En retournant auprès de sa famille, en Australie, Chase pensait protéger ses amis et tirer un trait sur tous les crimes qu'il a commis. Il allait débuter une nouvelle vie, prendre du recul et ne pas reproduire les mêmes erreurs que son père.
Pourtan...
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– Si tu veux me repousser, c'est maintenant.
Je n'ai jamais eu autant envie d'embrasser Harmonie qu'à ce moment précis. Son corps qui se presse davantage contre le mien et ses doigts posés sur mon torse n'arrangent rien à la situation. Je suis trop près pour ignorer sa respiration haletante et sa langue qui passe furtivement sur ses lèvres. Ses iris bleus brillent d'une étincelle que je ne suis plus en mesure d'interpréter. Mais malgré ce désir ardent qui brûle au plus profond de moi, je garde mes mains contre la porte, derrière elle. Loin d'elle. Si je la touche, si je glisse mes doigts dans ses boucles blondes, si je frôle un centimètre carré de sa peau, je vais vriller.
Je lutte, aussi longtemps que je suis capable de le faire, jusqu'à ce que nos lèvres s'effleurent. Je ne sais pas qui fait le premier pas, elle ou moi, mais toutes les raisons pour lesquelles je me tenais loin d'elle partent en fumée. Ma conscience s'en mordra les doigts une autre fois. Sa bouche contre la mienne, c'est encore mieux que dans mes souvenirs. Je prends tout ce qu'elle m'offre, des baisers avides de ses lèvres au ballet torride qu'entament nos langues. Ses mains trouvent le chemin de ma nuque. Mes doigts se perdent dans la masse de cheveux qui lui retombe dans le dos. J'ai envie de m'aventurer plus loin, de retirer son chemisier, mais je me contente de ses lèvres, de tout ce qu'elles suscitent en moi, et notamment la satisfaction d'obtenir enfin ce que je désire depuis des semaines.
Je vole. Je plane, à des milliers de kilomètres du sol. C'est brûlant, presque étouffant. C'est grisant, enivrant, étourdissant. Si déroutant qu'il me faut de longues secondes pour réaliser que sa bouche n'est plus sur la mienne, que ses mains m'ont repoussé loin d'elle et que toute la tension sexuelle est retombée. Si troublant que je ne prête même pas attention à l'incompréhension que je lis dans le regard d'Harmonie. Si bouleversant que le retour sur Terre est brutal. La chute est affreusement douloureuse.
Appuyée contre la porte, une main sur la poitrine, Harmonie tente de reprendre son souffle. Elle secoue vivement la tête avant de fermer les yeux.
– On n'aurait jamais dû faire ça, geint-elle.
Je recule d'un pas, puis d'un deuxième, et je me contente de l'observer, incapable de lui donner raison. Ce n'est pas correct, encore moins respectueux, mais je ne peux pas regretter ce qu'il vient de se passer. Je n'aurais pas pu aller à l'encontre de mes envies une semaine de plus. C'était devenu trop oppressant. J'en rêve la nuit, j'en rêve même le jour. Je ne peux plus me concentrer sur autre chose, surtout lorsque nous sommes dans la même pièce.
Harmonie passe une main dans ses cheveux blonds pour les remettre en place, puis elle lisse sa jupe et reporte son attention sur moi. L'étincelle qui brillait un peu plus tôt dans ses yeux a disparu. Elle a repris le contrôle de la situation et de ses émotions en quelques secondes à peine, alors que moi, je suis encore en train de me remémorer le goût de ses lèvres sur les miennes. Mais elle ne tarde pas à me faire revenir à la raison.
