En ce lundi matinal, dans les quartiers sud de Marseille, résonnait dans les basses du nouveau studio Hope, les nouvelles compositions de la jeune artiste Oly. La jeune femme ne comprenait pas ce que sa manageuse attendait pour son album, de plus, le groupe que sa cousine avait invité pour sa session ne cessait de la déconcentrer. Elle se sentait mal à l'aise de chanter devant des types qui s'en fichaient de la musique « de nana », selon sa Oly. Le simple fait de squatter les locaux leur suffisait, ce qui exaspérait la jeune artiste.
« Okay on recommence ! Personne ne sortira de ce studio tant que nous n'avons pas enregistré la fin de cette putain de musique ! Oly ! C'est pourtant pas compliqué de parler d'amour ? Si ?! Tu veux être en haut des charts oui ou non ?! Bouges toi ! »
Et c'est ainsi qu'au sein de la grande entreprise Hope, se déroulait l'enregistrement du nouvel album de celle qui devait devenir le nouvel espoir du label.
Oly, jeune étudiante en art, passait le plus clair de son temps à composer dans les studios du label, au cœur de la citée phocéenne. Élevée dans une fratrie de cinq enfants, dont deux ayant quitté ce monde, Oly ne vivait plus que pour rendre honneur à ses défunts frères. Pensant faire de la musique son échappatoire, elle se mordait les doigts à chaque fois qu'elle était appelée pour composer une nouvelle ligne de son album – tant attendu – par les plus grands médias français et également américains, puisque la firme basait son siège à New-York.
Oly hésitait, elle se demandait sans cesse pour quelles raisons elle se tuait à la tâche pour un album qui, sans doute, n'allait pas atteindre la moitié du classement des charts. De plus, elle ne comprenait pas pour quoi sa manageuse insistait pour qu'elle traite du sujet de l'amour.
Pour Oly, cette thématique était vue et mille fois revue, si la population souhaitait pleurer sur des morceaux, elle pouvait piocher dans les centaines de milliers de musiques traitant cela.
Le soleil se levait sur la ville de Marseille, les panneaux publicitaires illuminaient les rues, les plus déterminés sortaient de leurs logements pour affronter cette nouvelle journée de labeur.
« Em ? Interpella doucement Oly.
— Qu'est-ce qui se passe encore ? Tu m'as dit que tu étais prête ! Elle est où cette fameuse chanson qui devait révolutionner l'industrie musicale ? Oly, sur ce coup là, je te laisserai pas te défiler. Cet album il va sortir, crois moi. Recommences. Si j'ai pris la décision de te prendre sous mon tutorat, ce n'est pas pour que tu te démontes à chaque proposition de projet. Ça fait qu'un mois que tu es ici, tu ne peux pas te permettre d'être aussi exigeante.
— Okay sans doute mais sérieusement, je ne peux pas faire une pause ? Je vais servir à rien si je suis épuisée comme une loque. Juste cinq minutes, s'il-te-plaît.
— Tu t'es endormie à quelle heure ? Oly, les soirées étudiantes, ça aussi il faudra les modérer. T'as cinq minutes, pas une de plus. » Ordonna la seconde femme en claquant des doigts vers l'équipe technique et les gêneurs.
Em, de son vrai nom « Emmy », était ce qui se rapprochait le plus d'un genre de « gourou » pour tout nouvel artiste qui souhaitait se faire une place au sein de l'industrie musicale, si exigeante était elle. 2021, l'année ou pondre des sons qui parlaient seulement du corps et de l'illicite n'étaient plus autant appréciés. Pour autant, les artistes savaient que sortir des musiques moralisatrices n'étaient pas non plus le meilleur choix artistique à faire, il fallait être fin dans sa stratégie. Em ne jurait que par l'émotion, elle voulait que ses artistes touchent leur public, que leurs paroles résonnent dans les fonds des tripes de chacun. Par n'importe quelle façon tant qu'elle restait authentique et en accord avec les valeurs du label.
Durant la pause, Oly prit la liberté de zieuter son feed Twitter, les hashtags la concernant tournaient souvent vers le positif, elle s'en rassurait. Pour autant, elle ne laissera jamais le virtuel lui faire croire qu'elle n'en valait pas la peine. Si les gens voulaient lui dire qu'elle se gourait, qu'ils viennent le lui dire en personne. Telle était sa philosophie : l'honnêteté à tout prix et surtout, toujours en face des personnes concernées.
« Écoutes Oly, ça va pas le faire. Il faut absolument qu'on enregistre une démo pour le conseil d'administration. Certains doutent encore de mon choix de t'avoir pris au sein d'Universal, je déteste ça. Mes choix sont les meilleurs et nous allons le prouver. À la fin de la journée je veux une démo qui en jette, demain je pars à New-York, je vais leur faire ravaler leur salive.
— Em je dois te dire que-
— C'est pas vrai ça, pourquoi t'es si pipelette quand tu n'enregistres pas ? Oly, les cinq minutes sont passées, on reprend. »
Em a été désignée comme co-présidente du label Def Jam Recordings il y a quatre ans, soit en 2017. Pendant longtemps elle a refusé cette promotion, jugeant son expertise suffisante pour pouvoir initier les projets qu'elle soutient... Du moins, jusqu'à cet événement, qui avait remis en cause sa carrière de rappeuse et de manageuse principale du label. Aujourd'hui elle tient d'une main de fer le label Def Jam ainsi que sa sous-filiale Hope, et cela sans que personne ne vienne contester ses résultats, du moins pour les plus sensés.
« Em, c'est pas mon truc la pop, cette instru ne colle même pas avec ma voix...
— Quoi ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Je me suis arrachée le cul à composer cette instru toute la nuit ! Je pensais que ton « vu » à mon message voulait dire « okay », non ?
— Bah, non. J'ai seulement vu et en plus, j'ai oublié de répondre. C'est surtout ça l'histoire.
— Putain, les jeunes de nos jours, pas foutus capable de répondre dans les temps. Bon, laisses tomber, on arrête tout. Je vais aller voir Uno, elle saura te faire un beat en deux heures. D'ici là, écris, j'veux pas te voir à te tourner les pouces dans mon studio ! Bouges toi Oly aller !»
Et c'était cela qui impressionnait le plus la jeune étudiante, l'adversité d'Em. Elle ne se laissait jamais démonter par les faux plans de ses artistes, ou par un mauvais article de la presse, ou encore, par le drame financier qu'à pu causer le dernier contrat de son artiste avant qu'elle s'occupe d'Oly.
Cette femme gardait la tête haute, en toutes circonstances. Premièrement parce qu'elle n'avait pas le choix de faire autrement et surtout, car personne ne le fera à sa place et ça, Em l'a compris dès ses premiers mois dans l'industrie musicale.
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Bienvenu dans cette nouvelle histoire ! Je reviens avec un nouveau thème pour cette nouvelle année, j'espère qu'il plaira !
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HOPE
RomanceElle y était, elle avait réussi. Depuis toujours elle rêvait d'entrer dans un de ces labels majeurs, vous savez, de ceux qui dominaient le monde de la musique en un claquement doigts. Les immenses portes en verre du bâtiment s'élevaient à une dizain...