Chapitre 3

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Pascal resta un instant silencieux, fixant Florence d’un air le plus sérieux possible. Elle se demanda, avec appréhension, ce qu’il allait décider et espérait avoir réussi à le convaincre mais ce n’était pas gagné connaissant le caractère bien trempé de son capitaine.

- Mmmmmh...

Il commença par froncer les sourcils, puis un début de sourire s’afficha sur son visage. Il posa sa main sur celle de Florence toujours posée contre son coeur et leurs doigts s’entrelacèrent.

- Alors, si c’est en souvenir de maman et si j’imagine également que c’est pour vous... pourquoi pas, mais à une condition...

- Très bien, laquelle ?

Le sourire du capitaine s’étira.

- Je veux que vous soyez avec moi...

- Comment ça avec vous ?

- Bah vous serez le lutin qui seconde le Père-Noël, vous apporterez les cadeaux par exemple !

Florence sourit à son tour, l’idée ne lui déplaisait pas, qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour passer du temps avec son capitaine.

- Marché conclu ! Mais le lutin quand même ! Fit-elle faussement vexée.

- Quoi ? Vous préférez jouer un renne ?

- Bah non ! Encore moins, mais je ne sais pas moi… la Mère-Noël par exemple ! Proposa-t-elle innocemment.

- La Mère-Noël ? Non, vous êtes trop… enfin, pas assez… essaya-t-il gêné.

- Oui ! Allez-y Pascal ! Trop quoi ?

- Non mais, de toute façon, la Mère-Noël attend le retour de son cher Père-Noël en préparant des biscuits, donc elle ne peut pas l’aider pour la distribution des cadeaux. Non, un lutin c’est très bien, vous verrez !

- Mmmmh ! D’accord.

Il pensait quand même qu’elle lui aurait donné plus de fil à retordre car elle aussi avait un caractère bien trempé. Pour ça, ils se ressemblaient, même si aucun des deux ne voulait admettre avoir un fichu caractère. Ça avait été plus facile qu’il ne l’aurait cru.

- Bah super !

Florence aussi était ravie de n’avoir pas trop galéré pour le convaincre, elle s’était imaginée devoir passer plusieurs jours et trouver des milliers d’arguments avant qu’il ne cède.

Ils étaient prêts à baisser leur garde pour faire plaisir à l’autre, sans pour autant l’avouer.

Ils échangèrent un tendre regard, puis Florence approcha sa bouche jusqu'à l’oreille de Pascal pour lui murmurer un ” Merci ! ”, leurs corps apprécièrent le contact qu’elle provoqua en se collant à lui. Elle recula doucement laissant son nez frôler la peau de son capitaine pour ensuite déposer un baiser sur sa joue, leurs lèvres se frôlèrent lorsqu’elle se remit face à lui.

- Bon bah, on y va ! Dit Florence en attrapant le bras de Pascal et en l’entraînant.

- Mais où ça ? Dit-il, l’interrogeant du regard.

- Bah, essayer votre costume de Père-Noël !

- Quoi ? Maintenant ?

- Bah oui ! Ce sera fait ! Répondit-elle en riant.

Puis elle enveloppa son bras des siens et le conduisit jusqu'à une petite boutique à quelques pâtés de maisons du commissariat.

- Et voilà, nous y sommes ! Dit-elle en ouvrant la porte.

Pascal connaissait cette boutique, enfin il n’avait pas dû y mettre les pieds depuis son enfance, plus de trente ans. Florence pénétra la première dans la boutique. Elle invita Pascal à entrer puis referma la porte derrière lui. Elle avança vers le comptoir.

- Jeanne ? Jeanne, c’est moi ! Dit Florence en haussant un peu la voix afin que la propriétaire l’entende.

- Ah ! Florence, te voilà. Répondit une vieille femme qui sortit de l’arrière-boutique pour les rejoindre.

Un immense sourire s’afficha sur le visage de Florence. Pascal avait l’air surpris, Florence ne lui avait jamais dit qu’elle connaissait cette femme et elles avaient l’air de très bien se connaître. La vieille femme s’approcha de Florence et la prit dans ses bras.

- Bonjour Jeanne !

- Bonjour ma p’tite Florence ! Je suis contente de te voir.

- Moi aussi, Jeanne.

Elles se séparèrent enfin, Florence s’écarta pour laisser place à Pascal.

- Jeanne, je te présente Pascal.

- Ah oui, vous êtes Son capitaine !

- Oui c’est ça ! Dit fièrement Pascal.

- Oui enfin, ce n’est pas Mon capitaine !

- Bah si ! Techniquement, je suis Votre capitaine !

Elle haussa des sourcils tout en secouant la tête.

- Oui, bref ! Si on passait aux essayages. Suggéra Florence pour changer de sujet.

- C’est marrant, votre visage ne m’est pas inconnu.

- Tu le connais sûrement, c’est le fils de l’ancien commissaire Bernard Roche et de l’ancienne procureur Evelyne Roche.

- Ah mais bien sûr, j’ai bien connu vos parents. Vous leur ressemblez beaucoup. Ah ! Quelle tristesse !

Un silence émouvant s’installa, plongeant chacun dans ses souvenirs, puis Florence sortit la première de ses pensées et motiva tout le monde.

- Alors ce costume, il est où ? 

- Ah oui, le costume. Je pense qu’il vous ira parfaitement. Tu ne t’étais pas trompée en me le décrivant Ton capitaine !

- Jeanne ! Fit Florence un brin gênée, ses joues prirent un ton un peu plus rosé.

- Comment ça ? Qu’est-ce que vous lui avez dit ? Demanda Pascal sur un air taquin.

- Bah rien de spécial. Elle voulait savoir quelle taille prendre pour le costume alors j’ai essayé de... enfin... je vous ai juste décrit, quoi ! Bon allez, on n’a pas toute la journée. Fit-elle pour tenter d’esquiver cette conversation qui commençait à devenir gênante pour elle.

- Allez, venez par-là, beau capitaine ! Vous aurez le temps d’interroger Votre commissaire plus tard.

- Au moins quelqu'un qui a du goût ! Fit-il en jetant un sourire en coin en direction de Florence.

- Pfffff ! Fit-elle en levant les yeux au ciel.

L'ange de Noël - Cassandre & RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant