Chapitre 8

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Florence et Pascal sursautèrent. Mais les vestiaires étaient tels que l'on ne pouvait voir personne en restant juste dans l'entrebâillement de la porte. Ils soufflèrent de soulagement, puis s'écartèrent malgré tout l'un de l'autre. Sissi pourrait avoir la mauvaise idée de venir et les voir aussi proches ne ferait que grossir les soupçons qu'elle avait déjà sur leur relation.
Mais par chance, elle resta à la porte pour leur parler.

- Commissaire ! Capitaine ! Les enfants sont impatients de voir le Père-Noël. Vous êtes prêts ? Demanda-t-elle en haussant la voix pour être sûre qu'ils l'entendent.

- Oui Sissi, on arrive, deux minutes.

- Bien Capi... heu... Père-Noël ! ....

Sissi retourna vers la salle.

- Les enfants ! Venez ! Je crois que le Père-Noël vient de garer ses rennes, approchez, il arrive ! Cria Sissi aux enfants qui l'attendaient non loin de là.

Alors que Sissi et Jean-Paul plaçaient les enfants en file indienne, Florence fit quelques dernières retouches au costume de Pascal pour enlever les quelques plis encore visibles.

- Vous êtes prêt ? demanda-t-elle en lui adressant un charmant sourire.

Elle savait qu'il avait besoin d'encouragements.

- Pfff... Quand faut y aller, faut y aller ! ... Allez, je suis prêt !

Il prit une dernière fois de la force dans le regard réconfortant de son lutin d'un soir, puis Florence attrapa sa main pour l'accompagner jusqu'à la porte. Elle resserra un peu plus son emprise avant de le lâcher pour passer la porte. Le Père-Noël et son lutin, bien qu'étant une femme, ne pouvaient nullement se tenir par la main. Et bien que cela aurait été d'une grande aide pour Pascal, il s'y résigna.

Pascal, enfin plutôt le Père-Noël s'avança parmi les enfants, qui ouvraient de grands yeux à son passage. Rien qu'à voir leurs visages émerveillés, la pression redescendit et un immense bonheur envahit son coeur.

Lui emboitant le pas, le lutin Cassandre affichait également un immense sourire, elle comprit rapidement que Pascal allait très vite s'acclimater à son nouveau rôle. Les enfants avaient l'air un peu impressionnés devant ce grand Père-Noël, il faut dire que Roche était quand même plus grand que Marchand, mais ils avaient surtout l'air d'être très enjoués d'enfin pouvoir le rencontrer.

Dans la salle, Florence aperçut Jeanne. Elle était aux premières loges pour admirer le spectacle du Père-Noël et de son lutin. Plus elle les voyait ensemble, plus cela était une évidence pour elle, ils étaient faits pour se trouver et s’ils ne faisaient rien de leur propre chef, elle donnerait sûrement un petit coup de pouce au destin. En attendant, elle allait profiter de ce moment pour les observer.

Pascal s'installa dans le grand fauteuil, les premiers enfants grimpèrent sur ses genoux, lui racontant leurs exploits ou leurs rêves, insistant sur le fait qu'ils avaient été extrêmement sages cette année, histoire d'être sûrs d'avoir un cadeau. Florence prit également son rôle de lutin très au sérieux, elle adorait voir la joie dans le regard des enfants lorsqu'elle apportait les paquets mais également dans celui de son nouveau Père-Noël.

Pendant près d'une heure, les enfants défilèrent sur les genoux du Père-Noël. Bien que très appliqué dans son rôle et très à l'écoute des enfants, il pouvait arriver qu'entre deux enfants, le regard du Père-Noël croise celui du lutin, ne serait-ce que quelques secondes, juste le temps d'une bulle à eux.

Ils furent un peu décontenancés lorsque l’un des enfants entama une conversation plus qu’intime avec le Père-Noël.

- Bonjour Père-Noël !

- Bonjour mon garçon, comment tu t’appelles ?

- Je m’appelle Gaspard et j’ai 6 ans. Et tu sais, j’ai été hyper sage cette année !

 Et tu sais, j’ai été hyper sage cette année !

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- Ah, c’est formidable ça, Gaspard !

Ils continuèrent leurs banals échanges encore un peu jusqu'à ce que Gaspard pose une question très personnelle.

- Tu sais, moi, j’ai une amoureuse, elle s’appelle Lola. Et toi, t’as une amoureuse ?

Pascal fut surpris par cette question à laquelle il ne s’était pas préparé en tant que Père-Noël et resta quelques secondes comme figé. Puis son regard tomba dans celui de Florence.

- Alors ? T’en as une ?

- Heu... mais oui, bien évidemment ! Répondit-il tout en fixant Florence dans les yeux.

Le coeur de Florence reçut comme une décharge au moment de la réponse de Pascal.

- Ah ? Et elle s’appelle comment ?

Le coeur de Florence accélérait au fur et à mesure que les secondes passaient. Pascal quitta son regard pour se concentrer sur le petit garçon.

- Heu... Bah... Mère-Noël ! Fit-il sans grande conviction mais sa réponse suffit à convaincre Gaspard.

Il en finit avec lui, le lutin Cassandre lui donna enfin son cadeau et il accueillit l’enfant suivant.

Lorsque tous les cadeaux furent distribués, le fauteuil fut reculé dans le fond de la salle, derrière un rideau. Le Père-Noël salua une dernière fois les enfants et se faufila derrière le rideau, suivi de près par son lutin.

Pascal se rassit et s'enfonça dans le fauteuil, il souffla tout en basculant sa tête en arrière et en fermant les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il tomba dans le regard pétillant de Florence, debout face à lui. Immobile, elle l'observait tout en souriant.

- Félicitations, Capitaine ! Vous avez magnifiquement mené à bien cette nouvelle mission. Votre mère doit être fière de vous et moi aussi, je suis fière de vous.

Il se redressa dans son fauteuil et lui attrapa le poignet pour l'attirer un peu vers lui. Le coeur de Florence se mit à battre la chamade.

- C'est grâce à vous tout ça ! Si vous n'aviez pas insisté, on ne serait pas là, vous et moi.

Son regard devenait plus profond, Florence avait du mal à déglutir, son coeur tapait de plus en plus fort dans sa poitrine. Elle ne le quittait pas des yeux.

- Venez par-là ! Fit-il en la tirant vers lui pour la faire asseoir sur ses genoux.

- Qu'est-ce que vous faites ? Demanda-t-elle un peu gênée sans pour autant essayer de se relever.

Pascal posa une main sur son genou et la fixa en affichant un sourire malicieux derrière sa moustache de Père-Noël. Florence ne savait pas trop où il voulait en venir, elle posa ses mains sur ses jambes et entremêla ses doigts nerveusement, mais ses yeux ne pouvaient quitter ceux de son capitaine. Malgré les postiches qui grimaient son visage, elle était hypnotisée par le regard envoûtant de Pascal. Elle afficha tout de même un regard suffisamment interrogatif pour que Pascal se décide à lui donner quelques explications.

L'ange de Noël - Cassandre & RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant