3 Février 2022

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  Je me lève une nouvelle fois, une nouvelle journée vient de commencer. Déprime habituelle quand je me lève, je sais que je n'avais pas cours aujourd'hui. 12 heures. Ma déprime est encore plus accentuée en sachant que j'ai gâché la moitié de ma journée. Je reste dans mon lit. Je n'ai pas envie de me lever, faire un effort dans ce monde... « Pourquoi je déprime aujourd'hui alors que j'allais bien hier ? ». Ma maladie, mon mal-être, je pense au fait qu'hier je ne me suis pas lavée par fatigue et flemme car me laver les cheveux au lavabo depuis que le tuyau de notre douche est cassé me fait mal au dos. Je n'ai pas envie d'avoir ces douleurs au dos, j'ai déjà d'autres douleurs au quotidien.

Reprends-toi.

Je me répète ces mots sans cesse dans ma tête, une boucle inarrêtable que moi-seule peut entendre. Je regarde à côté de moi : il est là. Pourquoi je pense être seule alors qu'il dort toutes les nuits à mes côtés ? Celui que j'aime. Soupire.

30 minutes plus tard je sors enfin de mon lit. Je regarde l'heure, prend mon téléphone avec moi, met mes chaussons. Je constate mon fond d'écran et sourit : la couverture de mon journal que j'ai dessiné moi-même et dont je suis si fière me procure une certaine satisfaction. J'ai progressé au dessin digital.

Seulement ce sentiment de déprime me revient. Je suis seule ? Non. Je décide de réveiller la personne que j'aime. Ouverture des volets, je le regarde dormir et lui dit « debout » comme si cela était un ordre, mais de manière mignonne pour faire disparaître cet aspect autoritaire. Il lève son pouce en l'air. Je rigole, le réveille, me pose sur son torse, je suis heureuse. Je lui fais part de ma déprime. Il m'aide. Nous nous levons tous les deux, je prends le reste de la tarte au chocolat que je n'ai pas fini hier et me rappelle l'envie de vomir que j'ai eu à ce moment-là. Pourquoi me rappeler de ça alors que ce n'était pas agréable ? Je tire une grimace.

Je me détends, vais sur les réseaux sociaux, observe les nouvelles de ceux pourquoi je lutte politiquement, regarde mes mails, tout va pour le mieux. Je pense à ce que je vais faire aujourd'hui tandis qu'il [celui que j'aime] s'occupe de la vaisselle :

– Me laver

– Jeter les poubelles

– Rattraper mes cours

– Écrire la journée d'aujourd'hui dans mon journal

– Lire (que ce soit le J. Butler ou quelque chose de plus relaxant)

– Aller photocopier les e-billets de train à la fac

– Faire une machine à laver et donc plier le linge ensuite

– Ranger l'appartement, passer un coup de balais

Je me rends compte que je peux imprimer les e-billets demain en allant à la fac, cela me fait une chose en moins à faire. Un mélange de bonheur et de tristesse m'envahit. Bonheur car cela fait toujours du bien d'avoir moins de choses à faire mais tristesse, car je vais peut-être m'ennuyer, ne pas savoir quoi faire.

Je discute avec mon copain de l'actualité, de politique, d'histoire ou encore de sociologie. On approche des présidentielles 2022, je me dis que cela doit être un sujet récurent dans les foyers.

Je pars me laver, il est déjà 15 heures. Je n'ai encore rien fait de toute ma liste. « Bon, ça suffit, cette fois-ci reprends-toi et va te laver ! Ça te motivera, après tout c'est comme ça que tu fonctionnes, non ? ». Il est temps pour moi de prendre ma journée en main, à 15 heures. La sensation que l'on ressent après s'être lavé est pour moi libératrice, je me sens libre, une sensation d'aération. Je le sens davantage, car cette fois-ci j'ai mis de l'après shampoing et en plus de cela j'ai encore plus décalé mais raie sur le côté. Un sentiment de satisfaction envers moi-même lorsque je vois que je suis parfaitement identique à la moi que j'ai dessiné sur la couverture de mon journal : même vêtements, même coiffure, et j'ai enfin trouvé le courage de dessiner mes bonnes proportions.

Journal des penséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant