L'ange de Noël - Cassandre & Roche

Chapitre 1

1er décembre.
Au commissariat d'Annecy, Florence avait fait ramener tous les cartons de décorations de Noël afin que le commissariat endosse sa plus belle tenue. Ce n'était pas parce qu'ils étaient dans un commissariat qu'il ne pouvait pas y avoir un peu de la magie de Noël.

C'était plutôt calme au commissariat, Florence avait envoyé Pascal et Jean-Paul chercher un sapin dans la pépinière voisine. Les policiers de garde donnaient un coup de main pour accrocher les décorations, Sissi menait la danse et organisait tout ce petit monde. La commissaire regagna son bureau et s'installa devant son ordinateur, une tâche importante l'attendait. En effet, comme tous les ans, ils organisaient dans les jours précédant Noël, une soirée avec le Père-Noël pour les enfants des policiers du commissariat. Florence reprit les éléments des années précédentes et fit le point pour organiser au mieux la soirée de cette année.

Après avoir planifié ce qu'il y avait à faire et géré les personnes en charge de chaque tâche, Florence souffla et se dit qu'il n'y avait pas de temps à perdre pour que tout soit parfait pour les enfants. C'est alors qu'un brouhaha provenant du hall d'entrée la sortit de ses pensées, elle se leva et s'avança jusqu'à sa porte pour observer ce remue-ménage. Un sourire s'afficha sur son visage. Pascal et Jean-Paul venaient d'arriver avec un immense sapin, tellement immense qu'à voir d'ici, elle n'était même pas sûre qu'il tienne debout dans le hall. Elle s'approcha de ses hommes et s'arrêta, sourire aux lèvres, bras croisés.

- Vous n'avez pas vu un peu grand ? demanda-t-elle moqueuse.

Pascal se retourna alors vers sa commissaire, laissant son regard mutin glisser dans celui de Florence et répondit, un sourire en coin :

- C'était le plus petit ! Il faut que les enfants soient émerveillés.

- Ah bah là, ils vont l'être. Mais vous êtes sûrs que ce grand et magnifique sapin va passer dans la pièce ? Il m'a l'air un tantinet trop grand.

- Ça passe largement, on a mesuré avec Jean-Paul. Hein Jean-Paul ?

- Oui bien sûr. C'est prévu au centimètre près, madame la commissaire !

- Ok, très bien. Alors allez-y, mettez-le en place ! Par contre, j'suis pas sûre qu'on ait assez de décorations.

Pascal se retourna une seconde fois vers Florence, toujours ce petit sourire sur les lèvres. Il lui montra du regard un sac posé dans un coin du hall. Elle lui lança un regard perplexe puis vu que Pascal insistait, elle se rapprocha du sac et l'ouvrit. Elle y découvrit tout un tas de boules et guirlandes supplémentaires qu'ils avaient pris soin d'aller acheter. Elle se retourna vers Pascal et lui rendit son sourire en guise de remerciement. Elle pouvait vraiment compter sur lui, plus les années passaient et plus leur complémentarité apparaissait comme une évidence.

Pascal et Jean-Paul, aidés de quelques collègues, défirent le filet autour du sapin, les longues branches se déplièrent, il était vraiment grand. Ils le relevèrent enfin, le posant sur son pied, orné d'une belle buche de bois. Le sapin montrait enfin toute sa splendeur, c'était vrai qu'il était magnifique ce sapin, ils n'en avaient jamais eu un aussi grand. Florence resta quelques minutes en admiration devant l'arbre. Elle aimait bien la période qui approchait, même si pour le boulot, ce n'était pas la plus calme, mais les préparatifs des fêtes la rendaient joyeuse. Voir toute cette effervescence, cette bonne ambiance générale au moment de décorer les bureaux lui faisait chaud au coeur.

Sissi s'avança vers Florence et lui tendit la guirlande lumineuse. Elles la déposèrent tout autour du sapin tandis que Pascal fut réquisitionné pour suspendre les décorations au plafond.

Florence reprit place pour admirer de nouveau le géant orné de ses lumières.

Après s'être enfin libéré de sa mission, Pascal se plaça devant Florence, ce qui la sortit de sa bulle, elle lui lança un regard interrogatif, il sourit d'autant plus, puis il lui tendit une magnifique boule violette avec son prénom inscrit dessus. Elle regarda la boule puis regarda Pascal, étonnée.

- C'est la vôtre ! On en a fait faire une pour chacun.

Il lui montra la sienne tandis que Jean-Paul, Sissi et Nicky distribuaient les autres à tous leurs collègues. Florence trouva cette attention très touchante.

- A vous l'honneur Commissaire ! dit-il en se poussant, lui laissant la place pour accéder au sapin.

Elle s'avança vers le sapin et accrocha sa boule. Puis chacun fit de même tout autour du sapin. Florence se replaça près de Pascal, tout en regardant leurs collègues s'affairer à accrocher toutes leurs boules.

- C'est une super idée ! dit-elle en tournant la tête vers Pascal.

- Merci ! On s'est dit avec Jean-Paul qu'il fallait un peu changer les habitudes et mettre un peu d'originalité cette année.

- Vous avez très bien fait. Tout le monde a l'air enchanté, ça fait plaisir à voir. Merci.

Leurs regards ne se quittèrent que lorsque celui de Florence tomba sur la boule que Pascal tenait en main.

- Et vous, vous ne l'accrochez pas ?

- Ah si !

- Vous attendez peut-être de voir où la mettre ?

- Non, je sais depuis le début où la placer ! fit-il charmeur.

Il s'avança vers le sapin, jeta un regard vers Florence puis accrocha sa boule non loin de celle de Florence. Ce n'était pas grand-chose mais ça voulait dire beaucoup pour lui, symboliser leur rapprochement sur ce sapin, elle comprit tout de suite le message, son coeur aussi. Pascal se tourna de nouveau vers Florence, tombant dans le regard bleu azur de sa commissaire. Un frisson les parcourut de part en part, cela faisait des années qu'ils refoulaient leurs sentiments réciproques et la magie de noël allait peut-être enfin faire bouger les choses.

La magie du moment fut interrompue par le brouhaha de leurs collègues qui s'intercalèrent entre eux et leur proposaient de continuer à embellir le sapin.

Une fois les décorations enfin accrochées, les activités reprirent leur cours habituel. Chacun se remit à ses occupations et Florence regagna son bureau non sans jeter un dernier regard au sapin qui trônait désormais dans le hall. Cette fin d'année allait être différente des autres, elle le sentait et son capitaine allait y être pour quelque chose, mais ça elle ne le savait pas encore.

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