En retournant auprès de sa famille, en Australie, Chase pensait protéger ses amis et tirer un trait sur tous les crimes qu'il a commis. Il allait débuter une nouvelle vie, prendre du recul et ne pas reproduire les mêmes erreurs que son père.
Pourtan...
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Mon unique sac de voyage à la main, j'observe les alentours. Des dizaines de souvenirs emplissent ma tête, m'empêchant de rester connecté avec la réalité. Mon cœur se serre douloureusement et je manque de perdre l'équilibre lorsqu'un passant un peu pressé me bouscule.
J'avance doucement, seul au milieu de tous ces gens qui s'empressent de grimper dans des taxis. Je fixe le rideau de pluie qui tombe devant moi. La tempête se lève pour m'accueillir et sans surprise, je ne me sens pas à ma place. Je n'aurais peut-être pas dû revenir, mais quelle autre solution avais-je ?
Je sors mon téléphone et sans réfléchir, j'appelle la seule personne que j'aimerais voir, celle pour qui j'ai fait le déplacement. Je suis stupide. Ce n'est pas la première fois que j'essaye de la contacter alors que ce numéro, le sien, n'existe plus depuis de nombreux mois déjà. J'aurais dû le supprimer de mon répertoire, je n'ai de toute façon plus aucun moyen de la joindre, mais j'en ai été incapable.
Perdu, je range mon smartphone et avance encore un peu, jusqu'à ce que la pluie s'abatte sur moi. Je reste figé sur le trottoir un moment, suffisamment longtemps pour me retrouver trempé de la tête aux pieds.
Ma mère avait sûrement raison. J'aurais dû prévoir ce voyage, mais comme toujours, je ne l'ai pas écoutée. J'avais à peine décidé de partir que mon vol était déjà réservé. Il le fallait. J'en avais besoin. Mais maintenant que je suis là, je ne suis plus sûr de rien, et surtout pas des réelles raisons de ma présence ici. Et si elle ne pouvait rien pour moi ? Et si elle ne voulait pas me voir ? Je n'y ai même pas songé une seule seconde. Je ne supporterai pas qu'elle me rejette. Je préfère ne pas y penser.
Le vent se fait de plus en plus fort, la circulation est dense, les klaxons deviennent insupportables et si je suis honnête, cette facette de l'Amérique ne m'avait pas manqué. L'Australie et ma petite ville natale pourraient bien me manquer rapidement mais si j'ai su m'adapter à tout ce brouhaha une fois, je devrais y parvenir une seconde fois.
Je me décide enfin à rejoindre un taxi et demande à mon chauffeur de me déposer loin de l'effervescence de New York, là où j'ai vécu pendant mon séjour en Amérique. J'ai du mal à croire qu'il fasse un tel temps alors que le printemps va bientôt laisser sa place à l'été. Il faut croire que je ne suis pas le bienvenu ici. La météo ne semble pas ravie de mon retour.
Les minutes défilent et chaque rue que nous traversons est un terrible supplice. Chaque odeur, chaque lumière, chaque musique, tout ici me rappelle ce que j'ai quitté cinq ans plus tôt. Les belles rencontres et les beaux souvenirs se mélangent aux moins bons, à ceux qui m'ont poussé à partir. J'aimerais pouvoir dire que tous mes démons sont désormais loin derrière moi, mais ce serait un mensonge parce qu'en vérité, ils sont la raison de mon retour.
Lorsque je quitte le taxi, la pluie a cessé et le vent est retombé. Une douce brise m'accueille et les nuages s'éclipsent pour laisser le soleil me réchauffer.
