Chapitre 56

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C'est très calme sur le front. Un peu trop calme à mon gout. Les bureaux sont désert ou presque. Il n'y a que les administratifs qui bossent. La tête de Breton s'encadre soudain dans l'espace de travail collectif. Vu que je ne suis pas chez moi, on ne m'a pas attribué de bureau dans l'open space. Ce n'est pas très pratique, ni très intime. J'ai du y venir deux fois depuis que je suis à Paris. Je préfère travailler depuis ma chambre d'hôtel. Mon collègue me fixe à quelques mètres. Tous les agents ont disparus sauf lui. La mauvaise graine, ça prend racine n'importe ou. Je l'ignore et m'installe à un bureau de libre. J'ouvre mon ordi portable et commence à taper le conte rendu de l'interrogatoire de Catherine Levasseur.

Breton ne cesse de me lorgner. Il me soule et il va voir de quel bois je me chauffe. Je lève les yeux de mon écran et le fixe en retour. J'ai toujours été très forte à "je te tiens par la barbichette". Il n'a aucune chance de gagner. Je ne faiblirais pas quoi qu'il advienne. Même si nous devons avoir des racines qui poussent sous nos pieds. J'attendrais qu'il cède. Il est persévérant mais il a plié devant Nathan. Je devrais demander à mon chéri de me donner des cours. Le téléphone de Breton sonne. Ca m'est fin à notre duel de regard, mais ce n'est qu'une demi victoire pour moi.

Je me remet au travail, établissant soigneusement le déroulé de la nuit. Je mentionne notre manque d'informations sur cette fiole et l'extravagance de Mme Levasseur. A cela j'ajoute que Romain Levasseur aurait voulu me parler mais que sa mère l'en a empêché. Là, je réalise que je devrais contacter Romain. Je décroche mon portable. Pendant tout ce temps, Breton me regarde encore et toujours. Je l'ignore à nouveau.

"- Tess, quelle joie de vous entendre. Me dit Romain.

- Bonjour Romain, la nuit a été difficile pour vous. Comment allez-vous? Je demande.

- Plutôt bien malgré les circonstances. Que voulez-vous, le lancement de notre nouvelle gamme ne me laisse pas une minute. Il répond.

- Je ne vais pas vous prendre plus de temps. Hier votre mère vous a interrompu lorsque vous souhaitiez me parler de la fiole. Seriez vous prêt à m'en dire en privé? je dis.

- C'est délicat Tess. Il dit.

- J'ai fait des recherches sur la fiole, je sais de quoi il retourne. Mais pour avancer, il me faut des informations de votre bouche Romain. Il en va de votre entreprise. je dis

- ICARE ne serait rien sans ce flacon. Il lâche.

- Justement Romain, soyez plus souple que votre mère. D'ailleurs, je ne comprends pas sa démarche. Je réponds.

- Elle a peur que l'affaire s'ébruite. ce serait la fin de son règne si quelqu'un recomposait la formule. Il dit.

- Alors, aidez moi à la retrouver au plus vite. Je dis.

- Dinons ensemble Tess. Je suis pris pour le déjeuner, mais ce soir, je suis libre."

Comment a t-il dit au début de notre conversation. "c'est délicat". Eh bien, ça l'est aussi dans ce cas. Néanmoins qu'est ce que je risque à diner avec Romain? Il est charmant et il va me donner la possibilité d'avancer sur l'affaire.

"- Très bien j'accepte. Je dis.

- A quelle adresse dois-je venir vous cherchez?" Il me demande.

je lui donne l'adresse de mon hôtel et le salue. Breton n'a pas bouger d'un pouce, ses racines vont s'ancrer à dix mètre dans le sol. Son petit manège commence sérieusement à m'agacer. je ferme mon PC, le replace dans son étui, puis ramasse mes affaires avant de le rejoindre.

"- Bon, que puis-je faire pour toi Breton? Je lui lance.

- Rien. Il répond.

- Alors tu veux ma photo parce que tu me regarde depuis tout à l'heure. Je dis.

Caïn alias Nathan et TessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant