Chapitre 11 CORRIGÉ

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Une main serrait la mienne. Ce fut la première sensation qui me vint à mon réveil. Une main douce mais forte.

Je rouvris lentement les yeux et vis que je me trouvais dans la même pièce blanche que la première fois où je m'étais évanouie.

Je bougeai imperceptiblement mais cela suffit à réveiller Estebann, qui veillait sur moi assis dans une chaise, mais qui s'était endormi la tête sur les draps blancs. Il releva la tête et je rencontrai à nouveau ces beaux yeux violets à tomber à la renverse.

Je lui souris, il soupira et me dit :

« Il faut que je t'explique pas mal de choses. D'abord, la première phrase de la prophétie, qui me concerne. Elle est :

Les beaux yeux du premier seront violets.

C'est la première et la moins importante des parties de la prophétie qui t'ont été cachées. La seconde partie dissimulée te concerne. Il n'y avait que les adultes et moi qui la connaissions. Éloi t'a dit que la dernière phrase était :

La dernière sera liée à la suprême Mère.

Il manque les deux dernières phrases que voici :

Mais qui est-elle en vrai ?

L'évidence est sous votre nez.

C'est pour ça que j'étais méfiant et désagréable avec toi au début. Comme tes pouvoirs n'arrivaient pas, je me suis dit que tu n'avais pas ta place parmi nous et que l'on passait à côté de la vraie dernière, qu'on t'avait confondue. Ensuite je t'ai fait confiance. C'était évident que tu étais la bonne et que tu étais avec nous. Puis, tu nous as trahis. On en a conclut qu'on t'avait effrayée et que lui t'avait promis des tas de merveilles. Tu étais donc son assistante et tu ne nous soutiendrais jamais. J'ai décidé de te faire confiance une dernière fois car je ne pouvais pas me résoudre à ce que tu nous aies trahis intentionnellement. J'ai eu l'espoir que tout ne soit en fait qu'une manipulation visant à le détruire lui. Si tu t'étais à nouveau retournée contre nous, je crois que ça m'aurait détruit. Je me suis attaché à toi... » Il serra plus fort ma main et son regard se perdit dans les méandres de ses pensées.

A ce moment, Ely entra. Je lui adressais un petit sourire et elle sortit à toute vitesse hurler dans tout le Complexe que j'étais réveillée. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tous étaient rassemblés autour du lit. Estebann lâcha ma main pour me permettre de rendre à Éloi son étreinte. Ely était rayonnante. Elle m'embrassa et me serra dans ses bras plusieurs fois, ce qui me faisait rire.

Éloi prit la parole :

« Merci a tous les quatre. Vous avez réussi. On suppose que Denis est mort désintégré grâce à votre attaque puisqu'on en n'a retrouvé aucune trace. Et toi, Aanor, merci. Tu as pris un risque énorme, tu as risqué ta vie, pour notre cause et pour nous permettre d'être victorieux. Tu étais même prête à sacrifier l'amour de tes proches pour exaucer leur demande. Tu nous as donné une belle leçon de courage, d'amour et de loyauté. Pour faire ce qu'on t'avait demandé, tu nous as trompés pour mieux tromper Denis. Merci ma belle. » Il m'embrassa le front. Pourtant, son discours qui se voulait rassurant avait fait remonter ma culpabilité. Il ne savait même pas que j'avais tué mes anciens patrons en plus de Denis.

Après m'avoir encore remerciée, ils sortirent tous, pour me laisser me reposer. Estebann était resté assis. Je décidai de partager avec lui ma culpabilité :

« Estebann, j'ai tué plusieurs personnes et j'ai trahi ceux que j'aime. Et malgré ça on me remercie. J'ai été capable de vous livrer à celui que nous haïssions. J'ai été capable de le laisser vous faire du mal pendant que je me la coulais douce. J'ai été capable de faire tant de mal...

- Aanor, moi aussi je vais vivre avec le poids d'un mort sur la conscience. Ely et Paul aussi. On ne t'en veut pas. Si on avait été malins et si on avait écouté notre cœur, on aurait compris que tu nous aimes et que tu ne nous as livrés que pour nous délivrer complètement après. On ne serait toujours pas libre si tu n'avais rien fait du tout. On vivrait dans l'attente d'une bataille, et on aurait peut-être même pas connu la date de l'attaque de Denis. Si on t'avait fait confiance, on aurait su que jamais tu ne nous trahirais. On ne peut s'en vouloir qu'à nous et pas à toi.

- Mais je me sens si mal...

- Aanor... »

Il attrapa ma main et la pressa contre ses lèvres en murmurant mon prénom contre ma peau. Il redressa la tête, me planta ses yeux renversants dans le regard et reprit :

« Aanor, tu n'es pas un monstre. Tu ne peux pas en être un parce que jamais je ne serais tombé amoureux d'un monstre. » 

Et sur cette déclaration, il déposa sur mes lèvres un tendre et doux baiser.


***

Nous en sommes déjà à la fin... Plus qu'un petit épilogue et c'est fini... Ce n'est plus le même stress que lorsque j'ai posté la version originale, aujourd'hui je suis heureuse et fière, sans stress, de poster ma correction...

La Prophétie des QuatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant