Jane & Maura

40 : Remplacer pour oublier.

Susie était une criminaliste très douée, et travaillait consciencieusement pour le bonheur de son mentor. En cet instant, elle notait les résultats de l'expérience demandé par sa chef le génie docteur Isles, quand elle vit passer dans le couloir le détective Rizzoli. L'ainée, celle qui effrayait tout le monde à la morgue, qui était aussi l'une des plus intelligentes ainsi que, et surtout, celle qui faisait sourire, rire et qui détendait le docteur Isles. Elle était toujours là pour elle, ils l'avaient tous vue consoler Maura, sécher ses larmes et l'aider quand elle était perdue en elle même. Parce que le détective Jane Rizzoli était la seule personne capable de complètement décoder le docteur Isles parce qu'elle était sa meilleure amie et qu'elles travaillaient tout le temps ensemble, et surtout elles partageaient tout, absolument tout. Alors quand Susie la vit fermer la porte du bureau de son chef, dont les stores étaient déjà fermés, elle ne fut nullement surprise. Par contre elle le fut quand quelques minutes après la brune ressortit, partant rapidement comme si elle fuyait. Les résultats de l'expérience en main, Susie s'avança vers le bureau de sa chef et vit alors la légiste assise sur le canapé, son ordinateur sur la table basse devant elle, accoudée sur ses genoux se tenant le visage, ses mèches blondes tombant sur le côté de son visage. Elle avait l'air triste, accablée, et elle soupira lourdement en bougeant pour refermer un bouton de son chemisier. Susie fut surprise une fraction de seconde et fut soudainement frappée par le fait que ce n'était pas la première fois qu'elle la voyait faire ça. Elle avait déjà vu le docteur Isles reboutonner son chemisier d'un cran après le départ de Jane Rizzoli. Parce qu'elle défaisait un bouton juste pour la détective, Susie l'avait déjà remarqué mais aujourd'hui elle comprenait ce que ça sous entendait en voyant le visage triste de la femme.

-Docteur Isles? Appela doucement Susie en tapotant son poing sur la porte du bureau ouverte. Tout va bien?

-Oui Susie, tout va bien. Assura Maura en relevant la tête, cachant au mieux ses sentiments. Vous aviez besoin de moi?

-J'ai les résultats de l'expérience. Vous aviez raison. Annonça la jeune femme. Je veux dire que votre hypothèse était la bonne.

-Ce n'était pas la mienne, mais celle de Jane. Souffla la légiste en récupérant les résultats.

Susie toujours à la porte se dit qu'elle devrait laisser sa chef et quitter le bureau mais réalisa qu'elle savait trop de choses à propos de Jane et Maura, et qu'elle pouvait voir en cet instant que sa chef n'allait pas bien, elle avait l'air au bord des larmes, et le coeur brisé, dans un sens métaphorique bien sur. Elle décida alors, pour une fois, de lui parler, de se mêler de sa vie privée, parce qu'au fond, elle considérait sa chef aussi comme son amie. Et elle savait que ça allait dans les deux sens, Maura lui avait dit il y a quelques mois, lors d'une affaire compliquée, elle lui avait cité les gens faisant partie de son cercle de proche, et Susie était dedans. Elle ferma la porte du bureau et vint doucement s'asseoir à côté de la légiste qui sembla essayer de se recomposer.

-Docteur Isles, je vais me permettre de sortir de notre relation professionnelle pour un court moment. Annonça-t-elle, ayant appris avec les années qu'il valait mieux expliquer et mettre un contexte aux choses pour la légiste. Maura, je vois bien que tout ne va pas bien. Et je sais que d'habitude vous parlez seulement à Jane, mais il semblerait que quelque chose n'aille pas ou que vous ne puissiez pas lui parler de ce qui ne va pas. Alors je suis là, si vous le voulez. Je serais heureuse de pouvoir vous aider, vous soutenir ou tout ce que vous voulez. Proposa-t-elle.

Maura, surprise par ces mots, releva la tête pour la regarder, replaçant une mèche blonde derrière son oreille. Elle n'avait pas vu venir ce moment.

-Des fois j'oublie à quel point vous êtes perspicace Susie. Sourit-elle doucement.

-Je vous connais Maura, je vois des choses que personne ne voit. Sourit la jeune femme. Voulez vous en parler? Proposa-t-elle.