Chapitre 39 : Victor

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J'ai marché pendant près de trois heures dans la capitale. Je ne saurais même pas dire où est-ce que je me suis retrouvé, mais étonnement je dois reconnaître que cette ville est d'autant plus belle la nuit.

J'allume une deuxième cigarettes avant de rentrer dans l'appartement. Je tire de très longues taffes afin d'imprégner un maximum mes poumons de cette drogue. Libérer mon corps de tout ce stress que je peux accumuler dans ma vie et dont je ne peux faire face actuellement.

Sans compter qu'il m'a fallu faire quelques efforts pour parvenir à acheter ce foutu paquet de clopes. La barrière de la langue est infernal, et le langage par les mains n'est franchement une très bonne solution pour parer à cela. J'ai du aller dans un petit bar tabac qui sentait le renfermer c'était ignoble.

Au bar pour demander mon paquet j'ai du être confronté à une jeune femme un peu plus âgée que moi. Pourtant elle en paraissait beaucoup plus, ses yeux étaient totalement injectés de sang, je me demande bien ce qu'elle avait pu consommer pour en arriver à cet état -là. Et quels étaient ses problèmes à elle pour en être à se pourrir comme ça. Comme je pourrais le faire également. Et cette petite prise de conscience m'a réveillé, seulement réveillé.

- Bonjour, beau jeune homme avait-t-elle dit.

Du moins c'est les seuls mots que je comprends de français. Et c'est tout ce que j'avais pu discerner, pourtant je n'avais pas pris la peine de lui répondre. Déjà parce que je ne savais pas quoi lui dire et surtout de quelle manière le lui dire, et deuxièmement parce que je n'avais pas envie de lui adresser un seul mot, bien trop énervé que le putain de gars derrière le comptoir prenne autant de temps pour me servir. J'avais besoin de ce paquet de clope et c'était tout.

La femme s'était redressée sur son tabouret et s'était tournée vers moi. Une main était venue se poser contre mon épaule.

- Tu es beau ! m'avait-elle dit de nouveau en se jetant presque dans mes bras.

En à peine quelques secondes je me retrouvais frustré de ne pas avoir eu ce putain paquet de clope et une meuf à moitié torchée sur moi. Et pour couronner le tout je m'étais pris la tête avec Élise quelques minutes avant. Les mains baladeuses de la fille ne me satisfaisaient pas du tout. En jurant tout ce que je pouvais, j'ai essayé de la replacer avec le moins de violence possible dans mes gestes sur son tabouret.

- Tu es sexy avait-elle continué.

Si seulement elle avait compris deux ou trois mots en anglais elle ne m'aurait pas fait ce genre de réflexion.

- Bonjour...

C'est à peu près le seul mot que j'avais réussi à saisir de ce que venais de me dire le vieux monsieur derrière le comptoir. J'avais dû m'aider de mon téléphone parce que je savais que jamais je n'aurais eu ce que je recherchais et surtout que je n'avais pas subit la meuf à moitié bourré à côté de moi pour rien.

Heureusement le traducteur avait fait le boulot à ma place. A peine avais-je payé que je m'étais cassé loin de ce bar crasseux et de cette fille insupportable. Une clope à la bouche je poussais la porte en bois pour rejoindre de l'air pur et non cette senteur immonde. Allumant ma cigarette sur le chemin j'étais parti dans une marche intensive dans les rues. Je voulais oublier et ne plus penser. Et sachant que je n'avais pas la possibilité d'avoir accès à une salle de sport pour évacuer ma colère, je me suis résilié à marcher jusqu'à en être épuisé.

Il est maintenant trois heures vingt du matin. J'entre dans l'appartement plongé dans l'obscurité la plus totale, contrastant étrangement avec les rues de Paris. J'enlève mes chaussures le plus rapidement possible et rejoins directement la salle de bain. J'enlève rapidement toutes les fringues qui puent la clope.

Victor [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant