Chapitre 8

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Cette soirée est aussi merveilleuse qu'elle est un supplice

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Cette soirée est aussi merveilleuse qu'elle est un supplice. Bien entendu, je suis heureux qu'Harmonie ait décidé de me laisser une chance. À sa place, si ma vie était telle que je l'avais toujours imaginée et que mon quotidien était enfin calme et serein, je ne suis pas certain que j'aurais eu le courage de remuer les vieux souvenirs, surtout les plus douloureux. J'étais persuadé que venir ici était une erreur, qu'elle allait m'envoyer chier. Contre toute attente, je passe un bon moment. C'est presque comme avant, comme si rien n'avait vraiment changé. En sa compagnie, tandis que nous discutons de ce que nous avons partagé en riant de bon cœur, j'ai l'impression de n'être jamais parti, qu'hier encore, nous étions dans le parc de l'Université à discuter joyeusement. Cette femme a le don de rendre chaque instant agréable. Pourtant, je ne peux pas nier que j'aurais préféré la retrouver dans d'autres circonstances. J'aurais voulu qu'aucune ombre ne vienne obscurcir le tableau presque parfait de ces retrouvailles.

En prenant l'avion, j'étais prêt à me livrer. Je savais que ce serait inévitable, qu'en demandant à Harmonie de m'aider, il faudrait que je lui parle de moi, de mon passé, de tout ce que je ressens. Je n'ai pas pensé une seule seconde que ce serait difficile. Je sais qu'elle est capable de tout entendre, de tout encaisser. Je sais qu'elle me connaît mieux que quiconque, qu'elle ne portera jamais le moindre jugement sur ce que j'ai pu faire, ou ce que je fais encore. Je sais tout cela, mais finalement, me confier est un véritable enfer. J'ai honte de ce que j'ai fait. J'ai honte de ce que je ressens. Je ne suis pas complètement inconscient, tout cela n'est pas normal. Je ne devrais pas regretter le temps où Tom me confiait des missions. Je n'ai pas le droit d'avoir envie de revivre ces moments, parce que j'ai brisé trop de vies, trop de familles, trop de personnes.

On poursuit la soirée ailleurs ?

Je sors de mes pensées et plonge dans les iris azur de ma jolie blonde. J'acquiesce d'un mouvement de tête et la suis à l'extérieur du restaurant.

Encore une chose qui n'a pas changé : je mentirais si je disais qu'elle ne me fait aucun effet. Il me faut tout mon self-control pour ne pas fixer ses fesses lorsqu'elle marche devant moi. Ses cheveux blonds retombent en cascade dans son dos et j'ai du mal à ne pas l'imaginer penchée au-dessus de moi, ses lèvres sur les miennes, ses boucles nous recouvrant tous les deux. Il y a cinq ans, elle arborait constamment une tresse et les rares fois où ses cheveux étaient détachés, je ne pouvais pas m'empêcher de glisser mes doigts dedans. Aujourd'hui, je n'ai plus le droit de le faire. D'une part, parce qu'elle n'est pas disponible, de l'autre, parce qu'elle veut m'aider à sa façon. Et par là, j'ai bien compris son sous-entendu : on ne couchera plus ensemble pour oublier mes problèmes.

Je secoue la tête et accélère un peu le pas pour trottiner à ses côtés. Si je reste derrière elle, je vais me sentir à l'étroit dans mon pantalon avant la fin de la soirée et j'aimerais autant que cela n'arrive pas.

Ethan sait que tu passes la soirée avec moi ? demandé-je, curieux.
Bien sûr, pourquoi ?
Dans mes souvenirs, il ne me portait pas dans son cœur. J'ai pensé que, peut-être, tu ne lui avais rien dit. Je ne voudrais pas être la cause d'une dispute.
Ne t'en fais pas, il est au courant et il approuve totalement. Je crois qu'il y a bien longtemps qu'il ne t'en veut plus.

Our Battlefield - Tome 3 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant