Chapitre 15

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Pascal patienta quelques instants à l'entrée de la cuisine, observant avec attention l'état d'esprit dans lequel se trouvait Florence. Malheureusement pour lui, elle était de dos et il ne pouvait donc rien percevoir. Il se décida alors à approcher, discrètement, ne voulant pas risquer la foudre, si elle n'avait pas digéré l'histoire du gui.

Florence avait sorti la bûche du frigo et s'apprêtait à la poser sur un plat qu'elle avait spécialement acheté pour. Un plat rectangulaire, vert et rouge aux couleurs de Noël.

La présence de son capitaine ne lui avait pas échappé et elle tentait de se concentrer tant bien que mal sur sa bûche. Il arriva enfin à ses côtés, se penchant pour apercevoir son visage. Elle le regarda en coin, tout en essayant de garder son sérieux et surtout en essayant de ne pas faire tomber la bûche. Puis un léger sourire apparut au coin de ses lèvres. Elle se focalisa sur le dessert qu'elle posa enfin, sans embûche, sur son beau plat de Noël.

Pascal, sentant qu'il y avait une ouverture, se redressa et risqua timidement.

- Ça va, Florence ?

Elle tourna la tête vers lui, son sourire avait disparu et elle mit quelques secondes avant de lui répondre.

- Vous demandez ça pour la bûche ou par rapport au gui ? Demanda-t-elle, un peu attristée, en regardant de nouveau le dessert.

- J'ai l'impression que pour la bûche, vous vous débrouillez plutôt bien... Fit-il avec un petit sourire bienveillant, malgré son inquiétude face à son changement d'attitude.

Florence sentait son regard posé sur elle et se décida à le fixer de nouveau, son regard s'ancra dans celui de son partenaire.
Son cœur se mit à battre la chamade, Pascal avait ce don pour adoucir ses sentiments sans même parler, son doux regard suffisait à la faire craquer, et ce, de plus en plus. Elle avait tous les symptômes de ce qu'elle avait voulu mettre de côté depuis tant d'années, la gorge qui se serre, les picotements dans le ventre, les frissons au moindre de ses contacts, le cœur qui s'emballe dès qu'il pose les yeux sur elle et surtout l'envie irrépressible de l'embrasser. Elle ne pouvait plus le nier, elle était bel et bien amoureuse de Son capitaine.

Pascal ne savait plus trop ce qu'il devait faire, il voyait seulement que son regard avait changé, un mélange entre douceur et tristesse. Il la connaissait par cœur et se doutait que ce baiser impromptu la chagrinait, non pas qu'elle ne devait pas en avoir envie mais il savait qu'elle n'aimait pas s'exposer, surtout pour un baiser qu'elle n'avait pas choisi de donner à cet instant précis et encore moins devant sa famille... leur famille. Il devait la rassurer pour qu'elle retrouve son sourire et que ce baiser parte aux oubliettes.

- Alors si c'est à cause... du gui, on peut effacer ce moment, faire comme s'il n'avait pas existé. On l'a déjà fait auparavant et on a réussi à l'oublier. Osa-t-il malgré le pincement au cœur qui accompagna ses dernières paroles.

En effet, pour sa part, ses paroles n'étaient que mensonge. Il n'avait jamais pu oublier ce premier baiser, si tendre, si sincère et surtout si réciproque, du moins sur le moment.

Le pincement au cœur, Florence l'avait également ressenti lorsque Pascal avait évoqué ce souvenir commun. Elle non plus n'avait jamais pu effacer ce baiser de sa mémoire, bien qu'elle ait pu lui faire croire le contraire.

Cette fois-ci, elle pivota pour être totalement face à lui, ne lâchant plus ses billes noisette une seule seconde. Elle avait besoin du regard réconfortant de son partenaire.

- Non ! Répondit-elle de but en blanc après quelques secondes.

- Non, quoi ? Demanda-t-il surpris.

L'ange de Noël - Cassandre & RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant