérée et Carrie tousse après avoir avalé son gin tonic de travers. Voilà, je leur ai dit pour le PV, mon téléphone, mon renvoi et la séance de batifolage de Nathanael. En matinée pourrie, qui dit mieux ?

_ Non, ce n'est pas possible ! Pas Nathanael ?, reprend Amanda.

_ Et pourtant, m'avouant vaincue en buvant mon shooter de Tequila. Je n'arrive pas à y croire.

_ Moi non plus, intervient Ellie. Il était tellement propre sur lui.

_ Ne pas faire confiance aux apparences, s'exclame Carrie en se reprenant.

Et voilà, célibataire, au chômage et ayant payé mon premier PV à cause de lui en plus. C'est pour ton bien ! Et quand je pensais que rien ne pouvait être pire...

Le téléphone sonne. Je redoute de le décrocher mais je prends mon courage à deux mains et le porte à mon oreille.

_ Allô ?, dis-je d'une petite voix.

_ Mademoiselle Dickens ?

_ Oui ?

_ Bonjour. Jason Gordon à l'appareil, je...

Pas un mot de plus ! Là, je suis vraiment dans la mouise jusqu'au cou. Je baisse mon téléphone et le plaque sur ma cuisse d'un geste vif tout en fermant mes yeux.

_ Qu'est-ce qu'il se passe ?, s'inquiète Ellie.

_ Je suis dans de beaux draps, je crois. C'est mon banquier. Et s'il m'appelle c'est qu'il y a un problème! Quand je vous avais dit que j'attendais pire !

_ Oui ?, reprenais-je une octave plus haut.

_ Vous m'entendez ?

_ Oui.

_ Bien. Je vous appelle car vous êtes à découvert, mademoiselle.

_ Comment ça ?

_ J'avoue, ce n'est pas très usuel d'appeler une cliente pour lui annoncer qu'elle est à découvert, sachant que c'est la première fois que ça arrive. Mais, cette fois, c'est autre chose.

_ Je suis à découvert de combien ?

_ De 5 354 dollars et de 29 cents, précisément.

Oh. Mon. Dieu. Je fais quoi ? Oh non ! Invente une histoire, Mary ! Mais quoi ? Je reporte le téléphone à mon oreille et ouvre la bouche.

_ Je crois que l'on m'a piraté ma carte bleue.

_ Je vous demande pardon ?

Et là, je me suis mise dans la mouise jusqu'au cou ! Pourquoi ai-je acheté toutes ces choses ? Ah oui, c'est vrai ! Parce que je ne m'étais pas encore faite plaquée et que j'étais euphorique à l'idée de me mettre avec Nath. Je me déteste !

PV, s'il-vous-plaît !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant