Chapitre 13

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- Tu peux aller ouvrir, s’te plaît m’man ?

- Tu attends quelqu’un d’autre, Jules ? Demanda Florence intriguée, tout en se dirigeant vers la porte.

- A part Lili, non. Elle a peut-être réussi à se libérer plus tôt.

Lorsque Florence ouvrit la porte, elle fut partagée entre joie et incompréhension.

- Pascal ? Mais… qu’est-ce que vous faites là ?

Il sourit, amusé.

- Je peux repartir si vous préférez !

- NON !... Non, c’est juste que vous m’aviez dit être déjà invité…

- Et c’est le cas, c’est pour ça que je suis là !

Florence était perdue, elle ne comprenait pas. Pascal l’observait, plongeant son regard dans le sien, puis il s’approcha de son oreille.

- C’est vous ma famille, Florence ! Lui murmura-t-il.

Son souffle chaud et ses mots lancèrent comme une décharge électrique dans tout le corps de Florence. Elle ferma les yeux alors que Pascal déposait un tendre baiser sur sa joue puis il se remit face à elle. Elle rouvrit les yeux, il pouvait alors voir dans son regard le trouble qui l’envahissait petit à petit. Un sourire radieux s’afficha alors sur le visage de Pascal, pas mécontent de l’effet qu’il avait sur elle.

Leurs regards s’ancrèrent de nouveau pour ne plus se quitter jusqu’à ce qu’une voix venue du salon les sorte de leur bulle.

- Ah Pascal ! T’es enfin là, c’est top ! Cria Jules en venant l’accueillir.

Pascal quitta à regret le doux regard de Florence. Elle se poussa alors pour le laisser passer tandis qu’il avançait pour saluer Jules. Cela laissa quelques secondes à Florence pour essayer de se remettre de ses émotions.

Elle ferma ensuite la porte, puis se retourna pour observer les deux hommes. Son doux regard avait quelque peu changé d’expression. Tout se bousculait dans sa tête, les messes basses de Jules et Jeanne lors de la soirée de Noël, l’excuse de Pascal pour le réveillon… Et voilà que maintenant, il était devant elle, tout sourire avec Jules. Elle était en train de comprendre qu’ils étaient tous les trois complices. Son regard s’assombrit, elle croisa les bras sur sa poitrine et fronça les sourcils. Elle ne voulait pas les laisser s’en sortir comme ça.

- Ça va, maman ? Interrogea tout à coup Jules, remarquant le changement d’expression de sa mère.

- Je ne sais pas, Jules ! J’ai l’impression que tu t’es bien fichu de moi ! Répliqua-t-elle, tout en essayant de garder un air vexé.

-Mais non, ma petite maman. Ne le prend pas mal. Fit-il en prenant un ton qui se voulait affectueux.

Il tenta de faire un pas vers elle, lorsqu’elle avança d’un pas plus que décidé vers eux. Son air un brin menaçant stoppa Jules dans son élan.

- Ah bon ! Et tu veux que je le prenne comment ? Vous m’avez tous menti…

- Jules n’y est pour rien, je… Tenta Pascal pour venir en aide à Jules mais Florence ne lui en laissa pas l’occasion.

- Oh, Vous, vous ne perdez rien pour attendre ! Fit-elle en pointant son index sur sa poitrine. Ils sont où vos parents éloignés ? Hein ? Continua-t-elle en l’apostrophant toujours avec son index.

Une voix s’éleva alors dans les airs, les interrompant dans leurs échanges quelque peu animés.

- Ça suffit, ma petite fille ! Lança Jeanne calmement. Arrête de t’en prendre à ces braves hommes, ils n’ont fait que suivre mes directives. Continua-t-elle encore plus doucement.

Florence laissa tomber ses bras le long de son corps et lança un regard suspicieux d’abord à Jules, puis à Pascal, avant de se tourner vers Jeanne.

- Alors comme ça, c’est toi qui a suggéré à mon fils et à mon capitaine de me mentir ? Ah bah, bravo Jeanne ! Je n’aurais jamais pensé ça de toi.

- Mais c’est pour la bonne cause, ma petite Flo !

- Ah bon ! Et c’est quoi la bonne cause ?

- Qu’on soit tous réunis !

- Et pourquoi ne pas m’avoir simplement proposé d’inviter Pascal ? Tu as quoi derrière la tête, Jeanne ? Demanda Florence, soupçonneuse.

- Ahhh ! Parce queeeee…. Oh, pis tu m’enquiquines Florence Cassandre ! Je n’ai pas d’explications à te donner, Ton capitaine est là et c’est ce qui compte, non ?

Florence, gênée, ne voulait pas répondre de but en blanc à cette question. Elle se tourna alors vers Pascal pour échapper au regard de Jeanne.

- Et Vous, vous avez marché dans son plan ?

Jules et Jeanne en profitèrent pour s’éclipser dans la cuisine, essayant ainsi d’échapper aux reproches de Florence.

- Bah oui ! Fit-il, affichant un sourire franc.

Florence leva les sourcils au ciel et souffla, tout en secouant la tête.

Pascal fit alors un pas vers elle, s’approchant dangereusement. Elle savait que si elle le laissait se rapprocher, elle ne résisterait pas longtemps. Parce qu’en vérité, l’unique chose qu’elle voulait ce soir, c’était qu’il soit à ses côtés. Et elle avait compris que toutes leurs cachoteries étaient uniquement dans le but de lui faire cette surprise.

Il combla l’espace entre eux et posa ses mains sur ses bras. La proximité troubla Florence, elle avait du mal à maintenir la froideur de son regard. Enveloppée par son regard chaleureux, elle fondait à vue d’œil, il savait comment opérer avec sa commissaire.

- N’en voulez pas à Jeanne, elle ne souhaitait que nous donner un coup de pouce. Bien que cette semaine, vous m’ayez étonné en venant m’inviter pour le réveillon. J’ai d’ailleurs hésité entre continuer le jeu de Jeanne ou accepter votre invitation...

- Pourquoi avoir décidé de continuer sur l’idée de Jeanne ?

Il lâcha son bras pour venir caresser sa joue.

- J’avais envie de voir votre regard au moment d’ouvrir la porte.

- Et ? demanda-t-elle de plus en plus troublée.

- Et… je ne regrette pas ! Répondit-il en caressant toujours sa joue avec son pouce. Vos yeux n’ont fait que confirmer ce que j’imaginais, ce que j’espérais.

Elle sourit tout en se mordant la lèvre.

Et alors que la tension montait d’un cran, on sonna à nouveau à la porte.

L'ange de Noël - Cassandre & RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant