Alors qu'elle suit des études en communication dans une université bretonne, Charlie se voit proposer un échange inter-universitaire à Bergen, capitale des fjords en Norvège.
Il n'y a aucun doute là-dessus : quitter sa région natale durant quelques...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Le grand jour est arrivé...
Le ventre noué par l'angoisse, Charlie tourne dans sa chambre comme un lion en cage.
— Bordel, Gabriel ! Qu'est-ce-que tu fais ? s'égosille-t-elle, d'une voix qui part dans les aigus.
Il lui avait promis. Il ne peut pas la laisser tomber. Surtout pas maintenant.
Le cœur au bord des lèvres, elle lutte pour ne pas vomir le petit-déjeuner qu'elle vient, étonnement, de réussir à avaler.
— J'arrive dans deux minutes, Bambi. Ne t'inquiète pas, je ne t'oublie pas ! s'écrie-t-il, depuis la salle de bain.
Pinçant l'arête de son nez et fermant les yeux pour tenter de se calmer, elle se laisse tomber sur son lit.
Les rentrées scolaires ont toujours été synonyme de panique incontrôlable pour Charlie.
Et puisqu'elle n'a, pour ainsi dire, aucun repère cette fois-ci, celle-ci sera sans nul doute pire que les précédentes.
Ce n'est pas le moment de craquer. Surtout pas maintenant.
Lisant en elle comme dans un livre ouvert, Gabriel rapplique aussitôt.
— Tout va bien se passer, ma Charlie. L'université va se montrer vigilante. Elle ne laissera pas se reproduire ce que tu as vécu, dit-il, en l'attirant en douceur contre lui.
La tête posée contre son épaule et la respiration irrégulière, elle l'écoute d'une oreille attentive. Elle aimerait tellement y croire. Pourvu qu'il ne se trompe pas...
— Et puis, même si nous ne suivons pas les mêmes cours, je pourrai toujours intervenir aussi à mon niveau, reprend-il, d'une voix rassurante.
— Tu me promets ?
— Je peux te le jurer.
Désireuse de lui faire confiance, elle relève le nez.
— Merci, Gaby. Heureusement que tu es là.
L'air attendri, il la couve du regard.
Elle qui se montre si méfiante depuis cette odieuse expérience qui a failli lui coûter la vie, fait tout son possible aujourd'hui pour se convaincre que son meilleur ami n'a pas de mauvaises intentions à son égard.
Toutefois, elle doit bien l'admettre : peu importe les difficultés, Gabriel se montre toujours présent. Même lorsqu'elle était hospitalisée, et alors qu'il aurait pu lui tourner le dos à maintes reprises, il ne l'a jamais fait.
Ne souhaitant pas les mettre en retard pour le premier jour, il se relève, emportant avec lui les douloureux souvenirs de Charlie qui viennent tout juste de refaire surface.
— Tu sais comment tu vas t'habiller ? lui demande-t-il, bien décidé à changer de sujet.
