En retournant auprès de sa famille, en Australie, Chase pensait protéger ses amis et tirer un trait sur tous les crimes qu'il a commis. Il allait débuter une nouvelle vie, prendre du recul et ne pas reproduire les mêmes erreurs que son père.
Pourtan...
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À peine la porte a-t-elle claqué dans le dos de mon dernier patient de la journée que je bondis de mon fauteuil pour récupérer mes affaires. Je range rapidement les quelques feuilles qui traînent sur mon bureau, ferme à clé la petite armoire derrière moi et attrape ma veste. D'un mouvement fluide, je l'enfile et me saisis de mon sac à main. Mon regard passe au crible l'entièreté de la pièce afin de m'assurer que je n'ai rien oublié, ni rien laissé traîner d'important. Une fois certaine que tout est en ordre, je quitte mon cabinet au pas de course.
Mon assistant a déserté les lieux il y a plus d'une heure maintenant, et ce, uniquement parce que je lui ai ordonné de le faire. Dévoué comme il est, il serait resté jusqu'à ce que je parte à mon tour, comme souvent. Mes collègues, occupant les autres pièces du centre, ne sont déjà plus là. Je suis la dernière, ce qui ne m'arrive pas souvent étant donné que j'ai promis à Ethan de respecter mes horaires de rendez-vous pour être avec lui le soir. Mais il a fallu que je prenne du retard, aujourd'hui, alors que je devais rejoindre Chase au restaurant. Il m'attend sûrement depuis un moment et je m'en veux un peu de le faire patienter. J'espère qu'il ne pense pas que je vais lui poser un lapin, que j'ai décidé de faire marche arrière et de ne plus l'aider.
Une fois installée au volant de ma voiture, je prends une minute pour lui envoyer un texto et le prévenir que je serai bientôt là, puis je prends la route en direction d'un restaurant situé au beau milieu de New York. Une belle connerie vu le bordel de la circulation. C'est un véritable enfer, comme souvent, mais la musique qui m'accompagne me permet de me détendre et de ne pas klaxonner, à l'image de tous les autres conducteurs.
Quand je peux enfin quitter mon véhicule, j'ai presque une heure et demie de retard et je dois bien avouer que j'ai terriblement honte. Ça ne m'arrive jamais, je ne sais pas ce qu'il s'est passé aujourd'hui pour que je sois autant à la bourre.
Mes talons claquent contre le bitume, je fonce sans observer les alentours et trouve enfin le restaurant dans lequel j'ai rendez-vous. À l'entrée, une serveuse m'accueille et m'escorte jusqu'à la table que nous avons réservée la semaine passée.
Les yeux rivés sur son téléphone, Chase est installé et a déjà vidé deux verres. Simple ennui ? Ou stress immense ? J'ai du mal à croire qu'il ait tenu tout ce temps. Il s'est écoulé presque trois semaines depuis qu'il a débarqué à New Paltz, chez Joe. Et quand je vois l'état dans lequel il est, je trouve stupéfiant qu'il soit encore là, en un seul morceau et surtout en vie.
– Salut, soufflé-je en déposant mon manteau sur la chaise en face de la sienne. – J'ai bien cru que tu n'allais jamais venir, soupire-t-il en m'adressant un mince sourire. – Je suis vraiment désolée, j'ai pris du retard dans mes rendez-vous de la journée.
Il balaie mes excuses d'un geste de la main et se lève pour me prendre furtivement dans ses bras. Puis nous nous installons et nous empressons de commander des entrées. Je meurs de faim et il est évident que, lui aussi, pourrait se jeter sur la moindre miette de pain.
