Chapitre 4

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Trois jours

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Trois jours. Cela fait déjà trois jours que je n'ai pas quitté l'appartement de Joe. J'entends mon pote partir tôt le matin pour travailler, je tourne en rond toute la journée, puis il rentre et sa bonne humeur contagieuse me permet de tenir jusqu'au lendemain. Mais je ne peux pas continuer comme ça. J'ai touché le fond il y a déjà plusieurs mois et être de retour ici, à New Paltz, sans tout ce qui m'a permis de rester en vie ces dernières années est beaucoup trop dur à supporter. La rupture est proche. Je vais vriller et je le sais. Il est temps que je réagisse.

Je quitte le canapé alors que la matinée touche presque à sa fin. Je file dans la salle de bain de l'appartement pour prendre une douche et me changer. Je n'ai pas pris suffisamment de vêtements pour ce séjour. Ce sont les derniers qui traînaient dans mon sac, les autres sont encore au lavage.

J'enfile mon jean noir et le pull blanc que j'avais pris au cas où il ferait froid. En réalité, je n'ai pas la moindre idée du temps qu'il fait dehors mais il est évident que cette tenue n'est pas adaptée aux températures actuelles. Le problème, c'est que je n'ai rien d'autre, ce qui témoigne de l'urgence de la situation. Je ne peux plus rester là, à errer entre ces quatre murs en attendant un signe du destin.

Une fois prêt, je mets un peu d'ordre dans le salon que j'occupe depuis mon arrivée, puis j'attrape mon téléphone et mon portefeuille. Je récupère également le double des clés que Joe m'a laissé et je m'apprête à lui envoyer un texto lorsque la porte s'ouvre sur mon ami.

– Je rêve où t'es debout ? demande-t-il en haussant un sourcil. Ça va ? Tu n'as pas de vertiges ? Ça arrive souvent quand on se lève d'un coup.
– C'est très drôle ça dis donc... Dans mes souvenirs, t'étais un mec marrant. Je ne pensais pas qu'on pouvait perdre ce genre de qualité, ironisé-je.

Il se marre et je l'observe déposer ses affaires dans un coin. Puis il se dirige vers la cuisine et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à l'horloge. Joe n'est pas rentré une seule fois pendant sa pause déjeuner depuis que je suis arrivé. C'est la première fois et il a fallu que ça tombe aujourd'hui. Quelle chance...

– J'allais sortir, annoncé-je finalement.
– Tu vas où ? Je peux te déposer quelque part si tu veux.

Il attrape un paquet de pâtes dans le placard et je le regarde s'agiter un peu partout. J'aurais préféré m'éclipser discrètement et le prévenir lorsque j'aurais été assez loin de lui pour qu'il ne me retienne pas. Mais maintenant qu'il est là, face à moi, je ne peux pas partir en courant et espérer qu'un bus passe avant que Joe ne me rattrape. Je n'ai plus qu'à être honnête.

– Je vais à New York, déclaré-je sans préambule.

Il suspend son geste, se fige une seconde, puis il retire la casserole du feu et se tourne vers moi, suspicieux. S'il met son repas de côté, c'est que la conversation risque de durer un moment. Je vais devoir l'écourter si je ne veux pas perdre mon courage et retourner m'allonger.

Our Battlefield - Tome 3 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant