ღ Chapitre 18 - Une rencontre inattendue ღ

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Le visage fermé, Charlie, Gabriel et Lars assistent, en tant qu'amis, à l'enterrement de la regrettée grand-mère de Ruben et Gustav

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Le visage fermé, Charlie, Gabriel et Lars assistent, en tant qu'amis, à l'enterrement de la regrettée grand-mère de Ruben et Gustav. Tout de noir vêtus, ils tentent tant bien que mal de retenir leurs larmes lors de la mise en terre du cercueil. Pleine d'empathie, la Bretonne commence à hoqueter en remarquant Ruben s'effondrer à genoux devant le trou creusé par les fossoyeurs de la Ville. Secoué par les sanglots, il cache son visage dans ses mains. Il ne lui en faut pas plus pour qu'elle intervienne. Le cœur serré, elle se précipite dans sa direction et s'accroupit près de lui. Voulant lui prouver qu'il n'est pas seul dans cette épreuve, elle se penche et lui chuchote des mots se voulant réconfortants dans le creux de l'oreille. Et, craignant que ce qu'elle fasse ne soit pas suffisant, elle remonte avec douceur ses doigts le long de son dos voûté par le chagrin.

— Je suis là, Ruben. On est tous là pour toi. Pleure autant que tu veux, libère ton cœur de tous ses maux. N'aie pas honte de laisser parler tes sentiments, personne ne te jugera. Je risque de leur botter les fesses sinon, et crois-moi, ça ne serait pas beau à voir...

Les yeux rougis, il relève avec lenteur la tête vers elle. Pour la première fois de sa vie, il a l'impression d'être entouré. Très touché par ses mots, il la contemple d'un air reconnaissant.

— Merci, Charlie. Si tu savais à quel point entendre tes paroles me fait du bien... Tu es mon ange gardien, qui répond toujours présent, peu importe les difficultés.

— Pas besoin de me remercier pour si peu. Je suis juste là pour les gens qui comptent pour moi.

— Ne sois pas si modeste. Peu viennent manifester leur sympathie de nos jours. C'est un fait.

— Tu n'as pas tort, admet-elle, de bonne foi. Pour l'avoir vécu moi aussi, je sais que beaucoup te tournent le dos lorsque tu as un souci plus ou moins grave...

— On ferait peut-être mieux de se relever ? Tout le monde nous regarde, chuchote le sportif.

Après avoir hoché la tête pour exprimer son accord, Charlie se redresse et passe un mouchoir sur ses vêtements salis par l'humidité de l'herbe et du sol. La pluie qui commence à tomber à seau les obligent même à courir s'abriter sous un porche en pierre situé à proximité du lieu des funérailles. Trempés comme des soupes et les cheveux collés ça-et-là sur leurs joues, les deux frangins et la communicante se rapprochent les uns des autres.

— Ruben, on peut parler ? s'enquiert sans plus attendre son cadet, mal à l'aise.

— Oui, bien sûr. Tu souhaites que l'on aille un peu plus loin ?

— J'aimerais beaucoup si ça ne te dérange pas.

À coup sûr, leur conversation sera loin d'être une partie de rigolade. Malgré tout, Charlie leur adresse un timide sourire qui se veut encourageant. Parcourue de frissons, elle les suit du regard alors qu'ils s'éloignent.

Depuis maintenant plusieurs minutes, elle se retrouve seule dans cet endroit macabre. Lars et Gabriel se sont volatilisés, tout comme les autres personnes ayant assisté à la mise en terre du cercueil à vrai dire. Peu rassurée, Charlie tourne comme un lion en cage pour se réchauffer et entonne un chant de sa région natale.

L'appel des fjords (Wattys 2022)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant